Mme Michèle Alliot-Marie a démissionné dimanche après-midi de son poste de ministre des affaires étrangères, à la suite de critiques virulentes des médias et de la classe politique françaises sur sa position controversée sur la Tunisie et ses liens supposés avec le clan du président déchu, Ben Ali. Selon plusieurs médias français qui ont reçu copie de la lettre de démission adressée au président Sarkozy, elle dénonce une campagne d'"attaques politiques et médiatiques" véhiculant "contre-vérités et amalgames", "cabale" et une "manipulation" sur sa relation avec la Tunisie, d'avant la révolution. Elle assure n'avoir commis "aucun manquement". Plusieurs révélations par la presse sur ses vacances privées en Tunisie en pleine révolte, l'invitation d'un proche du clan affairiste de Ben Ali qui a mis à sa disposition son jet privé avant de conclure une affaire immobilière avec les parents de la ministre ainsi que ses propres déclarations politiques sur ce pays ont mis à mal la chef de la diplomatie française et rendait sa position intenable. Plusieurs voix de l'opposition et même de son propre parti ont réclamé son départ. Après avoir fait face durant plusieurs semaines, son sort a été scellé ces derniers jours, selon les observateurs qui ont relevé que le président Sarkozy ne l'avait pas invité à le joindre durant sa visite, vendredi, en Turquie, pour éviter de s'afficher à côté d'elle. Selon les pronostics des spécialistes français, elle devrait être remplacée dimanche soir par M. Alain Juppé, actuel ministre de la défense, ancien premier ministre et ancien chef de la diplomatie française. Le président Sarkozy devait s'adresser dimanche soir aux français pour reprendre l'initiative sur le dossier de politique internationale et tenter de dissiper le malaise qui secoue le corps de la diplomatie française à l'occasion des bouleversements en cours dans le monde arabe.