Le journaliste espagnol et expert en sécurité citoyenne, terrorisme et libertés publiques, Chema Gil a mis en exergue l'importance des grands chantiers lancés par le Maroc au cours des dix dernières années sous la direction de SM le Roi Mohammed VI, notamment en matière de réconciliation, de promotion des droits de l'Homme et d'égalité entre les hommes et les femmes. Intervenant lors d'une conférence organisée, ce week-end à Playa del Inglès (Sud de la Grande Canarie) par l'Association culturelle canario-marocaine, sur le thème de la participation de la communauté marocaine à la vie socio-culturelle aux Canaries, Gil a souligné également l'importance du capital humain dont dispose le Royaume, soulignant que ce capital humain "sera très nécessaire pour les relations extérieures du Maroc, étant donné le statut privilégié dont bénéficie le Royaume au sein de l'Union européenne". Rappelant que le sommet UE-Maroc, tenu en 2010 à Grenade (Espagne) est venu compléter l'Accord sur le statut avancé signé en 2008 avec le Maroc pour que le Royaume "puisse avancer vers une intégration au marché intérieur européen et harmoniser sa législation avec celle de l'Union", le journaliste a affirmé "après la signature des accords commerciaux et l'harmonisation progressive des lois marocaines à la législation européenne, je peux affirmer que la voie vers la pleine intégration du Maroc à l'UE est maintenant ouverte, même si la presse espagnole occulte cette réalité et n'évoque le Maroc que quand il y a un problème et ce dans le but de faire du tapage médiatique". Concernant l'immigration, Chema Gil a noté que face à ce phénomène, les partis politiques, les associations ou autres collectifs liés à la droite espagnole avec l'aide de certains médias ont développé "une idéologie de la peur dans le cadre d'une dynamique visant à instaurer un climat de méfiance vis-à-vis du Royaume du Maroc". Pour réaliser leurs objectifs, "ils ne lésinent pas sur les moyens, à allant jusqu'à avoir recours à de véritables supercheries pour mobiliser une certaine base sociale contre tout ce qui touche le pays voisin, en faisant notamment croire que l'immigration est la cause de l'insécurité citoyenne et de la violence terroriste". Selon lui, les relations entre Rabat et Madrid "ne peuvent être conçues que dans un véritable cadre de confiance, de reconnaissance mutuelle, de solidarité et d'échange". Concernant la participation à la vie socio-politique des "citoyens espagnols d'origine marocaine" aux Canaries, le conférencier a d'abord donné un bref aperçu historique sur l'immigration marocaine dans l'Archipel depuis les années 60, rappelant qu'il existe actuellement plus 20.000 "nationaux espagnols d'origine marocaine" qui jouissent de pleins droits comme celui de voter et d'être élu. "Les Marocains ayant la nationalité espagnole ont l'obligation morale d'ouvrir de nouvelles portes à l'intégration de leurs frères en participant à la société civile et cette participation peut être développée à travers la création d'associations d'amitié et de coopération qui, selon lui, constitue le cadre nécessaire pour le renforcement d'une meilleure relation entre la société marocaine et espagnole et partant entre les deux pays". De cette intégration à la vie politique, tout le monde sortira gagnant, "car nous partageons des intérêts généraux communs et cela va permettre de créer une nouvelle dynamique de confiance entre la société marocaine et espagnole, et également entre les deux pays", a-t-il conclu. De son côté, Rafael Esparza, professeur de sociologie à l'Université Las Palmas de Grande Canarie (ULPGC) a évoqué la question de "l'intégration et la cohabitation en tant que synonymes de maturité démocratique", soulignant que la communauté canarienne est ouverte aux autres communautés étrangères installées dans l'Archipel, notamment la marocaine. Esparza a également axé son intervention sur la question des droits de l'homme des immigrés et l'égalité des sexes, plaidant pour une égalité des chances à tous les niveaux aussi bien pour les Canariens que pour les nationaux d'autres pays installés dans les îles. Pour l'universitaire canarien, l'intégration et la cohabitation requièrent une participation active des membres de la communauté étrangère à la vie politique, syndicale, culturelle et vie associative dans l'Archipel. La conférence, qui a duré deux jours, a été également marquée par une table ronde qui a vu la participation de plusieurs membres de la communauté marocaine établie dans la région du Sud de l'île, des représentants d'associations de jeunes, de femmes, des représentants de certains partis politiques et syndicats ainsi que des élus locaux, qui ont tous plaidé pour "une politique participative" de la communauté vivant dans la région, notamment la communauté marocaine afin "de défendre les intérêts généraux de la communauté".