Bien qu'il ait permis une meilleure représentation des femmes dans les conseils élus, le quota à 12 pc est jugé toujours insuffisant par un grand nombre de femmes (97 pc), qui recommandent son augmentation pour améliorer davantage leur représentativité politique, selon une étude présentée, lundi à Fès. Les femmes, questionnées dans le cadre de cette étude, réalisée en juillet et octobre derniers dans les régions de Doukkala-Abda et Fès-Boulemane par le programme de gouvernance locale "Jamaat Al Ghad" (PGL-Maroc) avec l'appui de la Direction de la formation des cadres administratifs et techniques du ministère de l'Intérieur, proposent aussi l'élargissement de ce quota aux conseils des autres collectivités locales et l'adoption d'autres dispositions (sensibilisation à l'importance de la pratique politique, encouragement à l'adhésion aux partis politiques, encadrement des femmes élues pour la réussite de leur fonction communale, persévérance, malgré les multiples contraintes et exemplarité, pour en faire des représentantes de l'intérêt politique des femmes) pour renforcer la présence des femmes dans les centres politiques de décision. Ce rapport présenté, à l'ouverture d'ateliers régionaux sur "le renforcement des capacités des femmes élues" rappelle, toutefois, que "la lente évolution dans le domaine de la politique locale, qui s'est constituée autour de la mise à distance des femmes, aurait perduré à quelques exceptions près et aurait continué à marquer une carence des politiques locales, en faveur de l'égalité de genre, sans les efforts déployés pour soutenir la participation des femmes en politique, par, entre autres, le quota à 12 pc". D'après ce document, le mécanisme des quotas a, en effet, permis de passer de 127 femmes élues en 2003, à 3.622 femmes élues en 2009, date à partir de laquelle, des femmes ont fait leur entrée dans les communes, autant rurales qu'urbaines. Près de 73,9 pc des femmes questionnées sont plutôt élues dans des communes rurales et 26,1 pc dans des communes urbaines. L'étude précise, en outre, que ces femmes ont, toutefois, intégré le champ politique local avec des facteurs handicapants (absence d'antériorité politique, d'expérience, de soutien et d'accompagnement) et qu'elles se trouvent face à une gestion communale conditionnée par le poids des traditions politiques et socioculturelles et par l'exclusivité masculine, caractérisée par une véritable monopolisation de la gestion locale par les hommes. C'est ainsi que le pourcentage des conseillères, membres de bureaux ne représente que 42,72 pc, et que seules 0,50 pc de femmes élues sont présidentes et 6,53 pc sont vice-présidentes. En conséquence, si le quota a permis aux femmes d'accéder aux conseils communaux, il ne leur a pas permis d'avoir accès aux postes de responsabilité directes et à la prise de décision au sein de ces conseils, relève l'étude. L'étude souligne, en outre, l'existence d'un champ politique, décisionnel et activiste, favorable à la participation des femmes, précisant, dans ce sens, que les autorités locales considèrent qu'il est impératif d'intégrer les femmes dans tous les niveaux de la gouvernance locale. Pour le développement du leadership des femmes élues, l'étude recommande notamment le renforcement de leurs capacités en matière de gestion et de gouvernance locales, et une meilleure connaissance de leurs droits acquis, des instruments nationaux et internationaux en faveur de l'égalité et en matière de genre et gouvernance. L'examen des résultats de ce diagnostic, objet du rapport, devra donc permettre la mise en Âœuvre d'actions spécifiques de soutien des femmes élues, la concrétisation d'actions d'intégration transversale de l'égalité de genre dans tous les axes de la gouvernance locale et l'investigation d'actions d'amélioration de la représentativité des femmes en politique, en perspective des échéances électorales. Partant de cette étude, le PGL-Maroc a convenu de mettre en Âœuvre un plan d'actions spécifiques de soutien aux femmes élues en concertation et en coordination avec la DGCL d'ici 2014, qui se décline en 5 actions principales ayant trait à la formation et au coaching pour le développement du leadership des femmes élues et leaders en politique locale, à la formation sur la gestion des affaires des communes et la bonne gouvernance locale, à la mise à niveau sur les instruments nationaux et internationaux de promotion des droits des femmes et sur l'intégration de l'approche genre dans la gouvernance locale, à l'appui au réseautage de femmes élues leaders et création de canaux de communication, fondés sur les NTIC pour les femmes élues et engagées en politique et au Benchmarking et au soutien et à la valorisation des bonnes pratiques des femmes élues et des échanges inter régionaux, nationaux et internationaux. Participent à cette rencontre, organisée dans le cadre du PGL-Maroc, les femmes élues dans les communes de la Région Fès-Boulemane. Elles devront examiner deux jours durant les résultats du diagnostic participatif présenté et débattre des dispositions de la nouvelle charte communale.