L'Algérie entrave le développement de l'Union pour la Méditerranée (UpM) en refusant de résoudre le problème des frontières avec le Maroc, a affirmé le président du Centre marocain de conjoncture (CMC), M. Habib El Malki. "Le blocage vient malheureusement de l'Algérie qui refuse de résoudre le problème des frontières avec le Maroc. Une situation et une attitude qui datent d'une autre époque", a déploré M. El Malki dans une un entretien publié jeudi par le quotidien +Libération+, relevant que ce pays "adopte des comportements déconnectés et totalement dépassés dans le nouveau contexte de ce début du 21-ème siècle". "La fermeture des frontières est significative du blocage politique dont suffoque l'Algérie", a-t-il encore souligné, estimant que ce pays "est condamné à s'ouvrir malgré lui en se démocratisant sous la pression du peuple algérien". Pour M. El Malki, "on ne peut pas être compétitif et rester viable si on n'inscrit pas le développement dans une stratégie d'intégration régionale", ajoutant qu'il s'agit là d'une des conditions qui s'impose et qui explique la lenteur du développement de la Méditerranée. Il a en outre relevé que le Maroc est considéré comme étant un pays à la reconquête de sa méditerranéité, surtout que le pays a réussi un grand challenge de développement, de restructuration et de mise à niveau urbaine, citant à cet égard certains projets initiés par le Royaume, ainsi que le statut avancé qui le lie à l'UE. Evoquant par ailleurs les relations maroco-espagnoles, M. El Malki a estimé que "la tension entre Rabat et Madrid ne tardera pas à disparaître surtout que les deux voisins sont unis par des liens solides". "L'histoire et les cultures des deux pays se croisent et les deux sociétés sont très proches l'une de l'autre, ce qui donne à la relation entre l'Espagne et le Maroc une spécificité caractérisée par la volonté des deux peuples et non de leurs politiques", a ajouté le président du CMC. Il a souligné sur le même registre que les deux pays sont très importants pour le développement de la Méditerranée surtout qu'ils sont les points les plus proches sur les deux rives, appelant à agir dans l'immédiat pour mettre terme aux conflits politiques suscités par les visées hégémoniques du voisin de l'est et stabiliser la région de la Méditerranée qui peut devenir une véritable locomotive de développement à l'échelle internationale. M. El Malki a par ailleurs évoqué les répercussions de la crise économique mondiale sur la région méditerranéenne, relevant que les pays de la rive sud ont été relativement mieux protégés de la crise que les Etats de la rive nord notamment sur le plan des échanges commerciaux.