Le Maroc assurera à Dakar une forte et riche participation à la 3ème édition du Festival Mondial des Arts Nègres -FESMAN- (10-31 décembre courant), considéré comme la manifestation artistique et culturelle la plus prestigieuse du continent. Lors de cette grande manifestation, le Maroc sera présent en force avec une pléiade d'artistes et d'artisans qui déclineront les diverses facettes du patrimoine artistique et culturel du Royaume à ce Festival, apprend-t-on auprès du ministère de la culture. Musique, arts plastiques, calligraphie, culture urbaine (danse urbaine, graffitià), expositions d'objet d'artisanat, couture traditionnelle, donneront un aperçu de la richesse et de la diversité du patrimoine et de la culture marocains lors du FESMAN 2010, indique-t-on de même source, précisant que le ministre de la culture, M. Bensalem Himmich prendra part à la cérémonie d'ouverture du festival prévue vendredi prochain. Le FESMAN-2010 connaîtra une importante participation internationale avec le Brésil comme invité d'honneur. Le choix du géant lusophone latino-américain s'imposait naturellement compte tenu que ce pays compte une population de 80 millions de personnes de souche africaine, entre noirs et métis. Tout comme le Brésil, le Maroc a de tout temps été étroitement lié au continent africain, non seulement à travers la géographie, mais également par le biais d'une histoire ancestrale. "A ce titre, et c'est ce que la participation marocaine tentera de démontrer, les relations entre le Maroc et le Sénégal sont inscrites dans la durée. Et c'est ce qui explique la présence du Royaume dans tous les événements d'envergure qu'abrite ce pays frère", indique un communiqué du ministère de la culture. En 1966, le Festival mondial des Arts nègres, organisé à l'initiative de la revue "Présence Africaine" et de la Société Africaine de Culture de Léopold Sédar Senghor, a constitué un événement sans précédent dans l'histoire culturelle du continent africain. Selon le président-poète, il s'agissait de "parvenir à une meilleure compréhension internationale et interraciale, d'affirmer la contribution des artistes et écrivains noirs aux grands courants universels de pensée et de permettre aux artistes noirs de tous les horizons de confronter les résultats de leurs recherches". La première édition du festival, qui s'est déroulée à Dakar du 1 er au 24 avril, fût un succès retentissant. La manifestation, qui se voulait aussi une célébration des indépendances fraîchement acquises des pays africains, connut la participation des sommités de la littérature et des arts de l'époque, dont André Malraux, Aimé Césaire, Jean Price-Mars, Duke Ellington, Joséphine Baker, Langston Hughes et bien d'autres. Tous les arts étaient de la fête: arts plastiques, littérature, musique, danse, cinéma, le tout agrémenté par les folklores africains hauts en couleurs. Plusieurs années plus tard, la deuxième édition du festival, qui dépasse le cadre national et se veut une manifestation de tout le continent africain, s'est déroulée à Lagos (Nigeria) en 1977. Le comité d'organisation a concocté un programme riche et diversifié pour cette 3ème édition du festival qui ambitionne de donner un éclat culturel et artistique à la célébration du cinquantenaire de l'indépendance de plusieurs pays africains. En tête d'affiche, des méga-concerts réunissant les meilleurs musiciens africains et une exposition sur l'histoire des Musiques Noires, des concerts et des expositions mettant en scène les nouvelles cultures urbaines (Rap, R&B, Graffitis), des spectacles de danse, un salon du livre, en plus de nombreuses manifestations cinématographiques et théâtrales avec des rétrospectives à l'honneur des pionniers. Côté débats, le festival réunira des intellectuels et scientifiques de renom venus des quatre coins du monde pour un échange de haut niveau dans le cadre d'un forum sur le sujet de "la Renaissance Africaine et l'apport des peuples noirs à la civilisation universelle". Six grandes conférences sont au menu : "La permanence de la Résistance des peuples noirs", "Les diasporas noires: géographie, peuplement, histoire, situation politique", "L'apport des peuples noirs à la science et à la technologie", "La participation des peuples noirs à l'avènement du monde libre", "Les anciens Egyptiens étaient-ils ou non des Noirs" et "Quelle place pour l'Afrique dans la gouvernance mondiale?". Le Sénégal voit grand pour l'organisation de cette 3ème édition du Festival à travers un spectacle d'ouverture grandiose avec une chorégraphie géante de 2.500 danseurs pour conter "La formidable aventure des peuples africains". Après la célébration du cinquantenaire de son indépendance en avril dernier marquée par l'inauguration du monument de la renaissance, une Âœuvre d'art de bronze d'une cinquantaine de mètres de haut qui surplombe la capitale Dakar, le Sénégal entend briller de nouveau au niveau continental et afficher ses ambitions de pays en développement qui aspire à un meilleur lendemain.