Le rôle de la diplomatie religieuse et culturelle a été au centre de la séance d'ouverture, samedi soir, du 4-ème Forum de Fès sur l'alliance des civilisations et la diversité culturelle. C'est ainsi que nombre d'intervenants sont revenus à cette occasion sur la portée du dialogue à travers l'histoire de l'humanité et des civilisations dans le but d'établir des contacts et échanges d'idées entre différentes religions et cultures au service de la paix mondiale. Dans une allocution, lue en son nom, le Premier ministre, M. Abbas El Fassi, a souligné que les dissensions culturelles sont devenues un sujet de préoccupation pour les chercheurs et les décideurs et une menace pour la stabilité des relations internationales à un moment marqué par l'exacerbation des tendances fanatiques et racistes et d'exclusion de l'autre. Evoquant le rôle d'Allal El Fassi en tant qu'alem et penseur, il a tenu de préciser qu'il a constamment appelé à un dialogue sérieux et responsable entre les religions et les hommes politiques. Dans l'esprit d'Allal El Fassi, a ajouté le Premier ministre, le progrès et la prospérité des civilisations ont été fondés sur les valeurs d'ouverture aux autres cultures, de la liberté de pensée et de conciliation entre science et religion, ainsi que sur la lutte contre le fanatisme et le repli sur soi. C'est ainsi qu'Allal El Fassi, a souligné le Premier ministre, avait noué des contacts permanents avec des intellectuels et hommes de religions et croyances différentes, comme il avait toujours défendu l'Islam en tant que religion qui ne vise pas l'exclusion de l'autre, mais qui repose sur l'unicité et la tolérance. Pour sa part, la secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Mme Latifa Akharbach, a indiqué que la multiplication des facteurs de discorde, de confrontation et du recours à la violence a propulsé le dialogue culturel en tête de l'agenda diplomatique international, qui reste préoccupé par l'action des groupes de pression idéologique et des forces obscurantistes qui sèment la mort et la destruction. Elle a dénoncé dans ce cadre certaines forces politiques, mues par leur idéologie colonialiste, pour leurs actions visant à induire en erreur l'opinion publique à travers le recours au mensonge pour cacher la vérité en vue de ternir l'image de certains pays. Le respect de la diversité culturelle et des croyances a toujours fait partie des fondements de la culture et de l'identité de la société marocaines, a-t-elle affirmé, ajoutant que cet héritage constitue un élément de force du Royaume et une source d'inspiration dans son engagement permanent au profit du dialogue des civilisations et des religions. Mme Akharbach a par ailleurs souligné que l'institution d'Imarate Al Mouminine, qui est la garante de la sécurité et des conditions de liberté et de quiétude dans l'exercice des cultes dans le pays, a grandement contribué à l'essor de la diplomatie religieuse dans le pays. Elle a mis de même en relief le rôle du Maroc dans la diffusion en Afrique des enseignements de l'Islam, en tant que religion du juste milieu et de la modération, et son engagement pour un dialogue entre religions aux plans régional et international, et ce dans le but d'intensifier la lutte contre toutes les formes d'extrémisme et d'exclusion. Une soixantaine des spécialistes d'horizons divers participent à cette rencontre de trois jours, organisée par le Centre marocain interdisciplinaire des études stratégiques et internationales (CMIESI) sous le thème le thème "La diplomatie religieuse et culturelle au service de la paix mondiale", édition Allal El Fassi. Ils devront se pencher sur l'oeuvre d'Allal El Fassi et débattre plusieurs questions relatives au rôle de l'action diplomatique, religieuse et culturelle dans les relations internationales et de l'action de la société civile dans le rapprochement des peuples et à la diplomatie non-gouvernementale et participative. Seront également abordés d'autres axes portant sur les alliances diplomatiques au service de la paix et de la sécurité dans le monde, ainsi que sur le rôle des acteurs du monde de la diplomatie religieuse et culturelle dans la régulation mondiale.