La région arabe a enregistré un des taux les plus élevés de chômage au niveau mondial avec 17 millions de personnes sans emploi, soit 14 pc de la population active, selon l'Organisation Arabe du Travail (OAT). D'après M. Ahmed Louqman, directeur général de l'Organisation, qui s'exprimait lors d'un séminaire sur les politiques de l'emploi, bien qu'ils constituent une zone attrayante pour les travailleurs étrangers, les pays arabes font face au spectre du chômage qui porte atteinte à leur croissance économique. Il a mis l'accent sur les difficultés auxquelles fait face l'opération de remplacement de la main-d'oeuvre étrangère par une main-d'oeuvre arabe en raison notamment de la non adéquation des formations aux besoins du marché du travail dans la région. A cet égard, il a rappelé les engagements pris par les pays arabes pour réduire le chômage de 50 pc au cours des dix prochaines années grâce au pacte arabe 2010/20 de l'emploi, qui a été adopté lors du 1er sommet économique et social de Koweït. M. Louqman a fait savoir que les gouvernements arabes ont tendance à recourir à la main-d'oeuvre arabe, alors que le secteur privé s'appuie sur les travailleurs étrangers en raison de leurs salaires peu élevés et la qualité de leur productivité et de leur formation, précisant que les programmes scolaires et politiques de l'emploi avaient eu des répercussions sur les marchés arabes du travail. Les autres intervenants ont rappelé que la période précédant la crise financière mondiale avait été marquée par une hausse sans précédent des taux de croissance économique dans la plupart des pays arabes en raison de l'augmentation des cours de pétrole sur les marchés internationaux. Cette croissance, ont-ils ajouté, a permis la création de nouveaux emplois et une baisse relative des taux de chômage. Ils ont souligné que la mondialisation a contribué à l'affaiblissement de la part du marché des services dans le monde arabe, recommandant l'instauration de réformes pour accompagner les changements intervenus au marché de l'emploi à travers l'encouragement de nouvelles formations professionnelles et la promotion du secteur de l'éducation et de l'enseignement.