Un rapport sur "Les défis du développement dans les pays arabes" a été rendu public, dimanche au Caire, lors de la 29è session du Conseil des ministres arabes des Affaires sociales. Au niveau du diagnostic et de la méthodologie, le rapport a fait l'objet d'observations de la part des ministres et des représentants des pays arabes participant à cette réunion, dont M. Ahmed Lamrini, secrétaire général du ministère du Développement social, de la famille et de la solidarité. Dans ce contexte, le responsable marocain a relevé que le document s'est basé sur des données de la période 2000-2004, et qui ne reflètent pas la réalité actuelle au Maroc, rappelant que le rapport avait fait état d'un taux de chômage d'environ 14 pc alors qu'il ne dépasse pas actuellement 10 pc. M. Lamrini a également attiré l'attention sur les aspects liés à la méthodologie de calcul des indicateurs de développement, rappelant que les autorités marocaines ont entrepris un dialogue avec les instances onusiennes concernées sur la façon de calculer ces indicateurs, qu'il a qualifié de "rigide", du fait qu'ils ne reflètent pas les progrès enregistrés dans chaque pays. Tout en saluant les efforts déployés pour l'élaboration de ce document, il a émis l'espoir de voir le prochain rapport aborder des questions se rapportant aux progrès enregistrés sur la voie de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. M. Lamrini a, à cette occasion, rappelé les résultats obtenus dans le cadre de l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH) mis en oeuvre dans le Royaume depuis plus de quatre ans, appelant à accorder un intérêt particulier aux progrès significatifs réalisés par cette expérience dans la lutte contre la pauvreté. Les participants ont critiqué d'autres aspects relatifs au rapport, comme le classement des pays arabes dans des groupes basés sur les schémas de développement économique et l'exclusion de la Palestine et de l'Irak. Le document a aussi mis l'accent sur un taux élevé du chômage parmi les jeunes arabes, qui a atteint 25,7 pc de la population active, selon les estimations de l'OAT en 2003, cité par le rapport. Le rapport souligne que les pays arabes sont appelés à créer quelque 51 millions de nouveaux emplois à l'horizon 2020 s'ils veulent maintenir le taux de chômage à son niveau actuel. Les auteurs du rapport ont attiré l'attention notamment sur la gravité de la situation alimentaire dans les pays arabes les moins avancés et dans ceux qui souffrent de crises politiques et environnementales, tels que la Somalie, le Soudan et le Yémen. Le rapport a appelé les Etats arabes à adopter un nouvel ordre économique qui repose sur deux éléments interdépendants. Le premier est le passage d'un système de croissance fondé sur le pétrole et des matières premières au modèle des pays développés dont la réussite dépend de la performance des secteurs productifs, la réduction de la pauvreté et des inégalités et la création d'emplois. Le deuxième élément est de garantir le droit à l'alimentation pour tous les peuples arabes à travers un contrat social qui implique un soutien des pays arabes riches au processus d'élimination de la faim dans la région dans son ensemble, en particulier dans les pays les moins avancés, grâce à une alliance entre les deux parties. Le Secrétaire général de la Ligue arabe M. Amr Moussa a indiqué, dans un discours lors de la session d'ouverture, que le rapport servira de base pour les pays arabes dans les domaines économique et social. Il a rappelé que le document, qui a été discuté lors du sommet économique au Koweït, est devenu une référence pour les instances internationales dans leurs rapports concernant la région dans les domaines du développement humain et les défis du processus de développement. Il a appelé à élaborer de rapports similaires de façon régulière afin de mettre l'accent sur les indicateurs de développement dans les pays arabes, exprimant son soutien à la proposition du PNUD pour lancer une initiative régionale visant à réduire la pauvreté dans la région arabe à l'horizon de 2015. Ce rapport, qui a été élaboré par le Conseil en collaboration avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), la Ligue arabe et un groupe d'experts arabes, se décline en deux chapitres intitulés "approche du développement humain" et "sécurité alimentaire et agriculture".