Le conflit artificiel autour du Sahara porte un coup dur au développement économique et social des cinq Etats maghrébins, ont souligné, samedi à Rabat, les participants à un colloque international à l'occasion du 35è anniversaire de la glorieuse Marche verte. Ce conflit artificiel, qui entrave l'édification d'un Maghreb uni et fort à un moment où toutes les parties du globe s'unissent et créent des groupements régionaux, constitue un obstacle aux développement du Maghreb et de ses peuples respectifs, ont noté les intervenants à cette rencontre organisée à l'initiative de l'Union internationale pour le soutien au projet d'autonomie au Sahara. Dans un exposé sous le thème "la question du Sahara et son impact sur l'économie maghrébine", l'universitaire M. Mohamed Zine El Abidine El Hoceini, a mis en relief les éléments de la complémentarité économiques, jusqu'à ce jour non exploités que recèlent les pays magrébins, tant au niveau des ressources naturelles qu'humaines. Il a, à cet égard, évoqué les dispositifs de l'article III du traité instituant l'Union du Maghreb Arabe (UMA) qui prévoient l'adoption d'une politique commune dans le domaine économique en vue de réaliser le développement économique escompté des Etats membres dans les domaines industriel, agricole, commercial et social, et ce à travers la création de projets communs. Mais la réalité reflète une toute autre situation, a-t-il déploré, citant à ce sujet, la faiblesse des relations économiques, marquées par volume des échanges commerciaux intermaghrébin insignifiant puisque ne dépassant guère 3 pc. Pour faire sortir la région de cette situation de crise, M. El Hoceini a mis en avant le rôle de l'intégration inter maghrébine qui s'avère une "nécessité urgente" qui contribuerait à la réalisation des attentes des peuples du Maghreb aspirant à l'unité. Pour sa part, le chercheur algérien, M. Saad El Hadef, a souligné, dans son intervention intitulée "l'autonomie et la bonne gouvernance économique", l'importance de l'autonomie comme étant une forme de gestion politique adéquate, ajoutant que l'octroi de l'autonomie au Sahara permettra à cette région de se doter de moyens supplémentaires pour se développer davantage au plan économique et partant avoir un impact positif sur toute la région, a-t-il expliqué. Selon lui, le séparatisme engendrait le désordre et le sous développement régional, faisant remarquer que l'Initiative d'autonomie proposée par le Maroc consolidera non seulement l'unité et l'intégrité territoriale du Maroc, mais servira également de locomotive de développement pour toute la région. De son côté, l'académicien mauritanien, M. Mohamed Ould Hafed Mohamed, membre de l'Association d'amitié maroco-mauritanienne, a indiqué que la fermeture des frontières entre certains pays du Maghreb et le coup d'arrêt donné à la circulation des personnes, des marchandises et des capitaux, a entraîné des pertes économiques énormes notamment en matière d'investissements. Une série d'études économiques effectuées par des instances internationales spécialisées ont confirmé que l'absence d'un marché commun maghrébin prive de 2 pc par an le PIB des états de l'Union du Maghreb, a-t-il souligné. S'agissant de la proposition marocaine d'autonomie, le chercheur mauritanien a souligné que cette initiative constitue une solution consensuelle au conflit du Sahara pour dépasser la situation actuelle et assurer le développement régional. Pour sa part, le diplomate palestinien, M. Wasif Mansour, a noté que la poursuite du conflit autour du Sahara ne servira jamais les intérêts magrébins, ni les questions arabes à leur tête la cause palestinienne. Se félicitant du soutien apporté par le Maroc à la question palestinienne en tant que cause nationale bénéficiant du consensus de toutes les forces vives du pays, M. Wasif a indiqué que les tendances séparatistes ne servent nullement les intérêts de la région maghrébine et arabe dans son ensemble. Cette rencontre a été marquée par la participation d'une pléiade d'universitaires et de chercheurs venant du Maroc, d'Algérie, de Mauritanie, et d'Irak.