L'analyste espagnol et spécialiste de la question du Sahara, Chema Gil, a relevé le traitement "franchement déséquilibré" que réservent les médias dans son pays au conflit du Sahara. En Espagne, le traitement de ce différend par la presse espagnole est "franchement déséquilibré et penche en faveur du +polisario+", a affirmé l'analyste dans un entretien publié par le site d'information "Globedia", en soulignant que les médias de son pays deviennent aussitôt "frileux" dès lors qu'il s'agit de rapporter ou de commenter des informations qui épinglent le +polisario+. Il s'interroge aussi sur l'interprétation à donner au "mutisme" des médias espagnols concernant le démantèlement, récemment, par le Maroc, de deux cellules liées à Al Qaeda, dont l'une est dirigée par un extrémiste, ancien résidant en Italie et pro-polisario, et qui s'est fait baptiser "Front du jihad sahraoui". Autre exemple de la désinformation des médias espagnols pour tout ce qui se rapporte au Sahara, les derniers incidents près de la ville de Laayoune. Ces supports n'ont fait que reproduire des propos d'activistes pro-polisario, dont certains informés depuis l'Espagne. "Pour ce qui est des communiqués officiels publiés par le Maroc ou l'enquête ouverte (sur le décès du jeune Najem El Gareh) etc, les médias espagnols sont restés muets ou presque". En réalité, affirme Chema Gil, "ce qui se passe au sein des médias espagnols, bien que la situation commence à changer petit à petit, n'est que le reflet de ce qui se passe au sein de la société espagnole" où la connaissance problème du Sahara "demeure résiduelle". "Certains Espagnols de quarante ans ou de cinquante ans peuvent avoir une idée plus ou moins proche et claire, mais à coup sûr obsolète, de la réalité réelle de ce conflit. Quant aux autres !", a-t-il lancé. Cette réalité est également la conséquence de "la méfiance cultivée, en Espagne, à l'égard du Maroc, une situation qui commence à changer et qui changera encore plus avec la présence de plus en plus nombreuse des entreprises espagnoles au Maroc et des Espagnols qui résident dans ce pays", affirme Chema Gil qui estime que la présence de la communauté immigré marocaine en Espagne, qui doit s'incorporer encore davantage dans la société civile, à travers des associations, des forums et une forte présence dans les universités, peut également aider à renverser la donne. "La Catalogne est peut-être le meilleur exemple de ce changement de conception" du conflit du Sahara et à l'égard du Maroc en général, a-t-il assuré. "Il est vrai que la balance est en train d'être rééquilibrée, bien que le rythme en soit trop long, étant donné que le +polisario+ a de moins en moins de crédibilité en Espagne", estime Chema Gil, également spécialiste en communication.