Le père de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud a quitté, mercredi, le service des urgences du George Washington University Hospital, où il a été admis la veille suite à un malaise au bureau du président de la Commission des affaires étrangères de la Chambre basse du Congrès US, alors qu'il plaidait la cause de son fils enlevé par le polisario. "Je tiens à remercier les décideurs, les congressmen et les associations de défense des droits de l'Homme US, ainsi que tous ceux qui ont manifesté leur soutien à mon fils, dont je suis toujours sans nouvelle", a déclaré à sa sortie d'hôpital Ismaili Moulay Salma Ould Sidi Mouloud. Il s'est dit "confiant" que "la justice divine finira par triompher face à l'arbitraire et aux mensonges des dirigeants des séparatistes qui ont menti au monde entier en affirmant à tort avoir libéré Mustapha Salma", faisant observer que "grâce à la mobilisation internationale qu'a suscité l'enlèvement de mon fils, la vérité finira par éclater au grand jour". Eprouvé par le supplice de son fils et le poids de l'âge, le père d'Ould Sidi Mouloud, un octogénaire, avait entamé depuis près d'un mois un long marathon de sensibilisation, en vue de la libération de Mustapha Salma. Il était arrivé samedi dernier dans la capitale fédérale américaine, à l'invitation du Leadership Council for Human Rights pour solliciter l'aide des décideurs, des ONG, du Congrès et des médias US. Dans les différentes rencontres qu'il a eues à Washington, le père de Ould Sidi Mouloud a lancé "un appel au président des Etats-Unis, Barack Obama, aux organisations des droits de l'Homme et à tous les esprits libres pour nous aider à libérer mon fils et au delà à mettre fin au calvaire qu'endurent les populations de Tindouf, en Algérie". Lundi, devant l'American Jewish Committee (AJC) à Washington, M. Ould Sidi Mouloud a fait un plaidoyer émouvant pour la libération de son fils, "frappé d'un déni de liberté d'expression pour avoir déclaré son soutien à l'initiative marocaine d'autonomie". Devant une audience en émoi, il avait tenu à préciser que son calvaire avec le polisario ne date pas de l'enlèvement de son fils, le 21 septembre dernier, par les milices du polisario, rappelant que ces derniers "m'avaient privé de ma progéniture en 1979 dans une attaque armée qui a ôté la vie à ma fille, morte dans les bras de mon aîné". A l'issue de cette rencontre, l'American Jewish Committee, une ONG basée à Washington, a appelé à ce que cessent l'injustice et l'arbitraire qu'endure Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud. "Mon organisation forme le voeu que justice soit rendue à Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, qui a exprimé publiquement son soutien à l'initiative d'autonomie au Sahara sous souveraineté marocaine", avait souligné Jason F. Isaacson, directeur des Affaires internationales de l'AJC. Cette histoire "dramatique" est "la dernière d'une longue série de tragédies et de répressions qui n'ont que trop duré dans les camps de Tindouf", a déploré M. Isaacson, qui a appelé à la libération de Mustapha Salma.