Mohamed Mostafa Raissouni, ancien bâtonnier de Tanger, ancien président de l'Association des Barreaux du Maroc et membre du Conseil consultatif des droits de l'Homme (CCDH), a marqué de son empreinte tout le domaine juridique et à fortement contribué à l'organisation du milieu des droits humains pour le Maroc du 3ème millénaire. C'est en hommage à ce grand homme du droit et de la culture que l'Association Tourathe pour la sauvegarde du patrimoine marocain et islamique a organisé, récemment, en collaboration avec la Fondation Abdellah Guennoun, une cérémonie retraçant le parcours de M. Raissouni, qui a côtoyé les grands noms du mouvement national tels Abdellah Guennoun, Abdelkhalek Torres, Allal El Fassi et Mohamed Ben Hassan El Ouazzani. Cette rencontre a permis de jeter la lumière sur les qualités personnelles et l'expérience de M. Raissouni, qui a aussi fait partie du groupe d'experts de l'Instance Equité et Réconciliation (IER), tout en étant également un homme de culture et de lettres, un poète et un acteur associatif. Une longue carrière juridique Né en 1939 à Tétouan, Mohamed Mostafa Raissouni part tout jeune à Tanger pour vivre chez son oncle le grand érudit Abdellah Guennoun, ancien président de la Rabita des Oulémas du Maroc. Après des études primaires et secondaires à Tanger et Tétouan, il part étudier les sciences juridiques à l'université de Rabat, avant de commencer sa carrière d'avocat à Tanger en 1961. Tout au long d'une quarantaine d'année, M. Raissouni accumulera, par l'étude et la pratique du métier, une grande expérience juridique, devenant "une étoile brillant dans le ciel de loi au Maroc", selon l'expression du Secrétaire général du gouvernement, M. Drissi Dahak, qui a pris part à cette cérémonie. Ce choix fait d'embrasser la carrière du droit, et des droits de l'Homme en particulier, n'était par fortuit. Dans allocution lue en son nom, le ministre de la Justice, M. Mohamed Naciri, a noté que M. Raissouni, homme de conviction, croit fortement en la mission de l'avocat, de même qu'il a toujours entretenu des rapports empreints de respect avec la justice et ses hommes.
Un architecte de l'organisation du métier d'avocat Bâtonnier de Tanger de 1977 à 1980, puis secrétaire général de l'Association des Barreaux du Maroc de 1985 à 1997, avant de devenir président de cette association de 1997 à 2000, M. Raissouni n'a pas manqué de laisser son empreinte en tant que l'un des principaux architectes de l'organisation de la profession. A cet égard, le Secrétaire général du ministère de la Justice, M. Mohamed Lididi, a rappelé que M. Raisouni a été l'un des artisans de la convention de coopération entre l'association et le ministère de la Justice, ainsi que du cadre général de coopération entre les deux parties. Un effort qui sera couronné par l'adoption de la loi sur l'organisation du métier d'avocat, à l'initiative de l'association et avec l'appui du ministère de tutelle. De son côté, M. Dahak a relevé que Mohamed Mostafa Raissouni s'est toujours distingué par la clarté et l'objectivité de ses idées, cherchant les solutions les plus pratiques aux problèmes posés à travers une vision avant-gardiste ouverte sur l'avenir. M. Raissouni, un militant mondialiste et moderniste Pour sa part, le Secrétaire général du CCDH, M. Mahjoub El Haiba, a mis en exergue le rôle de M. Raissouni en tant que militant des droits de l'Homme et membre fondateur de l'Organisation marocaine des droits humains (OMDH), représentant "l'image même du militant moderniste, pluri-référentiel et ouvert à tous les courants de la pensée mondiale", qui a toujours défendu un discours "de dialogue, de tolérance et d'égalité". M. Dahak note, quant à lui, que durant l'exercice de ces multiples fonctions au sein du CCDH et de l'IER, M. Raissouni est resté un citoyen attaché à son Roi, à son pays et à son identité, tout en étant animé par un sens élevé de la responsabilité envers son pays. Il a, ainsi, participé activement à l'action des différentes commissions et instances chargées du règlement des dossiers des graves violations passées des droits de l'Homme. En donnant le meilleur de lui-même en toute abnégation, souligne M. Lididi, M. Raissouni a su gagner la confiance et l'estime de toutes les parties, et se forger la réputation d'homme des missions difficiles. Intervenant à cette occasion, M. Raissouni, faisant preuve d'une humilité digne des grands, s'est contenté d'espérer "être à la hauteur de son devoir envers la patrie". En plus de ses occupations dans le domaine juridique et des droits de l'Homme, Mohamed Mostafa Raissouni est également président et membre actif dans plusieurs associations de la société civile à Tanger.