Des centaines de fidèles visitent, durant le mois de septembre de chaque année, le sanctuaire Moulay Idriss Al Azhar qui abrite le tombeau du fondateur de la capitale spirituelle du Royaume. A l'occasion du Moussem annuel de Moulay Idriss AL Azhar, hommes et femmes, de tous les horizons, visitent le tombeau de Moulay Driss, qui représente, selon les anthropologues et historiens, le centre de la piété populaire irrationnelle où les prières et supplications sont débitées par l'homme qui cherche à trouver apaisement à ses angoisses et interrogations. Le mausolée de Moulay Idriss est situé en plein coeur de l'ancienne médina, territoire Horm délimité par deux traverses de bois l'une à la proximité du quartier Shamaïn (marchands de cierges) , l'autre face au quartier Nejjarine (les menuisiers). Ce sanctuaire jouxtant la célèbre mosquée Al Karaouiyine ne cesse d'attirer la foule car il constitue un lieu de prière et de pèlerinage au rituel circonstancie. A toute heure du jour, le fidèle y est le bienvenu, même si les attitudes des visiteurs ne sont pas uniformes, on trouve des catégories de personnes diversifiées selon les heures, des excentriques et des démunis. Ceux qui dans leur ensemble ont un caractère plus initiatique avec le sanctuaire viennent pour la prière de l'aurore y lire "le Dalil Al Khayrat" après la lecture du coran. Cette vénération, écrivent les historiens, n'est pas de très longue date. Les princes Zénètes qui ont succédé aux idrissides s'étaient efforcés d'abolir les cérémonies autour du tombeau d'Idriss II. Mais en 841/1147, au moment de la réparation de la mosquée des chorfas, le tombeau du Saint et aussi de son corps était en parfait état de conservation, et ce prodige avait ranimé le culte tombé en désuétude. Doté de qualités spirituelles exceptionnelles, selon les historiens, Moulay Idriss II avait parachevé dès l'âge de onze ans sa formation théologique et littéraire. Tout au long de ses 25 ans de règne, Idriss II fut un grand homme d'Etat, mais aussi un poète et un homme d'une grande culture qui a fait front aux pressions étrangères, notamment celles exercées par les Abbassides et les Kharijites. Connu pour son érudition, Idriss Al Azhar faisait également preuve d'une bravoure singulière dans la défense de la foi. Le saint homme fonda Fès, métropole de l'Islam au Maghreb qui avait plusieurs fois, au cours de son histoire, atteint des sommets de prestige. Moulay Idriss II racheta aux tribus berbères (Zouagha et Yazgha), des terres pour construire, en l'an 192 de l'hégire sur la rive droite de l'oued Fès, la mosquée des Cheikhs, suivie une année plus tard de la mosquée des chorafa sur la rive gauche, devenue après sa mort sanctuaire du fondateur de la ville de Fès. Par ailleurs, le Moussem annuel de Moulay Idriss Al Azhar s'est ouvert jeudi à la somptueuse demeure Dar Mernissi à Fès, par la cérémonie traditionnelle de présentation du Catafalque ou "Kessoua". Le moment fort du Moussem sera la traditionnelle cérémonie de procession du catafalque (Kessoua), jusqu'au sanctuaire situé dans le centre de la médina, qui s'accompagne d'offrandes et de musiques et chants spirituels des confréries des Aissaouas, Hmadchas, Gnaouas et d'orchestres féminins. Né en octobre 793 de l'ère chrétienne (177 de l'hégire), Moulay Idriss a succédé à son père Idriss 1er à l'âge de 11 ans et se révéla un grand homme d'Etat tout au long de ses vingt-cinq ans de règne. Il fondit la ville de Fès en 808 de l'ère chrétienne (192 de l'hégire).