. La création de l'agence nationale de lutte contre l'analphabétisme insufflera une nouvelle dynamique à la mise en œuvre des programmes d'alphabétisation et contribuera, de ce fait, à l'amélioration des indicateurs de développement, a indiqué, jeudi, le ministre de l'Education nationale, de l'enseignement supérieur, de la formation des cadres et de la recherche scientifique, M. Ahmed Akhchichine. Le ministre, qui présentait le projet de loi portant création de cette agence devant la commission des Finances, des équipements, de la planification et du développement régional à la Chambre des conseillers, a affirmé que la création de cet organisme s'inscrit en droite ligne de l'un des objectifs majeurs de la Charte nationale de l'éducation et de la formation, à savoir l'éradication quasi-totale de l'analphabétisme à l'horizon de 2015. La mise en place de cette structure vient également concrétiser l'engagement du gouvernement en 2007 à créer une instance nationale de lutte contre l'analphabétisme et à la doter des moyens et ressources humaines nécessaires pour qu'elle puisse remplir sa mission, qui consiste à fournir aux bénéficiaires une formation complète, doublée de l'apprentissage d'un métier. Elle vient concrétiser aussi les recommandations émises en 2009 par le conseil supérieur de l'enseignement au sujet «des programmes de l'éducation non formelle et de lutte contre l'analphabétisme et ses perspectives», qui considère que la création de cette agence est de nature à imprimer une nouvelle dynamique à ce secteur. Dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre l'analphabétisme, l'Agence va proposer au gouvernement des programmes d'action visant à lutter contre l'analphabétisme en vue de son éradication, rechercher des ressources de financement des programmes, développer la coopération internationale bilatérale et multilatérale et à mettre en Âœuvre les programmes d'action prévus. Dans ce sens, et afin de mieux réussir cet objectif, cette institution sera appelée à coordonner les activités menées dans le domaine de lutte contre l'analphabétisme avec les administrations concernées et les différents intervenants non gouvernementaux. Cet établissement sera également chargé d'assurer et de développer les partenariats en matière de lutte contre l'analphabétisme avec les administrations publiques et privées et les organismes non gouvernementaux et de contribuer à l'encouragement et à l'appui de la recherche scientifique et des études afférentes à la lutte contre l'analphabétisme.
ar ailleurs, le ministre a évoqué les résultats de l'Enquête nationale sur l'analphabétisme, la non scolarisation et la déscolarisation au Maroc (2006), qui cerne le phénomène de l'analphabétisme des adultes et des jeunes, dans ses aspects généraux, mais aussi à travers les particularismes régionaux, économiques, sociaux et culturels. Il ressort de cette enquête, a indiqué M. Akhchichine, que le taux d'analphabétisme pour la tranche d'âge 10 ans et plus frôle les 38,5 pc, dont 54 pc en milieu rural, contre 27 pc en milieu urbain et 47 pc pour les femmes, contre 31 pc pour les hommes. Il a en outre abordé les difficultés susceptibles de compromettre la réalisation des objectifs de la charte nationale de l'éducation et de la formation dans les délais prévus, notamment la faible implication de certains départements concernés par ce domaine et la difficulté de drainer les catégories ciblées (ouvriers, jeunes, et adultes), l'absence de chevauchement entre les plans de développement sectoriels et les projets locaux de développement. Evoquant les perspectives d'avenir, le ministre a fait savoir que le gouvernement va focaliser son attention sur quatre axes, visant notamment à réduire le taux d'analphabétisme à 10 pc en 2015, à 5 pc à l'horizon 2020 et l'éradication de ce fléau pour la frange d'âge 15-24 ans en 2015. Les interventions des conseillers ont porté l'importance de la création de l'agence nationale de lutte contre l'analphabétisme et mis l'accent sur les répercussions négatives de ce fléau sur le niveau de développement économique et humain. Le projet de loi portant création de l'Agence comprend 18 articles. Il stipule que celle-ci se doit d'élaborer un rapport annuel sur l'état de l'analphabétisme au Maroc et les efforts déployés pour l'éradiquer, ainsi qu'un rapport annuel sur les activités de l'Agence. Il prévoit également que l'agence sera gérée par un conseil d'administration, qui sera composé notamment des représentants de l'administration, des syndicats et des associations les plus actives dans le domaine de la lutte contre l'analphabétisme.