L'Association hispano-sahraouie (HIWAR) a lancé, mercredi, un appel aux organisations des droits de l'homme, aux médias et aux institutions officielles espagnols, pour obliger le Polisario et l'Algérie à respecter le droit de Mostafa Salma Ould Sidi Mouloud, inspecteur général de la police du Polisario, de rejoindre "sans conditions, ni menaces" les camps de Tindouf (Sud de l'Algérie). "L'interdiction opposée par le Polisario au retour de Salma Ould Sidi Mouloud, qui a proclamé son appui au plan d'autonomie présenté par le Maroc, comme unique voie viable et sérieuse pour mettre fin au conflit du Sahara, est une forme de terrorisme psychologique", a dénoncé cette association basée à Séville (Sud de l'Espagne). L'association a également condamné "avec énergie la réaction passive de certains médias, organisations de défense des droits de l'homme et partis politiques espagnols, au cas de Mostafa Ould Sidi Mouloud, chose qu'ils n'ont pas fait lorsqu'il s'agissait de Aminatou Haidar ". "La défense des droits de l'Homme par certains milieux en Espagne n'est utilisée que lorsqu'il s'agit de s'attaquer au Maroc, sinon comment expliquer, dès lors, le silence en Espagne sur le cas de Salma Ould Sidi Mouloud ", s'est indignée l'association Hiwar dans un communiqué parvenu à la MAP. "Cet homme n'a-t-il pas le même droit que Aminatou Haidar d'être aux côtés de ses enfants ? Où alors, n'est-il pas tout aussi Sahraoui qu'Aminatou pour bénéficier de votre appui? Peut-être que ses enfants ne méritent-ils pas le même traitement que ceux de Haidar ? ", s'est encore insurgée l'association, qui dénonce l'instrumentalisation des droits de l'Homme en rapport avec la question du Sahara. "Si les Médias, les Ongs des droits de l'Homme et les partis politiques en Espagne défendaient réellement les droits humains, ils devraient le faire dans toutes les situations et dans tous les cas, au lieu d'utiliser cette question uniquement pour s'attaquer au Maroc", relève l'association. L'Ong a affirmé, dans ce contexte, «ne pas comprendre comment, tout au long du conflit du Sahara, les présumés défenseurs des droits humains, certains médias et certains partis politiques en Espagne n'ont jamais adressé de critiques au Polisario, sachant que 73 cas de décès sous la torture ont été recensés dans la célèbre prison d'Arrachid, qu'il y a eu des violations flagrantes des droits de l'Homme lors de l'Intifada de 1988 contre le Polisario dans les camps de Tindouf». Elle s'est également interrogée sur le silence sur «les cas de Layaacha en 2008 et en 2010, la disparition suspecte, le 7 janvier 2009, de Khalil Ahmad, ancien chef des services secrets du Polisario de 1977 à 1984 et ancien conseiller chargé des droits de l'Homme, et maintenant le cas de Mostafa Salma». Selon cette association, la réaction passive et le silence douteux des présumés défenseurs des droits de l'Homme en Espagne, de certains médias et partis politiques dans ce pays «démontrent, une fois de plus, que les droits Humains ne sont utilisés que pour s'attaquer au Maroc et non pour défendre les Sahraouis». A cet égard, elle a lancé un défi à ces parties espagnoles pour «dénoncer, ne serait-ce qu'une fois, les violations flagrantes des droits de l'Homme, la restriction du droit de mouvement des sahraouis et l'absence totale de la démocratie dans les camps de Tindouf en Algérie». En 1979, lors d'une attaque lancée par le polisario contre Smara, Mostafa Salma Ould Sidi Mouloud, sa mère et ses quatre sœurs ont été enlevés et conduits vers les camps de Tindouf. Durant l'année en cours, il a pu effectuer pour la première fois un séjour au Sahara où il a rendu visite à son père qu'il n'a pas vu depuis son enlèvement il y a 32 ans. Au cours de son séjour, il a pu constater le niveau de vie des Sahraouis au Maroc, le développement économique et social du Royaume, ainsi que la situation des droits de l'Homme dans les provinces du Sud. Frappé par l'écart entre le discours véhiculé par le "polisario" sur le Maroc dans les camps et ce qu'il a pu constater lui-même de visu, Mostafa Salma Ould Sidi Mouloud a annoncé son plein soutien au plan d'autonomie et son intention de rejoindre Tindouf pour y défendre cette option.