Le Centre pour la liberté des médias au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (CMF-MENA) a souligné que la sauvegarde de l'histoire collective demeure tributaire de la refonte des archives du Maroc qu'elle a qualifiée de "primordiale" pour la modernisation de l'Etat. "L'organisation des archives du Maroc est nécessaire, non seulement pour la sauvegarde de l'histoire collective, mais elle est aussi primordiale pour la modernisation de l'Etat par la mise en place de nouveaux procédés de gouvernance qui doivent profiter à l'ensemble des citoyens et l'administration qui en est le premier utilisateur", indique un communiqué du Centre, qui vient de publier un rapport intitulé "La loi sur les archives au Maroc: quelles perspectives?". "Des archives publiques organisées permettent la modernisation et la transparence de l'administration marocaine et constituent l'étape nécessaire qui mène vers la promulgation d'une loi sur le droit d'accès à l'information publique", a souligné le rapport. Après avoir noté "le retard enregistré au niveau de la concrétisation des dispositions de la loi N° 69/99 sur les archives au Maroc", promulguée en 2007, le Centre rappelle que "trois ans se sont écoulés sans que les autorités publiques ne s'activent pour appliquer les termes de cette loi". La promulgation des décrets d'application de la loi est d'une "urgence particulière", a-t-il estimé. Le rapport développe, en outre, un argumentaire qui met en exergue l'importance des archives dans un monde en mutation et où les technologies de l'information constituent un moyen fiable pour une gestion rationnelle et efficiente des archives. Dans ce sens, il appelle à une mobilisation de tous les acteurs concernés par ce sujet pour conjuguer leurs efforts dans le but d'accomplir la mission de constitution de la mémoire écrite et orale du pays, gage pour une planification intelligente de l'avenir en se fondant sur l'expérience antérieure. Selon le directeur du CMF-MENA, M. Saïd Essoulami, "l'enjeu de l'organisation des archives est de taille", estimant que "le Maroc a accusé un grand retard au niveau de la sensibilisation des instances de décision, de la formation des archivistes et la nécessaire participation de l'ensemble du personnel directement impliqué par la mise en place d'un système d'information opérationnel".