Le Centre pour la liberté des médias au Moyen Orient et en Afrique du Nord (CMF-MENA) a appelé à la rénovation et à la réactivation de la structure chargée de la collecte et de la diffusion de l'information et la documentation auprès des parlementaires. Dans un rapport rendu public lundi, à la suite d'une enquête sur le Système d'information du parlement marocain, le Centre a appelé le gouvernement et le parlement marocains à impartir plus de transparence à leurs relations en matière d'information et à renforcer leur coopération dans ce domaine. Le centre a fait une série de propositions pour soutenir le parlementaire et lui fournir les informations et documentations nécessaires à l'accomplissement de son travail en termes d'élaboration de textes et de contrôle du gouvernement. "Le gouvernement doit garantir, pour le système d'information parlementaire, un budget adéquat, fournir au Parlement la documentation et l'information sur ses activités en toute transparence, et enfin renforcer la relation structurelle de ses départements ministériels avec les commissions et les groupes parlementaires", préconise le rapport. Le document appelle, par ailleurs, le Parlement à rénover et activer sa structure administrative interne qui est chargée de la collecte et de la diffusion de l'information et la documentation auprès des parlementaires et renforcer les outils constitutionnels et légaux de contrôle du gouvernement. Le parlement qui se doit de "s'informer et d'informer pour agir efficacement" est également appelé à renforcer la transparence vis-à-vis de son environnement externe, selon le document, qui souligne la nécessité pour le parlementaire d'utiliser les possibilités offertes par les nouvelles technologies de l'information pour diversifier ses sources d'information et de rester en contact avec le public pour collecter et diffuser l'information. L'enquête, menée entre mars et avril 2010 auprès de 150 parlementaires, a couvert la relation du parlementaire avec le gouvernement en matière de demande et de réception d'informations et de documents, la performance du système d'information interne du parlement par rapport aux besoins du parlementaire en informations et documentations, et les sources d'information externes que le parlementaire utilise pour ses besoins en informations et en documentation. "Les résultats de l'enquête ont démontré l'existence d'une grande faiblesse dans le système qui supporte le parlementaire en informations et documentations (manque de documents et d'informations, manque de communication de la part du gouvernement, faiblesse du système d'information et de la bibliothèque du Parlement, insuffisance du contenu du site Web du Parlement, difficulté d'exploitabilité des archives du parlement)", a relevé le directeur du CMF MENA et auteur du rapport, Said Essoulami, estimant que "la responsabilité de cette situation est partagée entre le gouvernement, l'administration du parlement, les groupes parlementaires et les partis politiques ainsi que le parlementaire lui-même. "L'enquête a relevé des défaillances majeures dans le système d'information du parlement marocain". Selon les résultats de cette enquête, 35% des parlementaires ont fait savoir que le pouvoir exécutif et les administrations publiques ne leurs fournissent pas les documents et informations dont ils ont besoin pour accomplir leur travail. Par contre, 46% des parlementaires ont déclaré que l'exécutif leur fournit des informations, précisant toutefois que le gouvernement ne respecte pas les délais légaux pour ses réponses.