L'université marocaine a réalisé un développement important et à plusieurs niveaux depuis l'adoption par le Parlement de la charte de réforme universitaire en 2000, a souligné le président de l'université Mohammed V-Agdal à Rabat, M. Hafid Boutaleb Joutei. Nombre d'indicateurs témoignent de la modernisation qu'a connu le secteur de l'enseignement supérieur, à la faveur notamment de l'introduction des concepts de qualité et d'évaluation, ainsi que la mise en oeuvre de contrats-programmes signés avec l'Etat, a indiqué M. Joutei qui était l'invité mardi soir de l'émission "Hiwar" diffusée sur la chaîne de télévision Al Oula. Cette évolution, a-t-il ajouté, s'explique aussi par la mise en place de services spécialisés pour l'accompagnement des lauréats dans leur insertion professionnelle, ainsi que par la structuration de la recherche scientifique à travers la création de laboratoires et la formation d'équipes de recherches spécialisées, ce qui a permis au Maroc d'occuper une place de choix sur l'échiquier de l'enseignement supérieur africain. Dans ce cadre, M. Joutei a mis en lumière l'apport de la diversification et de l'ouverture de nouvelles filières qui ont beaucoup apporté aux étudiants qui choisissent désormais entre 140 spécialités, alors qu'elles n'étaient pas plus d'une quarantaine avant l'entrée en vigueur de la réforme. La création des ces nouvelles filières, a-t-il affirmé, a considérablement facilité l'accès des lauréats au marché du travail. La rentabilité de l'enseignement supérieur s'est également améliorée, a fait savoir M. Joutei, précisant que la durée moyenne d'obtention du diplôme de Licence est passée de 9,2 ans avant la réforme, à 4,5 ans actuellement. 40 pc des titulaires de Masters (bac+5) intègrent le marché de l'emploi environ 6 moi après l'obtention de leurs diplômes, tandis que 30 pc d'entre eux choisissent de s'inscrire au Doctorat, a-t-il poursuivi. D'autre part, M. Joutei a plaidé pour la mise en place d'un cadre juridique pour la recherche scientifique, lequel permettra au Maroc d'être en phase avec l'évolution rapide du monde d'aujourd'hui. Il a en outre appelé à l'adoption d'une politique de gestion des ressources humaines pour le personnel de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Sur un autre registre, M. Joutei, ancien responsable au sein de l'Union socialiste des forces populaires (USFP), a indiqué que le paysage politique marocain se trouve enrichi par l'expérience des différents partis, estimant toutefois que la champ politique a besoin "d'une certaine crédibilité" et de "la moralisation". Il a également indiqué que les formations politiques accusent toujours un déficit en matière d'encadrement des femmes et des jeunes.