Le festival de la ville de Kénitra a décidé de dédier sa troisième édition, ouverte mercredi, aux rythmes africains en invitant des groupes de musique du Sénégal, du Burkina Faso, de Madagascar et de Guinée. Le festival a débuté par un spectacle de rue de la compagnie Théâtre Nomade de l'Institut français. Les acrobates, échassiers, clowns, comédiens ou danseurs et marionnettistes de la compagnie, accompagnés par une troupe folklorique locale, ont offert, en plein air, sur la grande avenue qui va de la municipalité au siège de la wilaya, un spectacle varié qui a drainé une grande foule, surprise par tant de gestes et l'accoutrement des artistes. La soirée d'ouverture officielle (programmée vers 22H00) a été animée par Hicham Tamam et son orchestre à la salle de conférences de la municipalité de la ville. Le chanteur à la voix forte et mélodieuse, a chanté, devant une salle comble, des reprises des ténors de la chanson arabe notamment Oum Kaltoum, Ouadie Essafi, Houda Soltane, Sabah Fakhri et Nadhem El Ghazali. Les groupes africains à l'honneur de cette édition vont se reproduire à partir de ce jeudi et jusqu'à dimanche sur une grande scène érigée sur la rue Hassan II. C'est le groupe "Kalyanga" du Burkina Faso qui ouvrira le bal avec la troupe Tagadda. Deux groupes aux styles et genres différents, mais qui parlent un même langage rythmé qui fait vibrer les sens et le corps. Les Kénitris et les hôtes de la ville qui auront raté cette première nuit africaine, auront l'occasion de danser les nuits suivantes avec le chanteur Damily de Madagascar, la chanteuse Sayon Bamba de Guinée et Cheikh N'Digel lo du Sénégal. Les organisateurs ont tenu à ce que les rythmes africains alternent avec la musique marocaine en invitant outre Tagadda, le groupe Mazagan, le chanteur Mohamed Jbara ou encore Nabyla Maan, connue notamment par des reprises du groupe mythique Nass El Ghiwane et feu Houssein Slaoui. Pour les organisateurs, ce festival, encore très jeune puisqu'il est à sa troisième année, célèbre la ville de Kénitra, en tant que capitale de toute une région, celle du Gharb-Chrarda-Beni-Hssen, dont les richesses naturelles et culturelles sont encore en friche et ont grand besoin d'être mises en valeur et développées dans le cadre d'une vision intégrée et durable. Il s'agit pour eux, à travers ce festival, d'inciter les différents acteurs locaux, les résidents et ceux qui ont gardé un lien affectif avec Kénitra, vivant au Maroc ou à l'étranger, à contribuer à la dynamique de mise à niveau de la ville. Le choix de consacrer la musique africaine cette année, disent-ils, n'est pas fortuit, mais exprime la vocation d'ouverture de la capitale du Gharb sur les autres cultures. D'ailleurs, le thème de la précédente édition du festival "Musicarrefour", renvoie à la situation de la région en tant que carrefour entre le nord et le sud du Maroc, qui est lui-même un carrefour entre l'Afrique et l'Europe. La région, insistent-ils, a cette particularité d'être une terre d'accueil de populations venant de divers horizons et la cité des marguerites "Hallala" puise ses forces dans ce brassage culturel, source d'inspiration et de créativité. Au cours de la soirée d'ouverture, le président de l'association du festival, M. Taoufik Lahlou s'est félicité de la continuité du festival malgré, a-t-il dit, le peu de moyens disponibles. Les subventions collectées, s'est-il plaint, couvrent à peine 75 pc des dépenses nécessaires.