Les travaux d'un séminaire international sur "la gestion des aquifères côtiers : vulnérabilité et adaptation aux impacts du changement climatique sur la rive du bassin méditerranéen" se sont ouverts, mercredi à Rabat, avec la participation d'un grand nombre d'experts nationaux et internationaux impliqués dans les dynamiques liées à la gestion des aquifères côtiers. Initiée par l'UNESCO-PHI, le Secrétariat d'Etat chargé de l'Eau et de l'Environnement (Maroc), l'Office National de l'Eau Potable (ONEP) et le ministère de l'Environnement, de la Protection du territoire et de la Mer (Italie), cette rencontre de deux jours se veut une occasion pour évaluer les vulnérabilités des aquifères côtiers et recenser les projets d'adaptation aux impacts du changement climatique sur la rive du Sud du bassin méditerranéen. Les différents intervenants ont souligné, à cette occasion, que les zones littorales servent de support à des activités humaines intensives, en particulier à l'agriculture et au développement urbain et touristique, notant que dans de nombreux cas, les ressources en eau pour l'approvisionnement en eau potable proviennent des aquifères côtiers, qui subissent souvent une exploitation intensive, due au fait qu'aucune autre ressource hydrique conventionnelle n'est disponible. Et de signaler que ceci entraîne d'importantes répercussions sur l'environnement et la qualité de l'eau, l'un des effets les plus importants étant la salinisation des aquifères. Ils ont indiqué que la gestion pour une utilisation durable est un enjeu déterminant qui doit être abordé par les autorités. Ainsi, une connaissance appropriée, quantitative et qualitative, des caractéristiques des aquifères côtiers et de leur comportement est nécessaire, ont ils noté. A cet égard, les participants ont appelé à la mise en place des outils de gestion pertinents ainsi qu'un système de surveillance et d'interprétation des données, en considérant la totalité des coûts et bénéfices de l'utilisation des eaux souterraines dans le cadre de la législation en vigueur. Il est également essentiel d'impliquer dans l'ensemble du processus les intérêts publics et privés, ainsi que les organisations civiles, ont-ils soutenu, indiquant qu'en Europe, les exigences en matière de protection de l'environnement prévues par la Directive-Cadre sur l'eau ont été rendues obligatoires, mais leur mise en oeuvre n'ira pas sans soulever des problèmes en raison de la grande variété d'aquifères côtiers existants dans les différents pays. Il est donc important, pour les pays hors Union Européenne, qui développent et mettent en place leur propre réglementation, d'être conscients de ces problèmes, ont-ils souligné. Et de relever que la région méditerranéenne présente des caractéristiques spéciales en raison de la géologie, du climat, de l'importance de l'agriculture, du fort développement du tourisme et des grandes concentrations urbaines, au Nord comme au Sud du bassin. Cette spécificité doit être gérée afin de résoudre les problèmes, d'améliorer le transfert scientifique et technologique, et d'adapter les normes supranationales pour aborder les circonstances spécifiques de la région. Au menu de cette rencontre, figure l'examen de plusieurs thématiques portant notamment sur "les caractéristiques hydrogéologique des aquifères côtiers méditerranéens", "la modélisation de la nappe de Foum El Oued" et "impact des changements climatiques sur les ressources en eau de la région nord est de l'Algérie".