La "vulgate passéiste" de l'Algérie au sujet de l'autodétermination a déjà causé la stagnation du processus d'édification du Maghreb, depuis plusieurs années, au grand désespoir des peuples de cette région, a souligné l'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l'Office des Nations unies à Genève, M. Omar Hilale. Cette même obstination est également à l'origine de la fermeture des frontières maroco-algériennes, depuis presque deux décennies, l'Algérie conditionnant leur réouverture à son lubie pour l'autodétermination, a ajouté M. Hilale, qui répondait à la délégation algérienne lors de l'examen du point 4 relatif aux situations qui requièrent l'attention du Conseil des Droits de l'Homme (CDH), dans le cadre de la 14è session du Conseil, qui se tient actuellement à Genève. Mais le plus grave, a-t-il averti, c'est que cette politique d'obstruction à toute solution politique autre que celle souhaitée par Alger, fait le lit du terrorisme international et favorise la progression rampante d'Al-Qaeda dans la région sahélo-saharienne. Il a, à cet égard, rappelé que la délégation marocaine avait, en mars dernier, alerté le Conseil des Droits de l'Homme des risques liés à la prolifération des réseaux terroristes le long de la bande sahélo-saharienne causée par le blocage du règlement politique du différend régional sur la question du Sahara, s'appuyant sur le rapport de l'Institut américain POTOMAC de janvier 2010 qui confirme la réalité et l'ampleur de la menace terroriste du Sahara et son impact sur la sécurité et la stabilité des Etats de la région. Aujourd'hui, a-t-il poursuivi, la délégation marocaine souhaite partager avec le Conseil des Droits de l'Homme des conclusions du rapport du "Centre Européen d'Intelligence Stratégique et de Sécurité" publié le mois dernier sur "le polisario et le développement du terrorisme au Sahel" et qui précise que "la récente mutation de la menace terroriste en Afrique du Nord - notamment depuis l'allégeance du GSPC à la mouvance d'Oussama Ben Laden lors de la création, en janvier 2007, de l'AQMI - donne au Conflit du Sahara, localisé en plein coeur de cette zone d'instabilité, une dimension toute particulière qui en fait un enjeu sécuritaire majeur". Le rapport, a encore rappelé M. Hilale, ajoute qu'"au centre de cette préoccupation, on trouve le polisario, mouvement indépendantiste armé" qui "profite de sa position privilégiée dans une région échappant au contrôle des Etats pour s'enrichir en participant au trafic d'armes". Evoquant le désir des Sahraouis de s'émanciper de la mainmise du polisario relevé par ledit rapport, l'ambassadeur marocain a indiqué que la région a enregistré depuis un mois et demi, la fuite de plus de 600 jeunes, femmes et enfants des camps de Tindouf vers le Maroc. Ces jeunes, a-t-il dit, ont choisi le retour à la mère patrie au lieu de continuer à servir d'alibi pour l'agenda politique algérien ou de devenir des supplétifs d'Al-Qaïda au Maghreb Islamique, et contre le désespoir ou le terrorisme, ils ont opté pour la liberté, démentant ainsi par leur ralliement les allégations fallacieuses de l'Algérie sur la situation des droits de l'Homme au Sahara marocain.