L'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l'Office des Nations unies à Genève, M. Omar Hilale a indiqué, mercredi, que l'Algérie, qui viole les droits de l'homme de ses propres citoyens, n'a aucun droit moral de s'ériger en donneur de leçons à son voisin, surtout quand ce voisin vit une ère de démocratie et de respect des droits et libertés individuelles. La délégation algérienne a cru bon d'exprimer sa préoccupation sur ce qu'elle a appelé la situation des droits de l'homme au Sahara marocain. Elle aurait été mieux inspirée de se préoccuper des violations massives des droits de l'homme de ses propres concitoyens en Algérie, a lancé M. Hilale, en réponse aux allégations du représentant de l'Algérie au Conseil des droits de l'homme (14ème session) sur de prétendues violations des droits de l'homme dans les provinces du sud. Il a cité, à cet égard, le Comité des droits de l'homme des Nations Unies qui, dans son rapport de 2008, "constate avec préoccupation que de nombreuses et graves violations des droits de l'homme auraient été commises en toute impunité sur le territoire de l'Algérie, notamment par des agents publics, et qu'elles continueraient de l'être". Le diplomate marocain a qualifié de surréaliste la préoccupation algérienne pour la situation des droits de l'homme au Sahara marocain, précisant que s'il y a un pays où les ONG et les mécanismes onusiens des droits de l'homme sont interdits, c'est bien l'Algérie. Il a relevé que l'Algérie fait l'unanimité des acteurs onusiens et des ONG dans leurs dénonciations de la persistance de "la torture, les exécutions sommaires et extrajudiciaires et les disparitions forcées en Algérie". M. Hilale a souligné, dans ce contexte, le rôle du Maroc dans la défense et la promotion des droits de l'homme au niveau international, ainsi que les actes fondateurs de cet engagement, signalant que l'histoire de la Commission des Droits de l'Homme confirme que c'est le Royaume qui, avec la Norvège, a initié la première résolution sur les défenseurs des droits de l'homme. L'histoire, a-t-il ajouté, retiendra également les rapports d'Amnesty International de 2008 et 2009 qui "enregistre les graves violations des droits humains, dont les disparitions forcées, et l'incrimination des activistes des droits de l'homme, militant pour le droit à la vérité et à la justice des victimes de ces disparitions et de leurs familles", en Algérie. Il a indiqué que la délégation algérienne aurait mieux fait de répondre aux interpellations de la Communauté internationale au sujet de la persécution même à l'étranger, des activistes kabyles, qui sont persécutés, emprisonnés voire même déchus de facto de leur nationalité, pour la simple raison qu'ils osent défendre leur spécificité culturelle. Concernant l'appel de la délégation algérienne au Conseil des Droits de l'Homme au sujet de la situation au Sahara marocain, M. Hilale a rappelé que le Maroc et son Sahara sont ouverts, en permanence, aux ONG, aux délégations officielles et à la presse internationale, ce, a-t-il fait remarquer, dont ne peut se prévaloir l'Algérie, dont le territoire en général et les camps de Tindouf en particulier sont interdits pour les ONG et les mécanismes onusiens des droits de l'homme. Il s'est aussi demandé comment la délégation algérienne peut demander une Mission du Haut commissariat aux Droits de l'Homme alors que la diplomatie de l'Algérie est mobilisée, tant à New York qu'à Genève, pour contrecarrer le projet de Mme la Haut Commissaire d'ouvrir un Bureau régional du HCDH en Afrique du Nord. Comment l'Algérie ose-t-elle solliciter une quelconque action du Haut Commissariat aux Droits de l'Homme tout en le combattant et menant une croisade dans toute les enceintes onusiennes contre l'indépendance du HCDH, seul garant de sa neutralité et de la mise en oeuvre intégrale de son mandat de défense et de promotion des droits de l'Homme, ce que mon pays soutient totalement, a-t-il soutenu.