Le duo et couple malien Amadou et Mariam ont endiablé samedi à Fès un public venu en masse assister à leur spectacle donné dans le cadre du festival des musiques sacrées du Monde. Au fur et à mesure du déroulement du répertoire programmé pour cette soirée de ''Blues et mélopées de l'Afrique Bambara'', les spectateurs, estimés par les organisateurs à 5.000 personnes, étaient de plus en plus emportés par les rythmes et chants de ce couple dont l'harmonie en privé est complétée par une complicité sur scène et qui a été mélodieusement matérialisée par la chanson ''Mon amour, ma chérie''. Le public a répondu présent à l'appel du duo qui a lancé ''dansons ensemble, chantons ensemble'' avant d'interpréter, en français ou en Bambara, ses compositions phares comme ''Welcome to Mali'', ''Magassa'','' Africa'', ''Djona'', ou encore ''Réalité''. Cette soirée ''Bamako Connection'', dédiée à la musique malienne, a été ouverte par le trio Djelimady String Theory, dont la prestation était atone côté voix mais parlante côté instrumentalisation. En effet, le célèbre Djelimady Tounkara a sculpté avec virtuosité nombres de mélodies locales maliennes et africaines, aidé en cela par deux compères, Moussa qui présidait à la guitare rythmique et Aboubakar, qui rythmait à la basse. Cette journée musicale avait débuté dès 16 H avec la prestation au Musée Batha des jeunes danseurs Gotipuas du Raghuratjput Héritage Village (Inde). La troupe a finement et avec dextérité exécuté des acrobaties rituelles, ''expression du sacré et visant à incarner le surnaturel en élevant l'habilité et la souplesse humaine à leur paroxysme''. La musique avait, dans le cadre du "festival dans la ville'', également élu domicile à Bab Boujloud avec les Issawa de Fès, à Ait Skato avec la chanson amazigh et les prestations de Amayno et Aicha Tachinouit et plus tard dans la nuit à Dar Tazi dans une veillée soufie autour de l'ensemble Lalla Rahoum El Bakkali. Bab Al Makina restera dimanche sous le tempo des airs africains lors d'une soirée appelée ''Africa Spirit''. L'ensemble soufi Mtendeni Maulid du Zanzibar ouvrira, avec des airs mélodieux, le bal de cette programmation, la troisième organisée à Bab Al Madina, avant que les Maitres Tambours du Burundi ne prennent la relève pour donner plus de ton et de son à cette soirée africaine. Le festival des musiques sacrées du monde, organisé du 4 au 12 juin par la Fondation Esprit de Fès, a programmé plus de 60 spectacles qui seront donnés par plus de 750 artistes nationaux et étrangers.