Abdelaziz Bouteflika, candidat à sa propre succession, multiplie depuis quelques jours les déplacements à l'intérieur du pays. Objectif : convaincre les Algériens du bien fondé d'un 3ème mandat. Avec des arguments sonnants et trébuchants. En déplacement à Biskra (425 km au sud-est d'Alger) le 28 février, le président algérien a annoncé l'effacement des dettes des éleveurs et des agriculteurs. « L'Etat a décidé d'effacer totalement les dettes des agriculteurs et des éleveurs et c'est le Trésor public qui rachètera ces dettes », a-t-il déclaré dans un discours à l'occasion d'une « rencontre nationale sur le renouveau de l'économie agricole et le renouveau rural ». Et de demander aux banques de cesser toutes leurs démarches pour le recouvrement de leurs créances. Montant de l'opération : 41 milliards de Dinars. Augmentation du salaire minimum Le 28 février devait également entrer en vigueur une augmentation de l'Allocation forfaitaire de solidarité (AFS). L'aide destinée aux plus démunis et qui touche 750 000 personnes se voit ainsi tripler, passant de 1000 DA à 3000 DA. Autre cadeau présidentiel à l'approche des élections : l'augmentation du Salaire national minimum garanti (Snmg), conditionnée, bien sûr, par la réélection de l'actuel président. « Je m'engage à augmenter le Salaire national minimum garanti dans les prochains mois, si je suis présent », a-t-il annoncé à Oran le 24 février, dans un discours commémorant le double anniversaire de l'historique syndicat Union Générale Travailleurs Algériens (UGTA) et la nationalisation des hydrocarbures. Le chef de l'Etat a promis, dans la foulée, d'injecter 150 milliards de Dinars sur cinq ans dans un nouveau plan national d'investissement public. La liste risque de s'allonger à mesure que s'approchera l'échéance électorale. Cinq candidats affronteront Bouteflika La liste des candidats retenus pour la présidentielle a été rendue publique par le Conseil constitutionnel lundi. Il s'agit de Moussa Touati, président du Front national algérien (FNA), Louisa Hanoune, porte-parole du Parti des Travailleurs (PT), Fawzi Rebaïne, président du parti Ahd 54, Mohamed Saïd du Parti liberté et justice (PLJ, non agréé) et Jahid Younsi, secrétaire général du mouvement El-Islah. Avec les « cadeaux » distribués aux Algériens, avant même le coup d'envoi officiel de la campagne électorale, on voit mal comment ses concurrents pourraient rattraper Abdelaziz Bouteflika dans la course à la présidentielle.