Rencontre à Bruxelles le 13 février 2009 avec Mohammed Ameur, ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de la Communauté Marocaine résidant à l'étranger Les MRE sont partagés entre : - ESPOIR suscité par les discours royaux et PESSIMISME compte tenu de l'absence de concrétisation des directives royales - BOYCOTT et PARTICIPATION RADICALEMENT CRITIQUE Résumé de l'intervention du ministre : Le ministre a présenté la politique marocaine en direction des MRE axée sur trois orientations principales : a.. axe confessionnel via le Conseil Marocain des Oulémas pour l'Europe b.. axe culturel c.. axe social Le ministre a fait une impasse totale sur le chapitre des droits politiques. Intervention de Latifa AIT-BAALA (Conseillère politique – Juriste - Porte-parole AMOME)
Monsieur le ministre, Je ne doute pas un instant que vous vous soyez dûment informé de la température qu'il faisait à Bruxelles et en particulier pris le pouls de la communauté marocaine de Belgique qui comme vous le savez est particulièrement critique en ce qui concerne la gestion du dossier des MRE par le Maroc. A tel point que le Président du CCME ne s'aventure plus à mettre les pieds à Bruxelles ou en tout cas n'y vient qu'en catimini pour y rencontrer ses amis qui se comptent par ailleurs sur moins des doigts d'une main ! Cela se limite pour ainsi dire aux membres belges du CCME, un CCME qui comme vous le savez, est dénué de toute légitimité démocratique et qui oeuvre dans un flou artistique. Je ne vous ai pas entendu parler du CCME, un point que vous avez complètement éludé dans le cadre de votre discours.
Je constate Monsieur le ministre que vous faites preuve de davantage de courage, par votre présence, que le Président du CCME. Sans doute est-ce là un signe d'un sens plus développé des responsabilités qui sont les vôtres à l'égard des MRE. Ce que la communauté attend, Monsieur le ministre, c'est l'exécution et la mise en pratique des directives royales conformément aux sollicitudes avec lesquelles sa Majesté entoure les MRE, notamment dans le cadre de ce que nous considérons faire partie intégrante de votre feuille de route, à savoir, le discours royal du 6 novembre 2005 fondé sur le principe constitutionnel d'égalité entres les Marocains de l'intérieur et les Marocains de l'extérieur.
Monsieur le ministre, Le temps est venu où le ministre en charge du portefeuille de la Communauté Marocaine résidant à l'étranger vienne effectivement s'enquérir des revendications et des intérêts de la communauté et non pas s'enquérir dans le cadre de visites à l'étranger et en Belgique en particulier des affaires intéressantes qu'il pourrait effectuer à la rue de Brabant comme ce fût le cas de vos prédécesseurs!
Vous excuserez Monsieur le ministre, les propos qui peuvent vous sembler quelque peu ardus mais je ne peux malheureusement travestir cette triste réalité.
Les MRE aspirent à ce que le Maroc les considère comme des citoyens à part entière et non pas seulement comme de simples pourvoyeurs de fonds ! Plus de considération en ce sens permettrait un rapprochement des MRE avec le Maroc. A défaut vous risquez fort bien de distendre les liens sacrés avec les nouvelles générations forgées et formées aux principes de libertés civiles et de valeurs démocratiques. Vous en porteriez la responsabilité!
Quid donc Monsieur le ministre, des avancées démocratiques en faveur des MRE ? Ni les dispositions du code électoral tel que modifié en 2007, qui de jure octroi le droit de vote mais de facto les conditions en annulent l'effectivité, ni le CCME tel qu'il existe dans sa version bancale ne satisfont aux exigences démocratiques. Quelles sont dès lors les mesures que vous comptez prendre pour remédier à ce déficit démocratique dont souffre les MRE ? Tel est le sens de nos préoccupations. Je vous remercie Monsieur le ministre de votre attention. Latifa AIT-BAALA