Le gouvernement français a défendu jeudi l'opération de la délocalisation d'une unité d'Airbus vers la Tunisie, a appris APA à Tunis de sources sûres. Dans l'objectif de dissiper les doutes suscités par l'annonce de la délocalisation, Luc Chatel, secrétaire d'Etat français à l'Industrie a dit, jeudi, que l'implantation par le groupe aéronautique européen Airbus d'une usine en Tunisie est «plutôt une opportunité qu'une menace». «Plus l'EADS gagne des parts de marché dans le monde, plus on a des chances qu'il maintienne des usines dans notre pays et des centres d'innovation», a lancé Luc Chatel, faisant allusions à des positions syndicales «inquietes» de cette internationalisation croissante. La société "European Aeronautic Defence and Space" (AEDS), maison-mère de l'avionneur Airbus, a annoncé en début de semaine qu'elle envisageait «créer une usine en Tunisie pour la construction de pièces basiques» dans le cadre d'un nouveau plan d'économies d'un milliard d'euros d'ici 2012, qui vise à «produire en zone dollar ou à faible coût de main d'oeuvre». «Le groupe envisage de se développer sur le marché du Maghreb, comme le font avec succès des équipementiers français», avait souligné Louis Gallois, président d'EADS. «Pour des raisons de proximité de marché, la délocalisation vers le Maghreb s'impose pour les productions classiques en raison des coûts», explique Gallois, affirmant qu'Airbus table sur «une production qui va croître de plus de 50 % entre 2007 et 2011». «Nous allons écouter les arguments de la direction, puis sans doute faire appel à un cabinet d'expertise extérieur », a par ailleurs déclaré à la presse française un porte-parole du syndicat majoritaire chez Airbus. S'il n'est «pas choqué par la délocalisation de la fabrication de pièces simples, déjà pratiquée», le syndicat redoute le départ de celles «à haute valeur technologique, qui constituent le coeur de métier d'Airbus ». Rappelons que suite à la visite du président français Nicolas Sarkozy en Tunisie en mai dernier, la compagnie publique Tunisair a acheté 16 avions Airbus pour une valeur de 1,94 milliards de dollars US.