Les Marocains ont immigré aux Pays- Bas vers les années 60 et furent suivis en masse par leur famille. Forte de 225 000 âmes, la colonie provient essentiellement du Nord du Maroc, 85% selon un ambassadeur hollandais au Maroc. Ils sont concentrés dans les zones urbaines, principalement à Amsterdam, Rotterdam. Les activités de ces deux ports, étant classés parmi les plus importants au monde, attirent une grande main d'œuvre et commerçants de tous poils. Devenus citoyens hollandais au bout de cinq ans de résidence, ces anciens immigrants (légaux) ont occupé des emplois les plus pénibles dans les fermes d'élevage, les mines, les travaux publics, la construction, les services nettoyage des rues, canaux, lignes ferroviaires. Dans les années de prospérité et de plein emploi, ils ont transféré des sommes considérables au pays tout en vivant dans la promiscuité, le mépris et pourquoi ne pas dire la misère. Aujourd'hui, cette génération de pionniers en retraite ou simplement disparue reste dans la mémoire des enfants et petits-enfants. Et des banques marocaines qui n'ont pas jamais prévue ni la chute du volume des transferts ni investit vraiment dans la communauté d'affaires marocaine en Hollande. On parle souvent de troisième génération, née et élevée sur place. Parmi elle, on rencontre des individus fort intéressants, bardés de diplômes universitaires, s'exprimant parfaitement dans la langue hollandaise, ayant de bonnes situations, bonnes carrières, habitant de belles maisons certainement plus chics que celles de leur enfance. Ce qui est frappant dans leur contact, c'est de les sentir à l'aise dans ce pays, qui leur appartient également. Ce qui est touchant est de croiser ce réflexe facilement reconnaissable à travers leur regard exprimant une chaleur qu'ils ont su conserver avec intelligence. Plus encore, cette génération a réussi à maîtriser d'autres langues telles l'anglais ou l'allemand. Quelquefois, les langues maternelles, berbère du Rif et arabe marocain, sont utilisées en privé. Cependant, l'âme, l'élan, les manières sont plus hollandais que marocains, ce qui est tout à fait compréhensible. Quant aux mariages, sauf exceptions, la plupart d'entre eux sont contractés avec hollandais-es de souche. Evidemment, des jeunes femmes marocaines opposées au mariage mixte, souhaitent pour des raisons identitaires, rencontrer un conjoint marocain essentiellement. Certains arrangements de mariage ne sont pas rares mais restent peu approuvés par les jeunes ou rejetés carrément. Cette immigration est sans doute celle de l'assimilation. L'école, le parc des activités réactives, les allocations pour enfants, le travail et la langue apprise ont joué un rôle moteur d'intégration. Bon nombre de marocains hollandais pratiquent l'islam, vibrent au son musical des Chakkara., Jil Jilala , Khaled. L'hospitalité reste également un principe qu'on ne veut pas perdre dans une société individualiste et solitaire. Oui, on aime bien passer ses vacances au Maroc, y faire le fanfaron avec sa Mercedes dernier cri ou son Van. C'est notre carnaval d'été dit-on ! Oui, on aime toujours la culture du Blad, la danse, sa cuisine, ses épices, ses fêtes, les cérémonies de mariage, le contact avec les gens, faire el paséo comme en Espagne après 22 h en ville. Et la question de renouer avec la mère patrie pour y investir dans sa région du Nord, faire des affaires à long terme, démarrer une entreprise ? On évite chaque fois de répondre comme pour dire que ce n'est pas une priorité ni un projet pour les marocains hollandais.. Les entraves administratives et les pots- de- vin au pays ne sont pas étrangers à ce ralentissement d'enthousiasme. En Hollande nous dit-on, le problème majeur des immigrants ou fils d'immigrants marocains est celui de leur intégration dans une société calviniste post-industrielle quelque fois rude et hostile aux non-chrétiens. Tous ces décrocheurs de bas niveau scolaire et non-professionnels vivent en marge des programmes sociaux et de réinsertion sociale. Ils continuent de parler fort dans le tram, ne pas respecter la file dans un magasin prendre, le courrier de leur voisin, voler une auto. A leur opposés, ceux qui ont un métier les faisant vivre travaillent, mieux équipés, plus éduqués, luttent pour montrer leur différence et leur exemple de bons citoyens. Le racisme n'est pas chose courante en Hollande qu'on trouve comme en Belgique ou en France mais il est présent sur le plan politique puisqu"on nous a rapporté, il n'y a pas longtemps, existait au Parlement de La Haye un parti raciste, chose tout à fait illégale. Question travail? Le gouvernement Social-démocrate actuel essaie de forcer les entreprises de plus de plus 35 travailleurs à employer des travailleurs provenant des groupes ethniques au même salaire que leur collégue néerlandais . les négociations s'avérant difficiles et longues, plusieurs compagnies ont exigé des compensations, choses inacceptables pour les responsables. L'emploi à temps partiel étant imposée, fait diminuer le chômage. Mme Khadija Arib, députée du Parti Social démocrate Mohamed Rébaa, député du Parti des Vert Au Parlement Hollandais de la Haye, on trouve deux marocains: Khadija Arib, députée du Parti Social démocrate (au pouvoir) et Mohamed Rébaa , député du Parti des Verts. Une entrevue a été réalisée avec madame Khadija Arib et diffusée sur les ondes de la Voix du Maroc le 16 octobre dernier. Celle réalisée avec Mohamed Rebaa a été mal enregistrée mais nous nous faisons ici son interprête afin de lancer son message aux marocains du Canada , soutenir les relations avec les organismes marocains de Hollande . Il souhaite ardemment que ces relations se tissent et se développent avec les nôtres au Canada sur tous les plans, tous les domaines : commerciales, investissement , join- venture, éducation, travail, expertises. Il nous a souligné que l'expérience de nos compatriotes en Hollande peut nous servir au Canada dans plusieurs domaines . Autres hollandais rencontrés lors de notre voyage : madame Nayat Elmarsse, journaliste Radio à NOS TV de Hiversum. Elle nous a affirmé que "la Hollande fait de son mieux pour intégrer les "ALLOCHTONES" . Certains de nos compatriotes vivent toutefois des situations de détresse du fait de leur dichotomie incessante, des charges familiales, des revenus précaires, du problème de la drogue et de la violence. Il y a donc un effort à fournir de leur part afin d'appartenir à la culture et à la civilisation européenne. Est-ce possible de se comporter en citoyen responsable de ses droits et de ses obligations quand on est marocain ? Bien sûr, c'est possible mais les gens sans papiers , mal élevés et parasites, la Hollande n'en veut pas! Je présume que cette situation n'est pas différente au Canada!"