Créée en 1982, l'Association Marocaine des Exportateurs, « ASMEX » a pour objet notamment de représenter, fédérer, et unir les opérateurs économiques exportateurs, ou en voie de le devenir, de valoriser le rôle des opérateurs économiques dans le cadre du commerce international, promouvoir au Maroc et à l'étranger les exportations marocaines et les investissements dédiés à l'export. De 2013 à 2018, et grâce à ses efforts et activités en termes de formation, l'ASMEX a pu doubler le nombre de ses adhérents. Et en tant que principal partenaire des pouvoirs publics, l'ASMEX coordonne, aussi, dans le cadre du partenariat public-privé, toutes les actions et/ou les initiatives visant la dynamisation du commerce extérieur marocain. Afin de faire le tour de la question, M. M. Hassan Sentissi El idrissi, président de l'ASMEX, a bien voulu nous accorder l'entretien suivant. Question : Qu'en est-il de la situation marocaine à l'export et qu'en est-il de la nature des actions des opérateurs marocains en ce sens ? M. Hassan Sentissi El Idrissi : Il convient de rappeler, en ce sens, le déséquilibre flagrant existant entre le volume des exportations et celui des importations. Les exportations annuelles atteignent 25 milliards de dollars, contre 40 milliards d'importations. Ce qui se traduit par un déficit de l'ordre de 15 milliards de dollars à combler grâce à l'intervention d'autres secteurs, dont les phosphates, l'automobile et les minerais. Ce qui interpelle aussi la mise en place de plan de soutien et de mesures incitatives. D'autant plus que l'export émane d'une notion de souveraineté nationale, chose que les opérateurs marocains doivent bien assimiler. Il faut aussi savoir que seules trois grandes régions animent le processus export. Un processus qu'en partenariat avec les walis, les gouverneurs et toutes les parties concernées, nous essayons de promouvoir par le biais de contacts et de débats à même de traiter de la nature des produits à l'export, de relancer les divers actions des hommes d'affaires et d'attirer bien d'autres de l'extérieur . Q: Il est clair que la promotion des exportations vous tient à cœur M. Hassan Sentissi El Idrissi : En effet, d'autant plus que la plupart des 5000 hommes d'affaires marocains opérants dans le secteur n'investissent pas et, suite à une opération ou deux, se retirent. Partant de là, il devient nécessaire de sensibiliser les operateurs marocains en termes de continuité à l'export. Ce qui exige de lever toutes les contraintes entravant le développement du secteur. Un secteur qui malgré son énorme potentiel ne s'adresse qu'un tiers des opérateurs, alors qu'il a tous les prés-requis pour englober les deux tiers restants. Q : Comment évaluez vous les programmes initiés par le département de l'Investissement et de l'économie numérique ? Est-ce qu'ils ont abouti aux résultats escomptés ? M. Hassan Sentissi El Idrissi : Ces programmes auront de très bons résultats, à en juger par les recommandations des Assises de Marrakech. Et je suis convaincu de la pertinence de plusieurs facteurs qui aideront à développer le secteur des exportations marocaines et ce dans les plus brefs délais. Q : Existe-t-il un impact de la loi 16-60 sur les exportateurs marocains, sachant que de nombreuses entreprises se trouvent encore à mi chemin ? M. Hassan Sentissi El Idrissi : C'est sûr, seulement il ne faut pas précipiter les choses et formuler des jugements hâtifs. En ce moment, nous travaillons et nous attendons et tout indique que nous aboutirons aux résultats escomptés. Q : Le secteur automobile, est il le seul secteur présent en force au niveau des produits à l'export ? M. Hassan Sentissi El Idrissi : Pas nécessairement. Il y a bien eu les phosphates, le poisson, le textile habillement …Le Maroc ne manque pas de produits à l'export. Ce qui manque, en ce sens, c'est le renforcement du capital, l'évolution des entreprises, la mise à niveau des compétences, drainer des IDE et l'élargissement des parts de marché. Autant de préalables qui font partie des objectifs de l'ASMEX. Q : Qu'en est-il des marchés africains ? Est-ce un plus pour les exportations marocaines ? M. Hassan Sentissi El Idrissi : A ce niveau, il y a lieu de louer l'Initiative Royale envers le continent africain et qui a ramené la boussole de notre économie au continent africain. Ce qui a eu pour effet de réactiver l'économie marocaine et d'impulser ses exportations vers les nouveaux marchés africains. Depuis le Maroc est le second investisseur dans ce continent et tous les indicateurs sont porteurs en termes d'investissement et d'export vers l'Afrique. Q : Quelle évaluation faites vous du niveau des exportations marocaines vers la Russie à la lumière du Conseil maroco-russe ? M. Hassan Sentissi El Idrissi : Je pense que le niveau des exportations marocaines ramenées aux importations dénote d'un certain déséquilibre. Il va sans dire qu'il n'y a pas lieu de comparer entre un bateau de carburants est un bateau d'orange ou d'habits. Ceci étant, le Maroc fournit beaucoup d'effort au niveau des marchés russes mais beaucoup reste à faire en termes de promotion des produits marocains que ce soit en Russie ou ailleurs. Q : Quel bilan à votre association ? M. Hassan Sentissi El Idrissi :L'ASMEX est présente depuis 36 ans déjà et nous faisons de tout notre mieux pour défendre les intérêts des exportateurs et des entités exportatrices marocaines. En plus d'une quête d'investissements nationaux et internationaux. Parallèlement, nous accompagnons les travaux des ministères des finances et du commerce extérieur. D'ailleurs nous avons formulé d'importantes propositions lors de ces assises de Marrakech, la même chose est faite au niveau des assises de la fiscalité. Notre objectif est de soutenir toute initiative à même d'aider le secteur de l'export et ce au grand profit de l'économie nationale.