Dr Kamal Daissaoui, Président fondateur de l'École marocaine des sciences de l'ingénieur (EMSI) et membre du conseil de la ville de Casablanca, revient pour l'Opinion, sur la victoire de son école lors du Salon de l'innovation qui s'est tenu du 10 au 14 avril dernier à Genève. Il nous livre aussi les « secrets » du succès de l'EMSI et ses perspectives futures en matière d'innovation en Afrique. L'Opinion : Racontez-nous l'ambiance qui prévalait autour de cette victoire à Genève. Dr Kamal Daissaoui : Comme vous pouvez l'imaginer, c'était une ambiance de joie et de fierté pour notre équipe qui a décroché deux médailles d'or et une dizaine de distinctions dans le domaine des nouvelles technologies. Il faut savoir que le Salon international des inventions de Genève a vu la participation de plus de 40 pays, 800 inventeurs et plus de 1000 brevets et inventions. En plus le niveau très élevé était marqué parla présence massive des pays asiatiques notamment la Corée du Sud, Hong Kong, la Malaisie et la Chine qui totalisent par année un nombre de brevet plus élevé que celui des États-Unis d'Amérique et les pays de l'Europe réunis. L'Opinion : Quelles sont les ingrédients de votre succès, qu'est ce qui fait le succès de l'EMSI? Dr Kamal Daissaoui : Le succès de l'EMSI peut se résumer en deux mots : "excellence académique". L'élément moteur est l'excellence des enseignants chercheurs à l'EMSI. Nous croyons dur comme fer que l'enseignement dans le domaine de l'ingénierie suppose l'anticipation du futur technologique au plan mondial. Les enseignants doivent être au top niveau, à jour dans leurs connaissances et surtout anticiper les mutations technologiques à venir. Ça ne peut se faire que si l'enseignement est couplé à la recherche car cette manière de faire permet la mise à jour des connaissances, le« re-engineering » des formations des modules et moyens pédagogiques. A l'Emsi, nous n'enseignons pas les technologies du passé. Mais celles du présent et du futur. Quand un bachelier intègre notre établissement d'ingénierie, nous avons la certitude qu'il sera diplômé et lauréat après 5 années d'études d'où la logique d'anticipation de ce que sera la technologie à moyen terme (5ans). L'Opinion : Vous avez à votre actif 49 distinctions et brevets reconnus à l'échelle nationale et internationale. Vous vous dites stop, c'est assez ou vous avez l'ambition d'engranger, de glaner d'autres médailles et prix? Dr Kamal Daissaoui : Il est évident que la réponse ne peut être que oui. Non seulement parce que nous sommes ambitieux, mais la recherche et l'innovation qui font partie de l'ADN de tout établissement scientifique, se doivent d'avoir une stratégie qui se décline en plan d'action. Dans notre plan d'action annuel, nous avons les indicateurs de performances qui sont le nombre de doctorats soutenus par nos étudiants dans le cadre de la recherche académique diplômante, mais également le nombre de publications dans les revues mondiales spécialisées et labélisées ainsi que le nombre de brevet et le nombre de médailles. À titre d'exemple, en plus des distinctions mentionnées dans votre question et qui sont au nombre de 49, nos enseignants chercheurs ont soutenu durant l'année 2018,11 doctorats. Je ne peux pas ne pas mentionner la confiance accordée à l'EMSI par ses pairs au niveau mondial. Notre école (et par extension le Maroc)a mené l'organisation de congrès scientifiques labellisés IEEE (Institute of Electrical and Electronics Engineers). L'EMSI a organisé depuis sa création plus d'une dizaine de congrès mondiaux labellisés IEEE dans plusieurs villes du Royaume. L'Opinion : Quelles sont les futurs projets de l'EMSI ? Dr Kamal Daissaoui : L'EMSI continuera dans sa voie d'excellence académique, notamment par l'innovation et la recherche scientifique dont l'objectif est l'obtention de distinctions mondiales. D'ailleurs je vais vous confier un scoop, nous prendrons part au prochain Salon européen de l'invention à la mi-mai. Nous voulons aussi avoir un évènement de cette ampleur en Afrique. C'est pourquoi en ce moment nous travaillons sur un projet de création d'un Salon africain de l'innovation. C'est un projet qui nous tient très à cœur et qui est dans la droite ligne de notre politique et la stratégie de notre plateforme, Honoris United Universities (HUU), premier réseaux africain de l'enseignement privé qui a été crée pour accompagner nos pays africains pour la formation des cadres de demain. Cette plateforme sera présente dans plusieurs pays comme la Tunisie, l'Afrique du Sud pour ne citer que ces deux. Le Maroc accueillera certainement la première édition du Salon africain de l'innovation.