Le Maroc et les entreprises marocaines doivent « impérativement » investir dans de meilleures conditions de travail s'ils veulent retenir leurs compétences et les empêcher de quitter le pays pour de nouveaux horizons étrangers, a estimé Hamza Idrisssi, Fondateur du Forum «Careers in Morocco». « La fuite des compétences n'est pas un phénomène propre au Maroc. Il concerne nombre de pays. Même la France n'y échappe pas. Mais si le Maroc et les entreprises marocaines veulent garder leurs compétences, ils doivent impérativement investir dans de meilleures conditions de travail», a-t-il dit dans un entretien à la MAP en marge du Forum «Careers in Morocco», dédié aux compétences marocaines à l'international qui a tenu, samedi à Paris, une nouvelle journée de présentation des opportunités de recrutement et de carrière au Maroc, consacrée aux métiers SI (système d'information), du digital et du numérique. Cette journée s'inscrit dans le cadre des différentes éditions qu'organise le Forum «Careers in Morocco» depuis une dizaine d'années dans de grandes métropoles du monde comme Paris, Montréal, Dubaï et Casablanca et qui permettent principalement la rencontre entre les entreprises marocaines et les compétences marocaines du Monde. La rencontre, qui a été l'occasion pour les compétences marocaines de s'informer sur les opportunités qu'offre le marché de l'emploi marocain, intervient dans un contexte "un peu particulier", a dit le fondateur du Forum «Careers in Morocco». Car, « on parle de plus en plus, ces derniers mois, de la fuite des compétences qui sont formées au Maroc et qui quittent le pays pour de nouveaux horizons étrangers ». Ce phénomène a d'ailleurs été évoqué lors des différents échanges et débats qui ont ponctué la rencontre de Paris. Quelles en sont les raisons ? Comment les entreprises marocaines mais aussi les autorités marocaines peuvent-elles endiguer ce phénomène et trouver des solutions à même de compenser ce manque dans le cadre des différents chantiers lancés dans le Royaume ? Autant de réflexions et de questions soulevées lors de cette rencontre, a indiqué M. Idrissi. Et de souligner: "aujourd'hui, si le Maroc et les entreprises marocaines veulent garder leurs compétences et les convaincre de ne pas chercher d'autres cieux pour s´épanouir, ils doivent "impérativement investir sur les conditions de travail ». Car les compétences marocaines ne s'expatrient pas uniquement pour des raisons financières mais également pour des raisons liées à leurs conditions de travail, à l'éducation de leurs enfants… « Le Maroc doit s'attaquer à cela s'il veut se positionner comme un hub pour les compétences qui veulent se développer dans les différents métiers», a-t-il encore estimé. Cette année le Forum «Careers in Morocco» de Paris a été focalisé sur les métiers des nouvelles technologies. De nombreux cadres et compétences marocaines mais également de jeunes diplômés dans le domaine de l'informatique en général y ont afflué pour passer des entretiens ou tout simplement pour s'informer des opportunités d'emploi. Tous ont exprimé un fort intérêt pour leur pays d'origine. « On sent toujours, chez les compétences marocaines du monde, cette volonté de vouloir rentrer au Maroc. Malgré les opportunités qui leur sont offertes ici en France ou ailleurs, il y a toujours cette volonté de vouloir rentrer au pays, y investir ou intégrer les entreprises nationales mais également les multinationales qui y opèrent», a tenu à souligner le fondateur de Careers in Morocco. «Careers in Morocco» est à la fois un portail et un Forum de recrutement qui s'organise à Casablanca, Paris, Londres et Montréal. Il est devenu au fil des ans un rendez-vous incontournable et une référence pour les compétences marocaines en Europe à la recherche d'opportunités d'emploi et d'entrepreneuriat au Maroc.