Au terme des deux jours de discussions dans le cadre de la seconde table ronde de Genève, à laquelle l'Envoyé Personnel du Secrétaire Général de l'ONU pour le Sahara marocain, M. Horst Köhler, avait invité le Maroc, l'Algérie, le polisario et la Mauritanie, une conférence de presse devait avoir lieu, vendredi après-midi, au siège de l'Organisation des Nations Unies, afin de présenter les résultats de ce nouveau round. Il est à rappeler que la délégation marocaine ayant participé à cette seconde table ronde, tenue au Château Le Rosey, à Bursins, à une trentaine de kilomètres de Genève, avait la même composition que lors de la première. Elle était conduite par M. Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, et comprenait M. Omar Hilale, Représentant Permanent du Royaume du Maroc auprès des Nations Unies à New York, M. Sidi Hamdi Ould Errachid, Président de la région de Laäyoune-Sakia El Hamra, M. Yenja El Khattat, Président de la région de Dakhla-Oued Eddahab, et Mme. Fatima El Adli, acteur associatif et membre du Conseil municipal de la ville de Smara. Pour la diplomatie marocaine, la présence d'élus des régions du sud du royaume an sein de la délégation participante à la table ronde de Genève assure la légitimité de la représentation des habitants de ces régions dans la défense de la cause nationale et la promotion de leurs intérêts. La partie algérienne était menée, pour sa part, par le vice-premier ministre et ministre des affaires étrangères algérien, Ramtane Lamamra. Connu pour ses positions anti-marocaines, ce dernier qui rentre à peine d'une longue tournée internationale lors de laquelle il a essayé de plaider la cause du prolongement de son Président Abdelaziz Bouteflika, a insisté pour participer à cette rencontre. Ceci malgré le contexte très particulier que traverse son pays secoué par des manifestations qui appellent à un changement de régime et de système, contestant par la même sa propre nomination en qualité de vice-premier ministre jugée inconstitutionnelle. Il va sans dire que cette situation a mis le polisario dans une position fort embarrassante, l'Algérie étant le créateur, le fournisseur en armements, le principal financier et soutien diplomatique de la bande séparatiste. La confusion au sein de la direction du polisario est telle que le responsable des relations extérieures de la milice séparatiste, Mhamed Khadad, est allé jusqu'à reconnaître publiquement, lors d'un entretien accordé, lundi 18 mars, à la radio britannique BBC, l'appui politique et matériel de l'Algérie à son mouvement, réduisant ainsi à néant la prétention du voisin de l'est de ne pas être partie prenante au conflit. Plus encore, le Polisario traverse actuellement une grave crise interne, une rébellion grandissante couvant dans les rangs de ses milices armées, dont le décès récent d'un soldat malade faute de soins urgents et la fuite d'un capitaine qui a rejoint la mère patrie ne sont que des éruptions sporadiques révélatrices du potentiel de déflagration existant en son sein. Des relents de fin de partie exhalent du comportement des dirigeants du polisario, qui ne savent plus à quel saint algérien se vouer. Dans une note à la presse rendue publique jeudi par le bureau des Nations Unies, l'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara marocain, M. Horst Köhler avait formulé l'espoir de voir la 2ème table ronde « de renforcer la dynamique positive qui avait caractérisé la première table ronde tenue en décembre dernier à Genève », et ce dans le cadre de la résolution 2440 du Conseil de sécurité.