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L'Assemblée Générale de l'Onu adopte une résolution condamnant la décision de Washington concernant Al Qods Le Groupe arabe salue le rôle du Maroc dans la préservation de la Ville Sainte
L'Assemblée générale de l'Onu a adopté, jeudi à une écrasante majorité, une résolution condamnant la décision de Washington de reconnaître Al Qods capitale d'Israël. Le Groupe du monde arabe au sein des Nations unies a, par ailleurs, salué, devant l'Assemblée générale de l'Onu, le rôle du Comité Al Qods, que préside Sa Majesté le Roi Mohammed VI, dans la préservation de la nature arabe et de la composition démographique de la Ville Sainte. Reprenant le même langage de la résolution à laquelle Washington avait opposé son véto lundi au Conseil, la résolution de l'AG considère que toute décision qui vise à altérer la nature, le statut et la composition démographique d'Al Qods "n'a aucun effet juridique, et est nulle et non avenue". La résolution appelle aussi à "inverser les tendances négatives qui compromettent la solution à deux Etats et l'intensification et l'accélération du soutien et des efforts internationaux et régionaux visant à parvenir, sans tarder, à une paix globale, juste et durable dans le Moyen-Orient". Le texte fait office de réponse directe à la décision du président Donald Trump annoncé le 6 décembre, qui a promis aussi de déménager l'ambassade US à la ville sainte. Cette décision "doit être annulée conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité", a souligné le texte voté jeudi, appellant les pays à s'abstenir d'établir des missions diplomatiques à Jérusalem. Proposée par le Yémen et la Turquie en leur qualité respectivement de président du Groupe arabe et de président du Sommet de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) au sein de l'Onu, et co-parrainé par une trentaine de pays, dont le Maroc, le texte a engrangé 128 voix pour et 9 contre, avec l'abstention de 35 pays. Intervenant au nom du groupe lors d'une réunion spéciale de l'Assemblée générale sur Al Qods, l'Ambassadeur, Représentant permanent du Yémen à l'Onu, Khaled Hussein Mohamed Alyemany, en sa qualité de président du Groupe arabe, a dénoncé les manoeuvres et plans israéliens visant à annexer Al Qods-Est et à altérer sa nature arabe et sa composition démographique. Le diplomate yéménite a également fustigé les tentatives des autorités israéliennes d'occupation tentant de modifier le statut historique et juridique dans les lieux sacrés pour les Musulmans et les Chrétiens de par le monde. "À cet égard, nous tenons à saluer le rôle joué par le Comité Al Qods, sous la présidence du Royaume du Maroc", a dit M. Alyemany. La réunion de l'Assemblée générale, tenue à la demande de la présidence du groupe arabe et de la Turquie, présidente du Sommet de l'Organisation de la Coopération islamique, a voté une résolution stigmatisant la décision américaine de reconnaître Al Qods comme capitale de l'Etat hébreu, et d'y déménager son ambassade. En dépit des menaces américaines Ce vote favorable sonne comme un défi aux menaces du président Trump, qui a brandi mercredi le bâton des coupes des aides à l'encontre des pays qui voteraient pour le texte. Il a dénoncé, lors d'une réunion à la Maison Blanche ces pays qui "prennent (des Etats-Unis) des centaines de millions de dollars et même des milliards de dollars et, ensuite, ils votent contre nous". "Laissez-les voter contre nous, nous économiserons beaucoup", a-t-il dit en insinuation à l'arrêt ou la réduction des aides qui leur sont destinées. Cette menace fait suite à une autre par l'ambassadrice américaine à l'Onu, Nikki Haley, qui a indiqué, mardi dans un Tweet, qu'à l'Onu "on nous demande toujours de faire plus et de donner plus", ajoutant qu'elle notera les noms des pays qui voteront contre son pays. "Jeudi, il y aura un vote critiquant notre choix. Les Etats-Unis noteront les noms", avait-t-elle renchéri. Une lettre reprenant ces propos menaçants a également été adressée aux Etats membres de l'Onu, leur déclarant qu'elle signalera au président Trump les pays qui auront voté pour la résolution. Tout en s'abstenant de commenter les propos de Mme Haley, le porte-parole du président de l'Assemblée générale, a fait remarquer qu'alors que les résolutions de l'Assemblée générale ne sont pas juridiquement contraignantes, "elles ont le mérite d'exprimer la volonté des Etats membres". La session de vote s'est déroulée en présence notamment du ministre des Affaires étrangères de Palestine, Riyad al-Malki, qui a dénoncé les menaces et les intimidations américaines, soulignant que la décision du président Trump "n'affecte en rien la statut et la position d'Al Qods, mais elle se répercute plutôt sur la position des Etats-Unis en tant médiateurs paix". Le chef de la diplomatie palestinienne a souligné qu'Al Qods représente "la clé et la paix et de la guerre dans la région et pour le monde entier".