Quelles sont les possibilités techniques et règlementaires pour rapprocher l'imagerie médicale du patient Marocain ? Pour répondre à cette question, une journée de réflexion multidisciplinaire a été organisée récemment par des médecins spécialistes Marocains appartenant à quatre associations de spécialités médicales et chirurgicales. Pour parvenir à des solutions réalisables, ils ont procédé à un Benchmark avec plusieurs pays d'Europe et des USA. Evolution médico-technologique et volet règlementaire ont été passés au peigne fin. L'Objectif de cette approche et d'étudier les meilleurs moyens de rendre service au patient marocain dans le respect de la loi et de la déontologie. Devant une fracture de la jambe, quels sont les examens radiologiques simples dont peut-on faire bénéficier un patient lors de sa première consultation ? Afin d'éviter d'éventuels déplacements de la fracture avec des risques de rupture vasculaire ou d'atteinte nerveuse pouvant donner une paralysie ou une hémorragie qui peuvent être très graves ? C'est à ce genre de questions primordiales et vitales qu'essaye de répondre ce benchmark ? Utilisation plus fréquentes de l'imagerie médicale dans des situations médicales bien précises, par les médecins spécialistes d'organes, dans des pays comme la Belgique, la France, la Suisse ou les Etats-Unis d'Amérique (USA). Miniaturisation et moins d'irradiation des appareils de nouvelle génération de l'imagerie médicale, ce qui ouvre plus large le champ à des utilisations spécifiques. Tout professionnel de la santé ne peut manipuler un appareil d'imagerie médicale, qu'après avoir bénéficié d'une formation en radiologie et en radioprotection. Les médecins spécialistes d'organes, n'ont recours qu'à une infime partie d'examens radiologiques et dans des situations spécifiques pour leurs patients et cela dans un souci de prévention des complications et d'économie de la santé. Nécessité urgente de l'actualisation de la réglementation en vigueur au Maroc Ce sont quelques-unes des conclusions de cette approche scientifique faite par la société marocaine de chirurgie orthopédique et de traumatologie, la société Marocaine de rhumatologie, la société Marocaine d'oto-rhino-laryngologie (ORL) et le collège National des pneumologues Marocains. Les conclusions de ce Benchmark ont été contestées par les radiologues. Ces derniers avancent des arguments sécuritaires pour la pratique radiologique. Pour les médecins spécialistes d'organes, la pratique de l'imagerie conventionnelle de proximité, offre plus de confort, d'économie pour le patient, dans le respect des conditions de sécurité. La présentation des résultats de ce Benchmark de la pratique de la radiologue conventionnelle, à laquelle ont assisté des médecins spécialistes marocains, orthopédistes, rhumatologue, ORL et pneumologues, a été l'occasion pour des experts nationaux et internationaux, d'exposer des avis clairs et documentés sur ce qui est permis et ce qui ne l'est pas pour les médecins spécialistes d'organes, en matière d'utilisation de l'imagerie conventionnelle dans leur pratique quotidienne. Si les deux positions sont à l'opposée, elles sont condamnées à se rapprocher, en dehors de toute confrontation et cela dans l'intérêt du patient. Il revient donc aux autorités compétentes de tutelle de régulariser la situation, en tenant compte des évolutions technologiques médicales (diagnostiques et thérapeutiques) et leurs bénéfices pour les malades, dans le respect de la déontologie de la profession médicale dans le Royaume. L'Ordre National des Médecins doit jouer son rôle de régulateur et de médiateur. Les radiologues, les orthopédistes, les rhumatologues, les ORL et les pneumologues ainsi que d'autres spécialistes d'organes, des représentants qualifiés du ministère de la santé, du centre national de radioprotection (CNRP) et de l'Agence marocaine de Sécurité et de Sureté nucléaire et radiologique (AMSSNuR), ont tous leurs mots, pour apporter leurs éclaircissements, chacun selon son expertise.