Miniaturisation et moins d'irradiation des appareils de nouvelle génération de l'imagerie médicale. Voilà ce qui ouvre plus large le champ à des utilisations spécifiques. "Utilisation plus fréquente de l'imagerie médicale dans des situations médicales bien précises, par les médecins spécialistes d'organes, dans des pays comme la Belgique, la France, la Suisse ou les Etats-Unis d'Amérique (USA)". "Nécessité urgente de l'actualisation de la réglementation en vigueur au Maroc". "Tout professionnel de la santé ne peut manipuler un appareil d'imagerie médicale, qu'après avoir bénéficié d'une formation en radiologie et en radioprotection". "Les médecins spécialistes d'organes, n'ont recours qu'à une infime partie d'examens radiologiques et dans des situations spécifiques pour leurs patients et cela dans un souci de prévention des complications et d'économie de la santé". Ce sont quelques-unes des données de la journée de réflexion multidisciplinaire, organisée samedi 20 mai 2017, à la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Rabat, par la société marocaine de chirurgie orthopédique et de traumatologie, la société Marocaine de rhumatologie, la société Marocaine d'oto-rhino-laryngologie (ORL) et le collège National des pneumologues Marocains. Cette rencontre à laquelle ont assisté plusieurs centaines de médecins spécialistes marocains, orthopédistes, rhumatologue, ORL et pneumologues, a été l'occasion pour des experts nationaux et internationaux, d'exposer des avis clairs et documentés sur ce qui est permis et ce qui ne l'est pas pour les médecins spécialistes d'organes, en matière d'utilisation de l'imagerie conventuelle dans leur pratique quotidienne. Le 10 décembre 2016 (voir L'Opinion), les radiologues se sont exprimés sur cette question au siège de l'Ordre National des Médecins. Le 20 mai 2017, les spécialistes d'organes ont exposé leurs arguments dans l'enceinte de la Faculté de médecine et de Pharmacie de Rabat. Pour des observateurs avertis, il y a des enjeux économiques et des manques à gagner pour les uns et les autres. Le patient se situe cependant au milieu de cet engrange. Il est donc urgent que l'Etat intervienne pour régulariser la situation, en tenant compte des évolutions technologiques médicales (diagnostiques et thérapeutiques) et leurs bénéfices pour les malades, dans le respect de la déontologie de la profession médicale dans le Royaume. Devant ce conflit médico-économique réel, l'ordre national des médecins doit jouer son rôle de régulateur et de médiateur. Il doit réunir autour d'une même table, radiologues, orthopédistes, rhumatologues, ORL et pneumologues ainsi que d'autres spécialistes d'organes en présence de représentants qualifiés du ministère de la santé, du centre national de radioprotection (CNRP) et de l'Agence marocaine de Sécurité et de Sureté nucléaire et radiologique (AMSSNuR), pour essayer de trouver une solution qui peut aider le législateur dans sa prise de décision. Ce n'est plus une affaire entre radiologues et médecins spécialistes d'organes, cela risque de devenir une affaire nationale. Dr Anwar CHERKAOUI