Les spécialistes dans les maladies cardiovasculaires attirent l'attention sur le fait que beaucoup de personnes pensent que le risque cardiovasculaire est beaucoup plus l'apanage des hommes que des femmes. C'est une notion complètement fausse, particulièrement pour l'infarctus du coeur (crise cardiaque) pour lequel les signes d'alerte sont trompeurs chez le sexe féminin. Le coeur des femmes est trompeur, notamment les symptômes de l'infarctus qui sont plus atypiques. Nausée, céphalée ou douleurs dans le dos peuvent remplacer la classique douleur en étau dans la poitrine irradiant vers la mâchoire ou le bras gauche chez l'homme. Conséquence : les femmes tardent à consulter et le médecin risque d'omettre de penser à l'infarctus. D'autant plus que, par exemple, chez une femme fumeuse et peu sportive, le tracé médical du coeur (l'ectrocardiogramme/ECG) ainsi que l'échographie du coeur menées en parallèle peuvent ne pas apporter de signes inquiétants. Car, souvent, les examens sont moins sensibles chez les femmes, notamment le test d'effort qui peut donner de nombreux faux positifs chez les femmes, attestent plusieurs études internationales. Et autre ennemi du coeur des femmes auquel on oublie de donner plus d'importance lors de l'interrogatoire médicale d'une patiente, c'est le poids des préjugés. Trop de gens pensent que le risque cardiovasculaire concerne plutôt les hommes. Et, par conséquent, on explore moins les femmes et donc on les traite moins. Ajoutez à cela que le tabac, le cholestérol, l'hypertension artérielle et le surpoids n'épargnent plus les femmes et sont donc autant de facteurs de risque qui doivent pousser les femmes, surtout à partir de 50 ans, à faire un bilan chez un cardiologue et, si nécessaire, mener des examens plus approfondis. Enfin, si les femmes sont plus ou moins sensibilisées à l'importance d'aller voir un gynécologue, il n'en est pas de même pour aller voir un cardiologue. C'est une aberration que seules les femmes peuvent changer.