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Commémoration du 40ème jour de la disparition du combattant M'hamed Boucetta Vibrant hommage solennel à une figure emblématique de la défense de la patrie et de ses constantes
Le Théâtre national Mohammed V a abrité vendredi dernier une grandiose cérémonie en hommage à feu M'hamed Boucetta à l'occasion du 40ème jour de son décès, cérémonie qui a vu l'affluence de centaines de militants et sympathisants du Parti de l'Istiqlal mais aussi d'un imposant aréopage de leaders, d'hommes et de femmes politiques de divers horizons, de diplomates accrédités au Maroc, d'intellectuels, d'artistes, de religieux, de journalistes nationaux et étrangers... Plusieurs leaders politiques et figures du mouvement national ont souligné que feu M'hamed Boucetta a consacré sa vie à défendre la souveraineté de la patrie et ses constantes, mettant en avant son engagement en faveur des questions arabo-islamiques et des valeurs de liberté, de justice et de démocratie. L'accent a été mis, également, sur les qualités humaines et politiques exceptionnelles du défunt, ainsi que la sagesse et la clairvoyance qui ont imprégné son parcours de militantisme pour la promotion des principes et des valeurs nobles dans la vie politique marocaine. L'événement, organisé conjointement par la famille du défunt et le PI et que SM le Roi Mohammed VI a bien voulu faire placer sous Son haut patronage et qui a été rehaussé par le message royal lu par le conseiller du Souverain, M. Abdellatif Manouni, a été l'occasion pour les personnalités qui y ont pris la parole de mettre unanimement l'accent sur les nombreuses et évidentes qualités humaines, morales, politiques, intellectuelles et sur le parcours atypique d'un homme d'Etat exceptionnel, d'un militant convaincu et inflexible, d'un démocrate et défenseur des droits et libertés infatigable, mais aussi – comme SM le Roi a tenu à le souligner dans son message à cette occasion - d'un homme simple, humble et modeste, du croyant pieux, du père de famille et de l'éducateur tout à la fois intransigeant et plein de sollicitude et d'affection pour les siens, ses proches et connaissances, ses compagnons de lutte et, au-delà, pour tous ceux qui partageaient ses valeurs et principes, indépendamment de leurs obédience et de leurs convictions idéologiques, partisanes et religieuses.. La cérémonie a donc débuté vers 16 h 30 mn par la lecture de versets du Saint Coran et la récitation de la « Fatiha », comme c'est de coutume en pareilles circonstances, avant que M. M'hamed El Khalifa qui officiait comme modérateur, ne cède la parole au Conseiller de SM le Roi qui a donné lecture du message royal dont nous reproduisons ci-haut la traduction, puis par la projection d'un court métrage documentaire retraçant les principales étapes de la vie du défunt. Vint ensuite le tour des compagnons d'armes les plus proches de feu M'hamed Boucetta et qui l'ont côtoyé et milité à ses côtés des décennies durant pour apporter leur témoignage et brosser, tour à tour, des portraits aussi saisissants que véridiques d'un homme à la fois un et pluriel, à commencer par M. Abdelkarim Ghallab, membre du Conseil de la présidence, ancien membre du Comité exécutif du PI et ancien directeur du journal « Al Alam » que, hélas ! la maladie a empêché de faire partie de l'assistance et qui s‘est excusé tout en promettant de faire paraître sa contribution sur les colonnes du quotidien qui a longtemps porté sa griffe et s'est confondu avec lui. L'autre frère d'armes et compagnon de route de la première heure du défunt, n'est autre que le combattant M'hamed Douiri, également membre du Conseil de la présidence du PI, qui a tenu a préciser, d'emblée, que son intervention s'adresse davantage à « l'ancienne génération » tant elle s'attelle surtout à retracer des séquences et épisodes de la vie personnelle et relate des souvenirs particuliers des deux hommes puisque remontant à leur tendre jeunesse lorsqu'ils se rencontrèrent, un beau jour de 1940, sur le même banc du collège Moulay Driss de Fès, puis de nouveau, en 1943 à Paris, mais cette fois, non pas à la même université car les deux étudiants de l'époque poursuivaient des cursus différents, l'un à la Faculté de droit à la Sorbonne et l'autre comme futur ingénieur de ponts et chaussées, mais comme militants du Mouvement national et pour la cause de l'indépendance, l'émancipation et le progrès de leur pays, pour ne plus se quitter depuis, rappelle M. Douiri, qui a égrené à ce sujet d'émouvants souvenirs ayant émaillé la vie et la carrière politique des deux personnalités durant presque huit décennies et qui a tenu à conclure par un message, visiblement adressé à la génération actuelle et aux générations futures, notamment celles du parti, en jurant fidélité et attachement aux principes, valeurs et idéaux pour lesquels lui et son regretté frère d'armes ont vécu et lutté sans trêve, ni concession et en appelant à préserver l'unité et la cohésion des rangs de leur parti.. M. Abbas El Fassi, ancien S/G du parti, est un autre témoin privilégié, pour avoir succédé au regretté disparu à la tête du PI et pu ainsi mesurer tout le bien fait et les services rendus à ce parti politique durant les 23 années où il en tint les rênes, mais aussi pour avoir été admis et adoubé comme avocat stagiaire dans le cabinet de feu Si M'hamed, et qui a mis l'accent sur la modestie, le loyalisme, la sociabilité et l'humanisme du cher disparu, tout en soulignant l'apport et la contribution de ce dernier au sein du parti, et la mise sur pied de la diplomatie marocaine au lendemain de l'indépendance en tant que collaborateur de M. Ahmed Balafrej, premier ministre des Affaires étrangères du Maroc indépendant et comme secrétaire d'Etat aux A.E, aussi bien qu'au service de l'Administration marocaine et, en particulier, de la Fonction publique, sans oublier ses efforts et son souci permanent pour assurer le rayonnement, l'unité et la crédibilité du Parti de l'Istiqlal, son engagement indéfectible aux service des causes justes et, au premier chef, de l'unité et l'intégrité territoriale du Maroc et de la cause palestinienne autant que des causes arabes, et islamiques en général, et en faveur de la démocratie, la justice et les libertés de presse et d'expression. L'ancien S/G du PI et ancien Premier ministre n'a pas manqué, non plus, de souligner le rôle prééminent de feu M'hamed Boucetta dans l'élaboration du nouveau Code de la famille abrogeant et remplaçant l'ancien Code du statut personnel en tant que président, désigné par SM le Roi Mohammed VI, de la commission chargée de réfléchir et de concevoir un projet de texte moderne, cohérent et équilibré sur un sujet aussi complexe et épineux que celui régissant les rapports conjugaux, des parents et des enfants, la succession, etc. dans une société essentiellement musulmane et très attachée à ses traditions ancestrales.. Lui succédant, Hamid Chabat, Secrétaire général du Parti de l'Istiqlal a surtout tenu à évoquer toute une génération de patriotes et de militants sincères et engagés qu'incarnait et représentait le défunt, plutôt qu'un seul homme, un parti, une idéologie..., d'autant plus, a-t-il ajouté, que feu Boucetta a dirigé le PI à une époque particulièrement mouvementée et tendue au double plan national et international et marquée, entre autres, par la guerre froide, les luttes pour le pouvoir et les coups bas et fut, ainsi, témoin et l'un des acteurs des profonds changements qu'ont connu, diversement, mais de manière irrévocable et irréversible, aussi bien le parti aux destinées duquel il présidait que le pays dans son ensemble eu égard à son rôle et sa contribution, avec d'autres dirigeants de partis nationaux démocratiques, à l'évolution et l'engagement progressif du Maroc sur la voie de la démocratie, de la justice et de la liberté et sa rupture avec un passé plutôt sombre et douloureux. Coïncidant avec la Journée de la terre, comme a tenu à le rappeler, M'hamed El Khalifa, cette journée du souvenir a été aussi marquée, fort opportunément, par la présence et la participation de Mgr Hanna Atallah, archevêque d'Al Qods qui a rendu hommage, à cette occasion, au défunt et, à travers lui, au PI et à l'ensemble du peuple marocain pour leur soutien et leur engagement sans faille en faveur de la cause palestinienne et, plus particulièrement, de la ville sainte d'Al Qods à travers du Comité du même nom créé à l'initiative de feu SM Hassan II et toujours actif grâce à la présidence et la sollicitude de SM Mohammed VI. Le dignitaire religieux palestinien à également tenu à souligner le caractère pacifique, tolérant et fraternel des fois chrétienne et musulmane comme en témoignent la coexistence et la cohabitation des communautés se réclamant des deux religions en Palestine et invité ardemment les Marocains à continuer à soutenir la cause palestinienne et à se mobiliser pour la défense et la sauvegarde et la préservation du caractère multiracial et pluri religieux d'Al Qods face aux projets israéliens d'annexion pure et simple et de judaïsation de la ville sainte. A son tour, le Secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD), M. Abdelilah Benkirane a mis en exergue la riche carrière politique du défunt et ses positions lucides au sein de son parti, en plus de ses contributions dans l'action gouvernementale en tant que véritable homme d'Etat. Deux autres grands piliers du Mouvement national et du combat pour la démocratie, la justice et la dignité se sont ensuite succédés à la tribune, à savoir l'ancien résistant Mohamed Bensaïd Aït Idder et ancien S/G de l'OADP qui a surtout rappelé le rôle du jeune et frais émoulu avocat, M'hamed Boucetta, dans la défense des résistants et activistes du Mouvement national à l'occasion des procès montés par les autorités du protectorat, mais aussi, plus tard, des personnes poursuivies dans le cadre de procès politiques dans ce qui reste dans les annales et la mémoire collective des Marocains sous le nom des « années de plomb ». M. Aït Idder qui a aussi connu et travaillé avec le défunt lors de la gestation, puis la proclamation et la mise en branle de la Koutla démocratique aux côtés de feu Ali Yata de l'actuel PPS et de M. Abd Errahman Yousfi, n'a pas manqué non plus de souligner le rôle de feu Si M'hamed en vue d'unifier les partis nationaux démocratiques et, partant, de susciter les réformes politiques, économiques et sociales entamées sous feu Hassan II et poursuivies par son successeur, SM Mohammed VI. L'autre grand nom qui a plané sur ce rassemblement est celui de M. Abd Errahman Yousfi que son état de santé a empêché d'y prendre part mais qui a néanmoins tenu à envoyer et faire lire un message par M. Fath Allah Oulaâlou, dans lequel il a souligné, surtout, la très grande et inégalée capacité d'écoute du leader disparu, son respect et sa tolérance pour et envers les avis et opinions différents des siens, sa propension à essayer davantage de rapprocher les points de vues opposés ou contradictoires plutôt qu'à les exacerber. M. Yousfi en politicien aguerri et avisé et qui sait de quoi il parle, quand toutefois il daigne parler, a tenu également à souligner le don et l'art de feu M'hamed Boucetta de mettre les autres en confiance et de gagner la leur tout en rappelant que le Maroc a perdu en lui une sommité et une personnalité hors paire... M. Ismail Alaoui, ancien S/G du PPS a, pour sa part, mis un point d'honneur à exprimer sa grande humilité parce que n'ayant ni l'âge, ni l'expérience de la trempe de M'hamed Boucetta et à souligner la contribution remarquable du défunt dans les défense de son parti et de ses camarades lorsque le PPS traversait des moments particulièrement difficiles suite à l'interdiction de ce qui était encore le PLS (Parti de la libération et du socialisme), à la suspension de son journal et à l'incarcération de son leader, Si Ali (comme l'appelaient affectueusement ses camarades), mais aussi à la gestation et la proclamation de la Koutla et à ce quoi cette dernière a donné lieu ensuite comme ouverture et détente politiques, amorce du processus de révision constitutionnelle, réconciliation nationale et reconnaissance des erreurs du passé... Le poète Ali Sqalli devait donner lecture d'un poème de son cru composé, presque le pied levé, pour la circonstance avant que ne monte au créneau M. Mustapha Benhamza, alem émérite et président du Conseil régional des ouléma de l'Oriental qui a aussi loué les grandes qualités d'écoute, la patience, la souplesse et l'ouverture du défunt tout au long des longues séances et journées de travail passées ensemble dans le cadre de la Commission chargée d'élaborer la nouvelle Moudawana, texte – a-t-il souligné – quasi unique en son genre à l'échelle du monde islamique, voire universelle, puisqu'il accorde une grande importance à la protection des enfants et des mineurs en général (avec pas moins de 70 articles dédiés sur plus de 400 pages que compte le corpus) tout en préservant l'identité musulmane de la société marocaine et en inscrivant, dans le même temps, dans une logique et un processus modernes, modernistes et évolutifs. Ce fut, enfin au tour de M. Mohamed Maâlaïnine, ancien chef de cabinet du défunt lorsqu'il était ministre d'Etat aux AE pour mettre en exergue les qualités de diplomate et de négociateur de son ancien patron pour qui la diplomatie n'était point synonyme de ruse, mensonge et habileté de manœuvre et de manipulation mais, d'abord, étique, foi et conviction en des valeurs et des principes nobles qu'il faut défendre sans pour autant sacrifier aux impératifs de respect de l'autre, de courtoisie et de bienséance, ainsi que de Hani El Fassi, fils du leader historique du Parti de l'Istiqlal qui a salué l'apport et le soin mis par feu M'hamed Boucetta à l'organisation et la gestion de la Fondation Allal El Fassi, de Khalid Kadiri, fils du dirigeant du parti et ancien membre du Conseil de la présidence de ce dernier, feu Aboubakr Kadiri, au nom de la Fondation et qui bénéficia également de l'attention et de la sollicitude de Si M'hamed avant qu'Ahmed Khalil Boucetta ne ferme la marche en remerciant infiniment tous ceux qui se sont associés à la douleur de sa famille à la suite de la perte de leur père, époux, frère, oncle, cousin et/ou allié, ainsi que l'ensemble des personnalités présentes à cette cérémonie et à réitérer la gratitude de ces derniers pour l'affection et la sollicitude que SM le Roi a tenu à leur témoigner à travers les deux messages de condoléance d'abord et celui lu ce vendredi même par le conseiller de Sa Majesté aussi bien en se faisant représenter aux funérailles du défunt par SAR le Prince héritier et SAR le prince Moulay Rachid.