Dans son tout dernier rapport sur la politique monétaire, la Banque Centrale avait à traiter de la politique budgétaire et plus précisément de ses orientations toutes récentes. Aussi est-il précisé dans ce cadre que, finalement, l'ajustement budgétaire escompté par le gouvernement au titre de l'exercice 2016 n'a pas été réalisé. Ce qui, de l'avis de Bank Al-Maghrib, marque une certaine rupture avec le processus d'assainissement entamé depuis 2013 déjà. En chiffres, ledit rapport rapporte que, hors privatisation, le déficit s'est établi à 42,1 milliards, en dépassement de 5,5 milliards par rapport à la programmation de la loi de Finances et en augmentation de 2,1%, comparativement à l'exercice 2015. Une contre-performance à attribuer essentiellement à l'accélération des dépenses d'investissement, à une réalisation des recettes en dons du CCG (Conseil de Coopération du Golfe) en deçà de la prévision initialement retenue au niveau de la loi de Finances, et à des moins-values constatées, particulièrement au niveau des recettes de la TVA à l'intérieur. Conséquences, entre autres : la dette publique directe est estimée, selon la Banque Centrale, à près de 65% du PIB à fin 2016, après 64,1% à fin 2015. Pour ce qui est de l'exécution du premier mois de l'exercice 2017, l'on précise, de même source, qu'elle s'est soldée par un excédent de 448 millions, au lieu d'un surplus de 116 millions en janvier 2016 et que ces réalisations, effectuées sur la base du décret portant ouverture des crédits nécessaires à la marche des services publics et du décret relatif à la perception de certaines recettes publiés le 31 décembre 2016, font ressortir une augmentation plus importante des recettes par rapport à celle des dépenses. Ces dernières ont enregistré des hausses, à l'exception des autres biens et services et des dépenses d'investissement qui ont baissé. Parallèlement, le Trésor a réduit ses arriérés de paiements de 6,7 milliards, après leur accroissement de 5,2 milliards en 2016, ce qui a porté son besoin de financement à 6,2 milliards, contre 1,2 milliard à la même période de 2016. Il a eu recours aux ressources intérieures pour un total de 6,7 milliards afin de combler le déficit de caisse et le flux net extérieur négatif. De ce fait, la dette publique directe aurait augmenté de 1,1% par rapport à son niveau de décembre 2016. S'agissant des conditions de financement du Trésor sur le marché des adjudications, la Banque Centrale estime qu'elles ressortent favorables, comme en témoigne la baisse des taux moyens à l'émission de janvier 2017 par rapport à janvier 2016. Par ailleurs et rendant compte des statistiques des finances publiques, la Trésorerie Générale du Royaume précise qu'à fin février 2017, et en comparaison avec la même période de 2016, l'exécution du décret portant ouverture des crédits nécessaires à la marche des services publics et à l'exercice de leur mission et du décret relatif à la perception de certaines recettes pour l'année budgétaire 2017, laisse apparaître un solde ordinaire négatif de 4,3 MMDH et un déficit du Trésor de 5,9 MMDH.