Les ministres arabes des Affaires étrangères ont mis en garde, mardi au Caire, contre l'approche israélienne visant à saper la solution de l'établissement de deux Etats et à consacrer la séparation raciste, soulignant leur engagement total et leur attachement à l'initiative de paix arabe, proposée en 2002, sans modification. Dans leurs recommandations sanctionnant les travaux de la 147ème session du conseil de la Ligue arabe, tenu au niveau des ministres des Affaires étrangères, ils ont mis l'accent sur la nécessité de permettre au peuple palestinien d'exercer et jouir de ses droits inaliénables, y compris le droit à l'autodétermination et à l'établissement d'un Etat souverain et indépendant, la libération de tous les détenus dans les prisons israéliennes et sur le règlement de la question des réfugiés palestiniens, conformément au droit international, à la légalité internationale et aux résolutions des sommets arabes successifs. Dans ce sillage, le conseil a appelé la communauté internationale à trouver un mécanisme approprié pour la mise en oeuvre de la résolution 2334 (2016) du Conseil de Sécurité et à mettre en place une commission juridique consultative au niveau de la Ligue arabe, qui sera chargée de présenter des avis et des propositions relatives notamment à la présentation devant les juridictions internationales d'affaires se rapportant aux violations israéliennes des droits du peuple palestinien, de ses terres, ses biens et ses lieux saints. Le Conseil a, en outre, appelé à ce que les groupes arabes au sein du Conseil des Droits de l'Homme à Genève, et de l'UNESCO continuent leur mobilisation au niveau des pays et des différents groupes régionaux en vue de les inciter à voter en faveur des décisions de la Palestine dans les forums internationaux, et d'assurer le suivi de la mise en oeuvre de ces recommandations et résolutions. Les ministres arabes des AE ont aussi chargé le groupe arabe à New York d'examiner les moyens efficaces à même de faire face à toute initiative de ce genre, à travers les organes des Nations unies, dont le Conseil de sécurité, et demandé au secrétaire général de présenter un rapport sur les développements au sujet de cette question au Conseil de la Ligue arabe lors de sa réunion au cours du prochain sommet. Les ministres arabes des AE ont exhorté le Conseil de sécurité à adopter une résolution en vue d'assurer la protection internationale au peuple palestinien et la mise en oeuvre des différentes résolutions, en particulier les résolutions 904 (1994), 605 (1987), rejetant tout projet de décision prévoyant la création d'un Etat palestinien avec des frontières provisoires ou la fragmentation du territoire palestinien. Ils ont, dans ce sens, souligné la nécessité de faire face aux plans israéliens visant à séparer la bande de Gaza du reste du territoire palestinien et à ce que le secrétaire général de l'organisation panarabe continue d'être chargé de mener les concertations et la coordination avec le secrétaire général de l'OCI sur les divers sujets et procédures se rapportant à la question palestinienne et aux mécanismes de mise en oeuvre des décisions arabes et islamiques à ce propos. Les ministres ont, par la même, souligné la solidarité totale avec le peuple palestinien et condamné les différents crimes commis par le gouvernement israélien contre les Palestiniens, appelant la communauté internationale, en particulier le Conseil de sécurité, à endosser au gouvernement de l'occupant et aux colons israéliens la responsabilité directe dans les crimes et le terrorisme commis à l'encontre du peuple palestinien, et à faire prévaloir le droit international et humanitaire ainsi que le droit international en matière des droits de l'Homme dans le territoire palestinienne, et à déférer les auteurs de ces crimes devant la Cour pénale internationale. Le conseil a en outre souligné que la cause palestinienne demeure une question centrale pour l'ensemble de la Oumma arabe, mettant l'accent sur l'identité arabe de la ville d'Al Qods occupée et sur le droit du peuple palestinien à la souveraineté sur l'ensemble de ses territoires occupés en 1967. Il a, d'autre part, condamné la confiscation et la démolition par Israël des maisons à Al Qods, au service de ses projets de colonies dans la ville sainte, et dénoncé les procédures israéliennes prévoyant la mise en oeuvre d'une loi raciste ciblant le droit de résidence des habitants palestiniens d'Al Qods, en vertu de laquelle des cartes d'identité sont retirées à des milliers palestiniens dans et en dehors de la ville sainte. Dans ses recommandations, le Conseil également a appelé tous les Etats à mettre en oeuvre les résolutions des sessions successives du Conseil exécutif de l'UNESCO concernant la question palestinienne, en particulier la résolution "Palestine occupée" n°19 issue de la 199è session du Conseil, tenue à Paris en octobre 2016. Il a aussi appelé la communauté internationale à assumer ses responsabilités vis-à-vis de toute nouvelle opération de déplacement des Palestiniens à cause des pratiques israéliennes, et à l'égard de la mise en oeuvre de l'avis consultatif de la Cour internationale de Justice sur la mise en place d'un mur de séparation raciste, et à soumettre ce dossier à la Cour pénale internationale en prélude d'insérer cette affaire dans le cadre des crimes de guerre. L'ordre du jour de cette 147è session prévoyait l'examen d'une trentaine de points se rapportant à la question palestinienne, au conflit arabo-israélien, aux violations israéliennes dans la ville occupée d'Al Qods, à la question de transfert des missions diplomatiques à Al Qods et au soutien du budget de l'autorité palestinienne et de la résistance du peuple palestinien. Les ministres arabes des AE ont également abordé les questions de sécurité arabe de l'eau, du vol des eaux arabes par Israël, les développements de la situation en Syrie, en Libye, au Yémen et en Irak, l'ingérence de l'Iran et de la Turquie dans les affaires arabes, et l'ordre du jour du prochain sommet arabe, prévu les 28 et 29 mars courant dans la capitale jordanienne. Le Maroc a été a été représenté lors des travaux de cette 147è session du conseil de la Ligue arabe par l'ambassadeur du Royaume au Caire et délégué permanent du Maroc auprès de l'organisation panarabe, Ahmed Tazi.