Deux tiers des émigrés marocains participent au marché du travail dans les pays de l'OCDE en 2010/11 , un taux' inférieur (de près de quatre points de pourcentage) à celui des populations nées dans le pays. Leur taux de participation au marché du travail est supérieur de plus de deux points de pourcentage à celui des émigrés des pays de la région MENA. li est en revanche inférieur de plus de six points de pourcentage à celui des émigrés pris dans leur ensemble. Les taux de participation au marché du travail des émigrés marocains dans les principaux pays de destination varient de plus de 25 points de pourcentage en 2010/1 1. lis sont particulièrement bas en Belgique (52 %), tandis que des taux très élevés sont enregistrés aux États-Unis (78 %) et en Espagne (74 %). Dans l'ensemble, les taux de participation au marché du travail sont plus élevés aux États-Unis et au Canada et plus bas dans les pays d'accueil européens, à l'exception de l'Espagne. Les écarts entre les taux de participation des personnes nées dans le pays et ceux des émigrés marocains sont de surcroit plus élevés qu'aux États-Unis, où la sélection des émigrés marocains est forte, ainsi qu'en Espagne et en Italie. Dans ce dernier pays, les taux de participation des personnes nées dans le pays sont relativement bas. Aux États-Unis, le niveau d'éducation des émigrés marocains est particulièrement élevé (voir chapitre 3), ce qui peut en partie expliquer ce résultat. Ce pays fait figure d'exception puisque les émigrés marocains participent plus au marché du travail que les trois autres groupes, d'émigrés ou de personnes nées dans le pays. De même au Canada, le taux de participation des émigrés marocains surpasse celui des émigrés de la région MENA, tout comme l'ensemble des émigrés. Dans ces deux pays, les émigrés marocains ont des niveaux d'éducation élevés, voire des niveaux comparables aux personnes nées dans le pays sans parents immigrés. De plus, aux États-Unis, les émigrés marocains vivent souvent dans des régions urbaines, où l'accès à l'emploi qualifié est important. Taux d'emploi relativement bas et chômage élevé La participation relativement élevée des émigrés marocains au marché du travail cache un taux d'emploi relativement faible et des taux de chômage élevés en comparaison avec les personnes nées dans le pays mais aussi par rapport aux autres groupes de migrants. Le taux d'emploi des émigrés marocains, qui s'élève à 47 % dans les pays de l'OCDE en 2010/11, est de 7 points inférieur à celui des émigrés de la région MENA. Par ailleurs, le taux d'emploi des émigrés marocains est près de 18 points de pourcentage inférieur à celui des émigrés pris dans leur ensemble. De même que l'écart entre le taux d'emploi des personnes nées dans le pays et celui des émigrés marocains s'élève à 17 points de pourcentage. Les taux d'emploi relativement faibles peuvent être constatés dans l'ensemble des principaux pays d'accueil des émigrés marocains, à l'exception des États-Unis. L'Espagne, deuxième pays d'accueil des émigrés marocains, est le pays où leur taux d'emploi est le plus faible. En 2010/11, 31 % des émigrés marocains y sont en emploi, tandis qu'aux États-Unis, leur taux d'emploi est de 66 %. La composition en tenues de niveau d'éducation des émigrés marocains peut expliquer en partie l'écart observé entre pays. Les émigrés marocains aux États -Unis sont en effet 46 % à avoir un niveau d'éducation élevé contre 9 % en Espagne. L'écart entre le taux d'emploi des émigrés marocains et celui de leurs homologues nés dans le pays est relativement élevé en Belgique, aux Pays-Bas ou encore en Allemagne. Dans la grande majorité des pays, les émigrés marocains ont des taux d'emploi plus bas que les émigrés des pays de l'OCDE ainsi que de ceux hors OCDE. Près de 450 000 émigrés marocains sont au chômage dans les pays de l'OCDE en 2010/11. La problématique du chômage est d' autant plus préoccupante pour les émigrés marocains que le chômage a fortement augmenté entre 2000/01 et 2010/11. Durant cette décennie, le taux de chômage des émigrés marocains a augmenté de près de 10 points de pourcentage, pour atteindre 29 % en 2010/11, alors même que les taux de participation déclinent sur cette même période. Par comparaison, dans les pays de l'OCDE, le taux de chômage des émigrés de la région MENA a baissé de près d'un point de pourcentage sur la période (16.4 % à 15.6 %), et celui des personnes nées dans le pays a augmenté de 1.7 point (passant de 7.2 % à 8.9 %). Les émigrés marocains sont ainsi fortement touchés par la crise économique dans leurs principales destinations.