En moyenne, dans les pays européens de l'OCDE, le taux de chômage n'a connu (au pire) qu'une faible hausse dans la plupart des groupes démographiques au cours de la période 2011-14. Il a toutefois sensiblement progressé parmi les jeunes nés à l'étranger et peu qualifiés. Contrairement à ce qui s'est produit au cours de la période précédente, les jeunes nés dans le pays n'ont pas connu une dégradation majeure de leurs résultats sur lemarché du travail, même si des signes révèlent que certains s'en sont retirés. La diminution du taux d'emploi a été particulièrement forte parmi les jeunes nés à l'étranger. Du fait qu'elle ne s'est pas accompagnée d'une hausse du chômage, cette diminution témoigne d'une forte progression du taux d'inactivité au sein de cette catégorie de la population. Ce recul du taux d'emploi a également concerné les personnes nées dans le pays et les immigrés peu qualifiés, pour lesquels il s'est accompagné d'une hausse du chômage comme de l'inactivité. Globalement, au cours de la période récente, les États-Unis et le Canada ont affiché de meilleurs résultats que les pays européens de l'OCDE. Aux États-Unis, le taux de chômage a reflué dans tous les groupes démographiques, en particulier parmi les migrants de sexe masculin et les migrants peu qualifiés. Le taux de chômage a également diminué parmi les personnes nées dans le pays peu qualifiées mais ce recul ne s'est pas accompagné d'une hausse du taux d'emploi, et s'explique donc uniquement par une progression du taux d'inactivité. La même tendance, à savoir une diminution du taux de chômage couplée à une baisse du taux d'activité, est observée parmi les migrants très qualifiés et les migrants jeunes. Globalement, toutefois, l'intégration sur le marché du travail des jeunes nés à l'étranger reste plus satisfaisante aux États-Unis qu'en Europe. Tous les autres groupes démographiques aux États-Unis ont vu leur taux d'emploi progresser. Au Canada, le taux de chômage a également reflué dans la plupart des groupes démographiques, en particulier parmi les personnes peu qualifiées, nées dans le pays ou nées à l'étranger. Le taux d'emploi a suivi une trajectoire différente selon le groupe démographique, la hausse la plus forte ayant été observée parmi les travailleurs âgés, qu'ils soient migrants ou non. En Australie, la plupart des groupes démographiques ont enregistré une hausse de leur taux de chômage et une chute des taux d'emploi, ces tendances étant particulièrement prononcées pour les jeunes nés à l'étranger. Comme souligné précédemment, les jeunes nés à l'étranger ont subi en Europe une dégradation particulièrement forte de leur situation pendant les années de crise, et ont enregistré une forte baisse de leur taux de participation et de leur taux d'emploi. Une analyse complémentaire de la situation des jeunes qui ne sont ni en emploi, ni scolarisés, ni en formation (NEET) révèle que ce recul du taux d'activité ne s'explique pas par une hausse de la proportion de jeunes suivant des études ou une formation. En 2014, en moyenne, dans l'OCDE, plus d'un jeune sur cinq né à l'étranger était déscolarisé et inactif. Ce taux est inférieur de 5 points de pourcentage pour leurs homologues nés dans le pays. Depuis 2007, la part des NEET a augmenté de 3 points de pourcentage pour les jeunes nés à l'étranger et de 2 points de pourcentage pour ceux nés dans le pays. La situation des jeunes immigrés est moins enviable que celle des jeunes autochtones dans la plupart des pays, y compris dans ceux où le pourcentage de NEET est plus faible. comme en Autriche, Suisse et Allemagne. En Turquie, en Grèce et en Espagne, plus d'un jeune migrant sur trois est déscolarisé et inactif, alors que le pourcentage de NEET parmi les jeunes nés dans le pays est inférieur d'au moins dix points de pourcentage. La Grèce et l'Espagne, mais également l'Italie et la Slovénie, ont enregistré une forte augmentation du pourcentage de NEET pendant les premières années de la crise, en particulier parmi les migrants, et n'ont perçu aucune amélioration dans ce domaine au cours de la deuxième moitié de la période 2011-14. La situation a continué de se dégrader, en particulier pour la Grèce. À l'inverse, au cours de la même période, le pourcentage de NEET a reflué pour les jeunes migrants en Autriche, Estonie, Hongrie, Irlande, Belgique, Suède et aux États-Unis.