La lune de miel entre les clans Bougja et Boujouala tourne au vinaigre et forcément c'est le rugby qui trinque. Dans un précédent article juste avant l'élection de M. Tahar Boujouala nous avions stigmatisé cette coalition entre deux camps que tout oppose. Aujourd'hui les faits nous donnent raison et tous ceux qui y ont cru un temps soit peu que la sauce allait prendre se rendent à l'évidence. Non, il y a trop de différence pour que cela réussisse. Le nouveau scandale qui vient d'éclabousser le rugby marocain en est la preuve irréfutable. Comme dit l'adage : « On ne mélange pas les torchons et les serviettes ». Le premier responsable de cette nouvelle sortie de route est l'inamovible président de la FRMR et sa fratrie. Les faits que nous allons énumérés ci-dessous sont graves et doivent interpeler la Direction des sports du ministère de la Jeunesse et des Sports. La fratrie boujoualase composée de Tahar, le président de la FRMR, de M. Driss Boujouala, vice-président de la FRMR, l'intello de la famille, c'est lui le stratège, un politicien aguerri qui a fait ses classes dans les partis politiques et enfin Boubker Boujouala, le manager des équipes nationales de rugby. Le 2 février 2017, des joueurs marocains installés en France et qui jouent dans différents clubs de l'hexagone reçoivent une convocation pour un stage du 9 au 12 février à Mantes le Jolie ponctué par un match amical contre le Sénégal. Ce stage a été programmé par M. Boubker Boujouala en accord bien entendu avec sa fratrie, or et c'est là où le bât blesse, les autres membres fédéraux ignoraient tout de l'existence d'un tel rassemblement. Auparavant, M. Boubker Boujouala avait pris le soin d'écarter l'entraîneur officiel M. Laurent Sousbie et le remplacer par une de ses connaissances à savoir M. Kouider Gasmi, un Marocain lui aussi installé en France et qui entraîne un petit club. Ce changement d'entraîneur s'est fait sans l'aval des autres membres fédéraux. Questionné sur ces faits le vice-président de la FRMR et président de la commission sportive M. Abdenaceur Bougja a eu le mérite et la franchise de dire qu'il était étranger à toutes ces décisions et que le bureau fédéral n'avait validé aucune décision... Devant cet état de fait, il va réagir le 6 février 2017 en envoyant un mail à tous les joueurs les informant du report du stage. Averti, le président de la FRMR, lui, réplique dans la foulée en envoyant un autre mail dans la même journée dans lequel il affirme son autorité en disant textuellement que c'est lui qui commande et que ledit stage est maintenu. Le stage a effectivement eu lieu en présence du président et le match contre le Sénégal a effectivement eu lieu et n'avait plus le caractère officiel. Ce fut un match dirigé et surprise la sélection marocaine étrennait un beau maillot floqué d'un sponsor. Les joueurs étaient logés dans un hôtel à Mantes la Jolie et mangeaient dans un fast food midi et soir avec au menu Kébab et spécialités pakistanaises. Bonjour la diététique. Ces mêmes joueurs ont reçu leurs indemnités en espèces sans signer aucune décharge soit 30 euros par jour par joueur, plus les frais de transport. Durant trois jours, on leur a dit et répété que les autres membres fédéraux ne cherchaient pas à faire évoluer le rugby au Maroc d'où leur acrimonie à valider un tel stage. Diviser pour mieux régner telle a été leur devise. Donc, si l'équipe nationale a joué avec un sponsor sur le maillot, ce sponsor a versé une contribution matérielle à la FRMR pour avoir ce privilège et si contribution matérielle il y a, elle doit être versée sur le compte de la FRMR. Nos investigations nous ont permis de savoir que le compte de la FRMR n'a été crédité d'aucun montant. Donc, il y a quelque chose qui cloche et nous sommes en droit d'avoir des explications. Quel est le montant versé par le sponsor ? Qui a signé la convention avec le sponsor ? Quel a été le mode de règlement du sponsor ? Comment ont été réglés l'hôtel, les restaurants et les défraiements des joueurs ? Où est passé le reste de l'argent ? A toutes ces questions, le président doit donner des réponses convaincantes et nous doutons fort qu'il en a la capacité et la compétence. Nous sommes en 2017 et ce genre de pratique est révolu et est lourdement réprimé par la Direction des inspections du ministère de tutelle. Il sait que ce qu'il a fait est illégal et répréhensible et il ne peut se cacher derrière son petit doigt pour dire qu'il ne savait pas. Nul n'est censé ignorer la loi. La veille de son déplacement en France il avait tenu une réunion avec quelques membres fédéraux qui lui ont déconseillé d'organiser ce stage. Malgré cela, il s'est déplacé à Mantes la Jolie et s'est affiché avec joueurs et sponsor. Il faut vous dire Messieurs que le président aime les voyages et il est omniprésent quand il s'agit de représenter l'ovale marocain à l'étranger. Pour avoir côtoyé MM. Haj Mohamed Benjelloun, Larbi Boudriss, Abdelhay Laraki, Mohamed Koutbi, Driss Tabai Filali, Abderrahim Bougja, Abdelaziz Bougja et Saïd Bouhajeb, nous pouvons affirmer que l'actuel président ne peut en aucun cas se prévaloir d'aimer et de promouvoir le rugby comme ses illustres prédécesseurs. Et pourtant, lors de son élection, il avait promis beaucoup de choses et n'en a tenu aucune. A l'entendre parler, on se croirait dans un meeting politique. Il s'est allié à M. Bouhajeb et s'est retourné contre lui. Passer d'un camp à un autre ne lui pose aucun problème. Trois anciens grands rugbymen marocains et cadres sont restés droit dans leurs bottes et ont refusé catégoriquement de travailler avec le nouveau président. Il s'agit de MM. Hamid Jafoui, Aziz Belghiti et Saïd Zniber. Ces trois personnes méritent le respect et, comme on dit, ils ont eu le nez creux. Quant à son frère, non content d'avoir hérité du poste de manager que lui a légué son frère, il s'est mué en président de la commission sportive. C'est lui, par ailleurs, qui a sélectionné les joueurs, ceux-ci pour pouvoir revêtir le maillot national lui doivent allégeance. Dans le cas contraire, ils sont exclus. Plusieurs cadres des équipes nationales de rugby à VII et à XV ont soit étaient écartés, soit ils ont refusé à contre cœur de répondre aux convocations pour ne pas être sous les ordres de cet homme. Adil Achahbar, Abdellatif Boutaty et Mehdi Boundjema font partie de cette seconde catégorie. Dès qu'ils ont agi ainsi, le manager a lancé une campagne de dénigrement contre eux salissant leur nom alors que leur engagement est total pour le maillot national. Il n'en est pas à sa première bévue et malgré la réprobation générale, son frère de président l'a maintenu mordicus au postede manager. Au vu de ces récents événements, dont le rugby marocain se serait bien passé, il est certain que ce genre d'agissement ne doit pas resté impuni. Un communiqué de presse rédigé par les autres membres fédéraux est attendu avec impatience dans lequel ils doivent se désolidariser du président au risque de passer aux yeux de l'opinion publique pour des complices. L'autre réaction attendue est celle du ministère de la Jeunesse et des Sports, il doit procéder à un audit très rapidement et si fautes il y a, les sanctions doivent être exemplaires. Pour le bien du rugby marocain, la vérité doit éclater.