Un colloque organisé par la Chambre des conseillers en partenariat avec le Conseil de la communauté marocaine de l'étranger (CCME) et dont les recommandations ont été présentées, mercredi à Rabat, a appelé à rompre avec la gestion et le traitement saisonniers des questions relatives à l'émigration et à la situation des Marocains résidents à l'étranger (MRE). Tenu les 27 et 28 juillet 2016 sous thème "les Marocains du monde et la régionalisation avancée", le colloque souligne dans ses recommandations l'importance de créer des instances d'accueil, d'orientation, de suivi et d'analyse de la situation des MRE et de leurs familles installées dans les différentes régions du Royaume, outre l'organisation de campagnes de communication au profit des émigrés ayant décidé de rentrer définitivement au Royaume, notamment les personnes âgées, les veuves et les enfants, pour les informer de leurs droits. Ces recommandations, présentées par le secrétaire général de la Chambre des conseillers, Abdelwahed Khoja, ont mis en avant l'importance de la coordination entre les régions, les bureaux régionaux d'investissement et les consulats et la création d'un espace consacré aux émigrés en vue de mettre en évidence leur potentiel en matière d'investissement et profiter des facilités et de l'aide mises à leur disposition par l'État. Le colloque recommande en outre la nécessité de tirer profit des expériences réussies en matière d'émigration et du développement local et de sensibiliser les autorités à l'importance de ces expériences soit au niveau local ou bien régional, outre le partage d'expériences et d'expertises entre les deux rives. Il appelle aussi à la mise en place d'un service dédié à l'émigration et aux affaires des émigrés au niveau des régions, en s'appuyant sur des cadres formés et qualifiés dans ce domaine, et de tirer avantage des recherches scientifiques, des expériences et des études élaborées par les universités marocaines en la matière. Cette rencontre a été une occasion d'insister sur la nécessité d'encourager la recherche scientifique pour mieux s'informer de la situation des émigrés et de conclure des partenariats entre les institutions scientifiques, les organisations civiles et les instances politiques. S'exprimant à cette occasion, le président de la Chambre des Conseillers, Abdelhakim Benchamach, a indiqué que la communauté marocaine à l'étranger compte près de 5 millions dans plus de 100 pays, soulignant la nécessité de bénéficier de cette "richesse" pour réussir le processus de la régionalisation avancée. La Chambre des conseillers vise à asseoir un partenariat institutionnel avec le CCME et à élaborer un plan d'action, a-t-il relevé, notant que les deux parties ont organisé un atelier important portant sur les questions relatives à l'émigration et la régionalisation. L'objectif de ce colloque est de formuler des propositions et des recommandations permettant au Maroc de rénover ses institutions et de réussir les projets de réforme initiés, a-t-il expliqué, ajoutant que cette rencontre sera le point de départ d'une coopération institutionnelle entre la Chambre des conseillers et le CCME. Le CCME est la première institution nationale à avoir réagi de manière spontanée aux recommandations du Forum parlementaire organisé par la Chambre des conseillers sur les moyens et les mécanismes favorisant la mise en œuvre de la régionalisation avancée. De son côté, le secrétaire général du Conseil de la communauté marocaine de l'étranger, Abdellah Boussouf, a affirmé qu'une grande partie de la communauté marocaine réside dans des pays ayant accompli de grands progrès en matière de régionalisation, soulignant que les expériences professionnelle, sociale et politique des MRE représentent inévitablement une valeur ajoutée permettant de réussir le processus de la régionalisation avancée au Maroc et de créer une dynamique dans leurs régions d'origine. M. Boussouf a, ainsi, mis l'accent sur l'impératif d'actualiser le code de la famille en vue de l'adapter aux aspirations de la femme marocaine établie à l'étranger et de diminuer les tarifs relatifs au transfert d'argent vers le Maroc, du fait que ces transferts dépassent largement les recettes du tourisme et du phosphate.