La lutte contre la criminalité, le renforcement du sentiment de sécurité et la modernisation des infrastructures ont été au coeur de la stratégie de la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN) en 2016, au côté de l'application des principes de la gouvernance dans la gestion administrative et financière et de la consécration des mécanismes de moralisation. Dans le domaine de la lutte contre le crime et du renforcement de sentiment de sécurité, l'année 2016 a été marquée par l'adoption d'un plan d'action intégré, portant sur l'arrestation des personnes recherchées, la répression des affaires de trafic de drogues et des comprimés psychotropes, la lutte contre la possession d'armes blanches sans motif légitime et leur utilisation pour porter atteinte aux personnes et aux biens d'autrui, le démantèlement de réseaux criminels actifs dans de nombreux domaines de criminalité, et enfin la prévention contre les crimes violents qui nuisent au sentiment de sécurité. Les opérations sécuritaires menées à cet égard ont conduit à l'arrestation de 466.997 suspects, dont 150.992 individus recherchés, soit une hausse d'environ 23 % par rapport à 2015. De même, 89.910 personnes ont été interpellées dans le cadre d'affaires de drogues et de stupéfiants, contre 80.057 l'année dernière, soit une hausse de 12,31%. Les opérations de saisie de différents types de drogues ont atteint des niveaux record, avec 106 tonnes et 870 kg de hachich, ce qui représente une hausse de plus de 55 tonnes par rapport à 2015. Par ailleurs, 1 tonne et 582 kg de cocaïne ont été saisis (+ 355 %), 15 kg et 826 grammes d'héroïne (+ 469,9 %), ainsi que 1.285.194 de comprimés "ecstasy" et de comprimés psychotropes, soit une hausse record de 1.049.546 comprimés. En matière de coopération internationale de lutte contre le crime organisé transfrontalier, 141 mandats d'arrêts internationaux ont été diffusés, contre 75 seulement en 2015, alors que 120 individus recherchés au niveau international ont été arrêtés, contre 59 l'année précédente. Au total, 77 commissions rogatoires internationales ont été exécutées au Maroc, outre la participation à l'exécution de 27 commissions rogatoires internationales à l'étranger. Les éléments de la brigade mixte chargée du ratissage du périmètre des établissements scolaires ont sécurisé 4.513 établissements scolaires au titre de l'année académique 2015-2016 et procédé à l'arrestation de 4.904 suspects, contre 4.569 l'année écoulée (soit une augmentation de 335 arrestations). S'agissant de la sécurité routière, 1.683.483 véhicules de différentes catégories ont fait l'objet de procès-verbaux pour infraction, avec une hausse de 14.575 véhicules par rapport à 2015, tandis que 1.018.799 amendes à l'amiable ont été recouvrées. De même, 230.663 véhicules ont été mis en fourrière municipale, contre 222.000 véhicules un an auparavant (+3,9%). Les services de la sûreté nationale ont également constaté 53.955 accidents de la circulation survenus en périmètre urbain dans l'ensemble des villes marocaines. - S'agissant de la gestion administrative, de la formation policière et de la consécration des mécanismes de moralisation, la DGSN a bénéficié, en 2016, de dotations financières pour le recrutement de 4500 fonctionnaires à travers des examens externes et de 600 postes dans le cadre d'examens internes. Pour ce faire, la DGSN a adopté un « nouveau régime des examens fonctionnels » qui, basé sur le mérite et l'égalité des chances, est précédé d'annonces télévisuelles et médiatiques qui informent de la date des examens. Ce régime, appuyé sur le système des questions à choix multiples (QCM), se distingue par la réduction des délais des corrections supervisées par des instances académiques, dès lors que leur durée n'a pas dépassé cette année 43 jours, en dépit du fait que le nombre des candidats aux examens externes ait atteint 164.339 personnes, contre 21.485 pour les examens internes. Il a été aussi procédé à l'adoption d'une nouvelle procédure de nomination dans les postes de responsabilité basée sur la candidature, l'examen et la compétence, ayant concerné 37 postes à divers niveaux, outre l'élaboration d'un référentiel des emplois et des compétences (REC) pour la qualification des fonctionnaires aux plans central et décentralisé, et le changement structurel du système de formation policière au sein de l'Institut Royal de Police et des différentes écoles d'entrainement. A cet effet, une nouvelle Charte de formation a été adoptée, avec en vue la construction des compétences dans les différentes sciences de sécurité, l'ouverture sur les techniques et les nouvelles technologies, le renforcement des mécanismes de la coopération sécuritaire internationale dans les domaines des stages, outre la prise en compte des principes de discipline, de moralisation et du respect de la culture des droits de l'Homme. Au total, 6729 fonctionnaires ont bénéficié de programmes de formation élémentaire, 3124 de stages spécialisés, 1211 de sessions de formation continue et 1721 de sessions de stage initiés en coordination avec des pays étrangers. L'Institut Royal de Police a abrité 137 activités dans le cadre de la coopération sécuritaire internationale, dont 17 ont profité à des éléments de police de plusieurs pays africains, notamment de Tanzanie, Soudan, Gambie, Burkina Faso, Centrafrique, Sénégal et de Madagascar. Concernant les mesures incitatives en faveur des fonctionnaires, l'année 2016 a été marquée par l'annonce de la promotion interne relative aux années 2014 et 2015 au profit de 14.187 fonctionnaires de divers grades, soit 22 PC de l'effectif global de la sûreté nationale (près de 1/4), et l'examen et l'élaboration des listes de promotion au titre de l'année 2016 en vue d'en annoncer les résultats début 2017. Réponse a été également donnée aux demandes de mutation à quelques 1663 fonctionnaires pour des considérations personnelles et sociales, soit une moyenne de 41 PC de l'ensemble de la mobilité des fonctionnaires en 2016, sachant que les services de la sécurité médicale ont dispensé 89.489 consultations et interventions s'inscrivant dans le domaine de la santé physique, psychologique et des services paramédicaux au profit des fonctionnaires de la sûreté nationale, en plus de l'octroi de 84 primes à des fonctionnaires pour avoir accompli des actions exceptionnelles ou consenti des sacrifices en matière de préservation de la sécurité et de la sûreté des citoyens. En outre, la DGSN, en coordination avec la Fondation Mohammed VI pour les œuvres sociales des fonctionnaires de la Sûreté nationale, a accordé des subventions sociales à la famille de la sûreté nationale, sous forme de réduction des frais des colonies de vacances au profit des enfants et orphelins de la sûreté nationale d'environ 50 % par rapport aux années précédentes, tout en veillant au choix de campings et centres d'estivage qualifiés à recevoir les bénéficiaires. Elle a également doublé le nombre des bénéficiaires de l'opération de pèlerinage, porté à 80 personnes, au lieu de 40 les années précédentes, avec prise en charge complète des frais du hajj qui était partielle auparavant, comme elle a octroyé des aides à 973 policiers pour l'acquisition de logements et facilité l'accès d'autres, à Meknès, Agadir, Tanger, Ouarzazate et à Fès, à la propriété de logements et de lots de terrains avec des prix préférentiels. Dans le domaine de la moralisation, l'Inspection général de la sûreté nationale a mené 442 enquêtes administratives, contre 242 en 2015, soit une hausse de 83 %, réalisé 73 opérations de contrôle et d'inspection, dont 42 ont été secrètes et impromptues, portant sur l'audit de l'action des services de police et le contrôle des comportements des fonctionnaires, ayant abouti à 2007 sanctions disciplinaires, dont 1104 avertissements, 517 blâmes, 259 recyclages, 84 révocations et 31 suspensions temporaires, 3 mises à la retraite d'office, 4 décharges et 5 rétrogradations. En outre, quelque 1899 lettres de mise en garde ont été adressées aux fonctionnaires contrevenants, alors que des décisions d'exclusion ont été prises à l'encontre de 176 176 fonctionnaires, dont 58 pour des affaires de corruption financière. -En matière de communication et de sensibilisation, la DGSN a adopté, en 2016, une approche de communication avec l'opinion publique, en consécration de sa politique d'ouverture et de transparence, à travers l'organisation de 1230 activités de relation-presse, dont 891 activités d'information (communiqués, dossiers de presse), 174 mises au point, 165 autorisations de reportages au profit des différentes tribunes médiatiques, ainsi que la publication de 9 numéros de la revue de Police, en arabe et en français. De même, les services de la sûreté ont tenu 51.811 réunions de coordination avec des associations et des organisations de la société civile, contre 43.986 en 2015, en hausse de 18 pc, et poursuivi la mise en œuvre du programme de campagnes de sensibilisation en milieu scolaire qui a bénéficié, au titre de l'année scolaire 2015-2016, à 1.028.866 élèves de 8079 établissements scolaires. Outre ces réalisations, la DGSN veille actuellement à mettre en œuvre une série de grands projets fixés au titre de l'année 2017, dont la construction de son nouveau siège à Rabat, qui abritera toutes les directions et services centraux et répondra aux normes architecturales et sécuritaires requises dans les établissements sensibles. De même, l'édification des nouveaux sièges du Laboratoire national de la police scientifique et de la Brigade nationale de la police judiciaire est en cours de préparation, outre la construction d'une nouvelle école de formation des policiers au niveau de la rocade de Rabat, et précisément à El Arjat. Parmi les projets prioritaires, figure également le chantier de la révision du statut des fonctionnaires de la sûreté nationale, afin de permettre la mise en œuvre précise et l'exécution complète des Hautes instructions royales visant la promotion des conditions sociales et professionnelles des fonctionnaires de la sûreté nationale, afin de leur permettre de remplir pleinement la mission de maintien de la sécurité des citoyens et la préservation de leurs biens.