L'année qui s'achève a vu s'affirmer une prise de conscience mondiale sans précédent face aux changements climatiques dont l'impact ne cesse de se faire sentir partout, avec comme objectif de sauver la planète menacée. Pareille prise de conscience s'est cristallisée tout au long de l'année et a culminé de manière remarquable lors de la 22è Conférence des Parties à la Convention-cadre de l'ONU sur les changements climatiques (COP22), qui s'est tenue en novembre à Marrakech. L'aboutissement de l'intense ballet diplomatique engagé depuis la conclusion de l'Accord de Paris fin 2015, entré en vigueur peu avant la grand-messe de Marrakech, a démontré cette véritable volonté mondiale de contribuer, dans la synergie, à soutenir les initiatives collectives visant à préserver l'équilibre écologique. Le sommet tenu au Maroc était en effet celui de l'innovation en matière d'adaptation et d'atténuation des effets du réchauffement planétaire, tout comme il a développé des programmes d'actions climatiques à entreprendre dans le cadre de cette entreprise vertueuse. La dynamique déclenchée depuis la signature du pacte historique de Paris, qui engage l'ensemble des pays signataires à réduire les émissions de gaz à effet de serre, est d'autant plus louable que la communauté internationale n'était pas parvenue à se mettre d'accord sur un terrain d'entente depuis la Conférence de Copenhague de 2009. Ce rendez-vous avait échoué à trouver un accord global prolongeant le protocole de Kyoto sur la question pressante des changements climatiques. C'est dire que la communauté internationale prend désormais toute la mesure de l'urgence climatique et de l'impérieuse nécessité de prendre des mesures concrètes pour s'y attaquer. Cette prise de conscience collective s'est en fait développée suite à une série d'études alarmantes mettant en garde contre les conséquences dévastatrices sur la planète faute d'actions et de mesures adéquates face à ce fléau dévastateur. A titre d'exemple, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) a expliqué, dans une récente étude, que le réchauffement climatique est "sans équivoque" au cours du dernier millénaire. Selon cette étude, les activités humaines seraient d'ores et déjà responsables d'une hausse de température de 0,85°C depuis l'époque préindustrielle (période de référence 1861-1880). Parmi les scénarios envisagés dans le rapport du GIEC, faute d'une action particulière pour lutter contre le dérèglement climatique, le réchauffement de la planète pourrait atteindre 4°C à 5°C d'ici à 2100, avec en corollaire de nombreuses conséquences jugées "irréversibles", dont l'acidification des océans, la perte de biodiversité, des problèmes alimentaires et de ressources d'eau et une augmentation du nombre de "réfugiés climatiques". Face à cette perspective des plus alarmantes, le monde s'est résolument rendu compte de la nécessité de se mobiliser en vue de stabiliser le réchauffement climatique dû aux activités humaines à la surface de la Terre "nettement en dessous" de 2°C d'ici à 2100 par rapport à l'ère préindustrielle et de poursuivre les efforts pour limiter ce réchauffement à 1,5°C. Dans le sillage de cet élan de mobilisation et ce front uni face aux changements climatiques, le modèle marocain a été bien mis en évidence et hautement salué, le Royaume montrant désormais la voie en la matière en se positionnant comme un porte-voix de l'Afrique au sein des multiples fora internationaux. Le modèle marocain "réussi" en matière d'énergies renouvelables, mais aussi son rôle dans la lutte contre les conséquences du réchauffement, ont été ainsi fortement applaudis lors de la 71è session de l'Assemblée générale de l'ONU qui s'était tenue fin septembre dernier à New York. De nombreux intervenants au cours des rencontres organisées en marge de la grand-messe internationale ont été unanimes à souligner la "pertinence" des politiques et stratégies initiées par le Royaume, l'un des faibles émetteurs de gaz à effet de serre avec une part de seulement 0,2 pc au niveau mondial, pour anticiper les impacts des changements climatiques. Ces politiques, ont-ils souligné, procèdent d'une vision aux contours "clairs et bien définis" qui placent le citoyen et son bien-être au rang des priorités, permettant au Royaume de s'ériger en champion en la matière à l'échelle mondiale. Pour de nombreux experts et décideurs internationaux, le Royaume est aussi modèle d'un pays qui a instauré une approche globale et holistique en matière de changements climatiques en se dotant depuis longtemps d'un arsenal de lois des plus "avancées" dans les domaines de la gestion des ressources en eau, de résilience et de l'agriculture. La stratégie du Royaume en matière d'énergie propre porte désormais ses fruits. A cet égard, le mégaprojet de la centrale d'Ouarzazate, la plus grande ferme solaire concentrée à l'échelle mondiale, constitue le fer de lance de cette stratégie, avec un objectif ambitieux de porter à 52 pc la capacité électrique nationale à l'horizon 2030. Alors que le Maroc ne cesse de conforter, sous l'impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, son positionnement sur le continent africain et multiplie les initiatives favorisant le développement du continent dans le cadre d'une démarche agissante de coopération Sud-Sud, la communauté internationale a particulièrement fait l'éloge, par la même occasion, de l'initiative Triple A (Afrique, Agriculture, Adaptation) lancée en avril dernier, visant l'adaptation de l'agriculture africaine face aux défis climatiques. *(MAP)