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Moussem de la confrérie Aïssawa à Essaouira : Vers une culture spirituelle
Publié dans L'opinion le 27 - 09 - 2016

Le Moussem de la confrérie des Aïssawa à Essaouira a été initié recemment par l'Association Aïssawa pour la sauvegarde du patrimoine immaterial, et ce dans une humilité mystique et en présence massive de savants et disciples ainsi que de grandes personnalités appartenant à l'univers de la culture mystique qui ont bien venu contribuer à la promotion des valeurs spirituelles .
C e moussem a été l'occasion de rencontres interfamiliales car tous les partisans et adeptes , de quelques provinces du pays, ont assisté à cette manifestation cérémoniale. Ils ont été réunis autour de « Addikr » , insuffleront la part sacrée de l'enseignement de Muhammad ben Aïssâ (1465-1526 / 882-933 H.), surnommé le « Maître Parfait » (Chaykh al-Kâmil) en récitant le remarquable Hizb du Maître.
Sur cette manifestation spirituelle, Said Louban, Mokadem de la Zaouia et president l'Association Aïssawa pour la sauvegarde du patrimoine immaterial, nous a confié : " Au- delà de tout aspect folklorique et touristique, le Moussem a été particulièrement animé cette année par un programme riche et varié.
Le but majeur est de permettre une connaissance plus approfondie de cette voie soufie, de son rattachement au Maroc et de son ouverture vers le Monde...
Ce Moussem qui garde sa durabilité à Essaouira malgré toutes les contraintes se veut un espace meditatif pour approfondir les réflexions et échanger les points de vues dans le cadre d'une opération de tissage de paix et de tolérance. Il s'inscrit dans une approche constructive et édifiante et pas réactionnaire basée sur les jalons de la voie mystique qui a réussi à partager son oeuvre dans le monde entier.".
Il est à rappeler que les termes Aïssâwiyya (‘Isâwiyya) et Aïssâwa (‘Isâwa), issus du nom du fondateur, désignent respectivement la confrérie (tariqa, litt. « voie ») et ses disciples (fuqarâ, sing. fakir, litt. « pauvre »). À l'origine clairement orthodoxe, la confrérie des Aïssâwa est devenu un phénomène social complexe, à la charnière du sacré et du profane, du domaine privé et public et des cultures savantes et populaires. Les Aïssâwa sont célèbres dans le monde arabe pour leur musique spirituelle caractérisée par l'utilisation du hautbois ghaita (syn. mizmar,zurna), de chants collectifs d'hymnes religieux accompagnés par un orchestre de percussions utilisant des éléments de polyrythmie. Leur complexe cérémonie rituelle, qui met en scène des danses symboliques amenant les participants à la transe, se déroule d'une part dans la sphère privée au cours de soirées domestiques organisées à la demande de particuliers (les lîla-s), et, d'autre part, dans la sphère publique lors des célébrations des fêtes patronales (les moussem-s, qui sont aussi des pèlerinages) et des festivités touristiques (spectacles folkloriques) ou religieuses (Ramadan, mawlid ou naissance du prophète de l'islam, Mahomet).


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