Pour la 1ère fois, les Jeux Olympiques furent financés par le secteur privé et même les droits de télévision furent vendus à prix fort au privé et qui ont assuré des recettes consistantes pour le comité organisateur. Ces Jeux ont été marqués par un boycott et cette fois-ci par le bloc communiste (quelque 15 pays) en guise de réplique au boycott de 1980. L'absence de l'URSS et la RDA allait se répercuter sur le niveau des Jeux et sur le classement général. La Roumanie et la Yougoslavie n'ont pas suivi leurs amis communistes. La Libye et l'Iran ont boycotté ces Jeux, mais pour d'autres raisons. Quant à la Chine, elle a fait sa première apparition. Cette année 1984 sera le début d'une période faste pour l'athlétisme marocain qui sera la locomotive pour les autres sports. A Los Angeles, ils n'étaient que trois athlètes, mais ils ont réussi à remporter deux médailles d'or. En l'absence des athlètes des pays de l'Est, l'attention s'était focalisée aux 400m haies sur l'Américaine Judi Brown, mais la détermination de Nawal El Moutawakil était tellement grande qu'elle a réussi à remporter le métal précieux. Elle n'était pas une inconnue, car elle a déjà remporté en 1982 deux titres africains aux 400m haies et au 100m, en plus d'une médaille d'or aux Jeux Méditerranéens de 1983 à Casablanca. Si le peuple marocain ne s'attendait pas à cette consécration, pour Aouita c'est un autre son de cloche. En l'espace d'une année, il est devenu le maître incontesté du demi-fond mondial. Aux championnats du monde en 1983 à Helsinki il est revenu avec une médaille de bronze, en plus de deux médailles d'or au cours de la même année aux Jeux Méditerranéens à Casablanca. A Los Angeles, Saïd Aouita éclabousse la finale du 5 000m de toute sa classe se permettant le luxe de saluer le public à 80 mètres de l'arrivée. De retour au pays, les deux médaillés d'or étaient accueillis en héros par toute une population et à leur tête SM le Roi Mohammed VI, alors Prince Héritier, et SAR la Princesse Lalla Meriem. En voiture décapotable, ils ont sillonné les principales artères de Casablanca. Si l'athlétisme a brillé de mille feux, les autres sports n'ont pas démérité et à leur tête le football. Les coéquipiers du capitaine Badou Zaki étaient confrontés à deux ogres du football mondial : Brésil et RFA et la victoire contre l'Arabie Saoudite n'a pas suffi pour passer ce 1er tour. Le cyclisme est revenu sur la scène 24 ans après sa première apparition en 1960, mais ni Mustapha Nejjari et encore moins Mustapha Afandi ou Brahim Benbouila ou Ahmed Rhaili n'ont pu suivre le rythme des ténors. Les Judokas et boxeurs sont rentrés bredouille. Quant aux lutteurs, ils se sont améliorés au fil des éditions en arrivant même au 3ème tour à l'image de Brahim Loksairi ou Ali Lachgar. Le tennis, qui était un sport en démonstration, était représenté par Arafa Chekrouni. Los Angeles a été un modèle de gestion surtout que les pouvoirs publics n'ont pas mis la main à la poche. Le comité d'organisation a, même, tiré un bénéfice de 150 millions de dollars. C'est ainsi que le mouvement olympique est entré dans une nouvelle ère du business. Au niveau sportif, Carl Lewis est devenu le héros de ces Jeux en remportant quatre médailles d'or. Bénéficiant du soutien total de son public, il survole les 100, 200 et 4X100m et le saut en longueur. Sebastien Coe est devenu le 1er athlète à remporter le doublé sur le 1 500m. Nawal El Moutawakil est devenue la 1ère femme arabe et africaine à remporter l'or aux Jeux Olympiques. Au tableau des médailles, les USA ont occupé la 1ère position avec 174 médailles dont 83 en or, la Roumanie est venue en 2ème position suivie de la RFA. La Chine, pour sa 1ère apparition, est venue en 4ème position avec 32 médailles dont 15 en or.