Le Haut commissariat aux Eaux et forêts et à la lutte contre la désertification (HCEFLCD) et l'ambassade de Suisse au Maroc ont signé, jeudi à Rabat, une convention de coopération sur le renforcement de la gestion durable des ressources naturelles face aux changements climatiques et le développement économique des filières en vue d'une amélioration des conditions socio-économiques des populations locales. Signée par le Haut-commissaire aux Eaux et forêts et à la lutte contre la désertification, Abdeladim Lhafi et l'ambassadeur de Suisse au Maroc, Massimo Baggi, les axes de cette convention incluent la mise en place d'une cogestion participative et intégrée des bassins versants, d'une gestion préventive contre les risques naturels, des mesures d'adaptation aux changements climatiques et l'appui à la démarche de structuration du secteur des "Plantes aromatiques et médicinales. Le HCEFLCD a déjà bénéficié, à côtés d'autres pays de l'Afrique du Nord, de l'appui financier de la Suisse dans le cadre du programme ROSELT (Réseau d'Observation pour la surveillance écologique à long terme) piloté par l'Observatoire du Sahel et du Sahara au début des années 2000. Ce projet de coopération est renforcé par d'autres projets en cours d'exécution. Il s'agit du projet de gestion participative et intégrée des bassins versants pour la lutte contre l'érosion (province de Midelt), d'un montant global de 125 millions de dirhams et dont la superficie concernée est de 158.000ha. Ce projet intégré revêt des intérêts économiques, écologiques et sociaux qui sont au cœur des objectifs du développement durable, ceci d'autant plus que la gestion durable intégrée des ressources en eau devient de plus en plus nécessaire, eu égard à la rareté de la ressource et aux défis plus pressants des changements climatiques. L'autre projet est AZIR Oriental qui vise l'amélioration des revenus de la population et la gestion durable des nappes de romarin, dans la région de l'Oriental. En agissant sur le fonctionnement de la chaîne de valeur du romarin au niveau de tous les maillons (production, collecte, transformation, commercialisation, vente et exportation), ce projet est d'un budget total de 22.5 millions de dirhams. La convention signée ce jeudi, qui s'étend sur une durée de 30 mois, entérine la nécessité d'assurer la durabilité des deux projets en cours ainsi que l'addition de tout projet spécifique de collaboration, en soulignant l'intérêt de la réplication des bonnes pratiques développées à l'échelle nationale et leur diffusion à l'échelle internationale. Dans une déclaration à la presse en marge de la cérémonie de signature, M. Lhafi, a indiqué que l'objectif de cette coopération avec la Suisse est principalement de lutter contre les effets négatifs des changements climatiques, surtout au lendemain de la COP 22 qui sera organisée en novembre prochain à Marrakech. "Cette convention porte sur l'érosion des sols qui constitue l'un des effets majeurs des changements climatiques, d'abord à travers la perte des sols et de leur productivité via l'envasement des barrages qui limite leur durée de vie en réduisant leur capacité de rétention", a précisé M. Lhafi, notant que la problématique du développement des bassins versants à l'amont des barrages demeure un objectif primordial. Le deuxième élément de cette coopération concerne les bassins versants qui se trouvent dans les zones montagneuses. "Il y a une nécessité de créer des activités génératrices d'emploi pour augmenter le revenu de la population et soulager la pression sur les ressources naturelles de façon générale", a-t-il relevé, soulignant que la première tranche, déjà réalisée à Midelt, a donné de très bons résultats. Le Haut commissaire a ajouté que l'autre objectif de cette convention touche les Hauts Plateaux, une zone dont l'économie est agropastorale, soulignant la nécessité d'y travailler sur les plantes aromatiques et médicinales pour ne pas se limiter à une exploitation primaire par la vente des matières premières. Il a, à ce propos, souligné la nécessité de travailler la chaîne de valeur en dégageant la meilleure valeur ajoutée, notamment l'extraction des huiles essentielles qui permettent de multiplier le revenu par 10 ou par 15, favorisant ainsi la stabilisation de la population rurale et la création de sources de revenu. Au terme de cette rencontre, les deux parties se sont félicité de l'évolution de la coopération entre les deux pays et en réaffirmé leur engagement de faire aboutir les projets en cours et d'étendre leur coopération à d'autres domaines.