Quelques semaines après la disparition de Abdelaziz Marrakchi, l'Algérie annonce ''l'élection'' de Brahim Ghali à la tête de la fantomatique RASD et du polisario, mouvement séparatiste inféodé à Alger et son instrument dans son entreprise désespérée de déstabilisation du Maroc et de toute la région. Bien qu'empêtrée dans une grave crise à la fois politique et économique, Alger n'a pas lésiné sur les moyens, ceux du contribuable algérien, bien entendu, pour orchestrer un semblant d'élection à huis clos et permettre à ses services de renseignements de nommer leur suppôt à la tête du mouvement séparatiste. Ses médias n'ont pas tardé d'annoncer au monde l'élection-mascarade de Brahim Ghali avec un score digne des républiques bananières et des dictatures les plus emblématiques : ''Ghali est élu, sans surprise avec 93,16 des voix exprimées'', rapportait éhontément l'APS. L'homme était de surcroît, candidat unique. Nul n'ignore que le résultat de cette tartufferie a été cuisiné à Alger. Mais force est de constater que toute grossière qu'elle fût, la manoeuvre n'étonne guère, venant d'un régime passé maître dans la falsification de la volonté populaire au grand dam de ses propres citoyens d'abord. Les observateurs de la vie politique dans ce pays et des quelques scrutins qui y sont tenus depuis son passage de la dictature sous le parti unique, le Front de Libération nationale (FLN), au multipartisme au cours des années 1980 du siècle passé, savent que les généraux algériens ont, de tout temps, manœuvré pour saper toute expression libre de la volonté populaire à quelque niveau que ce soit pour garder le pouvoir. Quand les manoeuvres de fraude ne passent pas, ils recourent carrément à la force pour étouffer la volonté populaire, comme ce fût le cas en 1992 lorsque le Front islamique du Salut (FIS) a remporté largement le premier tour des élections législatives, lors d'un scrutin des plus transparents, puisque supervisé par des observateurs internationaux et suivi par les médias étrangers. Craignant pour leurs privilèges et appréhendant de rendre compte des dilapidations des recettes colossales des hydrocarbures, les militaires n'ont pas en effet hésité de démettre le président de la république Chadli Bendjedid et d'interrompre le processus électoral, enclenchant, par la même, une guerre civile meurtrière qui a fait plus de 200.000 morts. Ce bref rappel historique est une belle illustration de la démocratie à l'algérienne qui fait de la répression et de la manipulation de la volonté populaire ses principaux leviers. Il renseigne, par ricochet, sur la méthode de désignation de Brahim Ghali, qui, à l'instar de son prédécesseur, sera une marionnette d'Alger et exécutera les instructions de ceux qui tirent les ficelles, ceux qui l'ont fabriqué. Pour l'homme lige d'Alger, rien ne va changer, puisque du temps où il occupait le "poste" de représentant des séparatistes dans la capitale algérienne, il ne faisait que relayer l'anti-marocanisme que lui dictaient ses maîtres. Ce fût aussi la sale besogne dont il s'acquittait en tant que ''représentant'' du polisario à Madrid d'où il a été chassé en 2008 à la suite d'une plainte déposée à son encontre par l'adolescente sahraouie, Soltana Bent Bilal, ancienne enfant-esclave dans les camps de Tindouf. Au lieu de persister dans ses manoeuvres visant l'intégrité territoriale du Maroc pour étendre son hégémonie sur la région, Alger aurait du plutôt restituer aux populations séquestrées et militairement assiégées dans les camps de Tindouf leur liberté de mouvement afin qu'elles puissent regagner leur pays, le Maroc et jouir, aux côtés de leurs concitoyens, des bienfaits du développement tous azimuts que connait le Sahara marocain et de la démocratie à la faveur de l'Initiative d'autonomie. Avec cette énième manoeuvre, Alger ne fait, hélas, que perdurer leurs souffrances et obscurcir encore davantage l'avenir de leurs enfants.