Un petit ballon piqué qui a fait du Français Antoine Griezmann le meilleur buteur de l'Euro-2016 avant un choc contre la grande Allemagne et l'inattendue qualification des Gallois contre la Belgique ont donné un élan populaire au tournoi après les les premiers jours assombris par des hooligans. Les fans français auraient aimé faire la fête avec les Belges, mais les Diables Rouges qui se voyaient trop beaux. Voici les tops et flops des quarts. TOPS . Fête populaire Les rues françaises ont enfin commencé à résonner de chants de supporters lors de ces quarts de finale, avec notamment le ‘Land of my fathers', refrain bien connu des tournois des VI Nations. L'hymne national gallois s'exporte bien sur les terrains de foot, comme en témoigne celui repris en coeur par un public extraordinaire vendredi à Lille, avant que les hommes de Chris Coleman ne réalisent le plus grand exploit de leur histoire en battant la Belgique (3-1). Et leurs fans de gratifier l'auditoire de chants tous aussi inspirés les uns que les autres, du «Please don't take me home» au techno «Zombie Nation» en passant, donc, par un «Land of my fathers» - «Hen Wlad Fy Nhadau» en version originale - à donner la chaire de poule. Les images des rixes d'hooligans du 11 juin sur le Vieux-Port à Marseille en marge d'Angleterre-Russie sont bien loin. Le tournoi est désormais la fête populaire qu'il aurait toujours dû être. Les Français ont eu une belle idée dimanche soir: avant de s'échauffer sur la pelouse du stade de France, ils sont allés saluer leur supporters au pied des tribunes. Le public leur a rendu la politesse avec une Marseillaise d'une belle intensité. Résultat: l'équipe de France menait 4 à 0 à la mi-temps, avant de l'emporter 5 à 2 contre l'Islande. La France plonge dans le grand bleu. Le quart de finale France-Islande a rassemblé dimanche soir sur 17,2 millions de téléspectateurs en moyenne sur M6, unique diffuseur en clair de la rencontre, soit la meilleure audience toutes chaînes confondues depuis neuf ans. . Insubmersible Mannschaft Match de foot ou partie d'échecs? Le duel tactique que se sont livrés les sélectionneurs italien et allemand, Antonio Conte et Joachim Löw, a tenu toutes ses promesses en quarts: un match fermé, des défenses en béton, un ascendant pris par l'Allemagne et un retour inespéré italien, avant une séance de tirs au but à rebondissements. Et à la fin? L'Allemagne a remporté ce choc de titans européens (1-1 a.p; 6 t.a.b à 5) mais eu le bon goût d'offrir une sortie honorable à une équipe d'Italie que personne n'attendait à ce niveau. . Super Griezmann Il n'a pas l'air bien dangereux en civil, avec sa thermos de maté, son petit gabarit et sa mèche de jeune premier. Antoine Griezmann a commencé son Euro sur la pointe des pieds, éprouvé, pensait-on, par sa saison à rallonge avec l'Atletico Madrid. C'est surtout qu'il était un peu perdu sur le côté droit: une fois replacé dans l'axe, derrière Olivier Giroud, le Mâconnais a illico repris le fil de sa saison majuscule en Espagne. Un doublé libérateur face à l'Eire en a fait le héros du huitième de finale. Un amour de ballon piqué face à l'Islande a fini de faire chavirer un public français, quand même déjà un peu conquis par celui qui est le meilleur buteur de l'Euro (4 buts). SNIFF . Au revoir gentils vikings Ils n'ont pas fait le poids face à des Français galvanisés par un Stade de France transcendé. Mais les Islandais ont réalisé l'une des belles épopées de l'Euro en tenant tête au Portugal de Ronaldo et en battant la prometteuse équipe d'Angleterre en huitièmes de finale. Les voir partir est un crève-coeur. Des supporters passionnés au cri de ralliement impressionnant - ‘Ouh!' - et loués pour leur gentillesse partout où ils passent, une équipe flegmatique, détachée et toujours contente d'être là, et même un solide sens de l'humour: l'équipe d'Islande savait se faire apprécier. La planète foot espère revoir joueurs et fans islandais dans un autre grand tournoi. FLOPS . L'anti-spectacle du Portugal Vingt premières minutes échevelées, des occasions à la pelle, un Portugal qui pousse, qui pousse! Et puis une égalisation et... Plus grand chose. Comme contre la Croatie en huitièmes de finale, le Portugal a fait le minimum face à la Pologne de Robert Lewandowski, qui avait ouvert le score dès la 2e minute. Ce n'est finalement que lors de la séance de tirs au but (5 à 3; 1-1 a.p.), tous tirés magistralement par les Portugais, que ceux-ci ont enfin fait valoir leur rang. Avant d'affronter le pays de Galles mercredi à Lyon, ils n'ont toujours pas gagné un match de l'Euro lors des 90 minutes du temps réglementaire. . Sale histoire belge Mais que s'est-il passé? Les supporters belges doivent encore se poser la question, eux qui étaient venus si nombreux à Lille pour encourager leur sélection à profiter d'un tableau très favorable, et qui ont, au lieu de ça, assisté médusés à la surprise de ces quarts de finale. Le Pays de Galles n'a été submergé que 25 minutes par la génération dorée belge, qui a ouvert le score par Radja Nainggolan. Et ensuite? «Subitement on recule 15 mètres plus bas», a déploré le sélectionneur Marc Wilmots. «A partir de là, je n'ai pas arrêté de crier +Sortez! sortez!+, mais c'est difficile sur un terrain.» Les Gallois en ont profité pour réussir la plus belle performance de leur histoire. Au détriment de cette «génération dorée» belge qui a laissé filer une belle opportunité de remporter un titre international que tout le monde leur promet. Incroyable.