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Nette amélioration de la liquidité bancaire: L'orientation du crédit bancaire ne devrait pas connaître de changement notable à moyen terme: Des créances en souffrance en accélération de 15,2% à 23,2% pour les entreprises non financières
La Banque centrale en tant qu'établissement chargé de conduire et de mettre en œuvre les instruments de la politique monétaire vient de prendre un certain nombre de mesures a même de lui permettre de rester en conformité avec sa mission principale consistant à assurer la stabilité des prix et ce dans l'objectif de préserver le pouvoir d'achat des citoyens et d'assurer les conditions propices pour l'investissement et la croissance. A l'issue de son tout dernier Conseil, Bank Al Maghrib retenant une prévision d'inflation en ligne avec l'objectif de stabilité des prix et jugeant aussi que le niveau actuel de 2,25% du taux directeur demeure approprié, a décidé de porter le taux de la réserve monétaire de 2% jusqu'à 5% et d'instaurer une rémunération de cette réserve pour les banques qui auraient à faire preuve de plus d'efforts en termes d'octroi de crédit. Cette décision est tout aussi justifiée par le constat de la Banque centrale relevant une amélioration structurelle de la liquidité bancaire. A ce titre, les chiffres afférents à la liquidité bancaire et aux taux d'intérêts sont assez significatifs et font état d'une révision à la baisse des besoins en liquidités des banques. Déjà, au cours du premier trimestre de l'année en cours, le besoin en liquidités des banques a été réduit à 12,8 milliards en moyenne hebdomadaire, contre21 milliards un trimestre auparavant et la Banque centrale avait procédé à la réduction du volume de ses injections, le ramenant de 23 milliards de dirhams à 13,3 milliards, dont notamment 3,8 milliards sous forme d'avances à 7 jours et 9,3 milliards au titre des opérations de prêts garantis, accordés dans le cadre du programme de soutien au financement de la TPME. En mai 2016, ce besoin n'est que de 5,5 milliards de dirhams. Aussi, cette tendance s'est-elle aussi reflétée sur le marché interbancaire dont le taux moyen pondéré est demeuré quasi stable à 2,51% en moyenne entre le début de l'année jusqu'au 22 mars, avant de revenir, en moyenne sur le reste du trimestre à 2,25%. Ce même taux s'est établi en moyenne à 2,19% en avril et à 2,08% en mai 2016 et à en juger par les chiffres de Bank Al Maghrib, le volume moyen échangé sur ce marché est revenu de 1,9 milliard en avril à 644 millions en moyenne en mai. S'agissant des taux créditeurs, le taux moyen pondéré des dépôts à 6 et 12 mois a baissé de 12 points de base à 3,54%, recouvrant un recul de 15 points de base du taux sur les dépôts à 6 mois à 3,31% et de 15 points de base de celui des dépôts à un an à 3,67%. Dans ce contexte, le coût de financement global des banques a connu une légère diminution au cours du premier trimestre. Pour ce qui est des taux débiteurs, les données relatives au premier trimestre 2016 font ressortir une quasi stabilité du taux moyen pondéré global à 5,55%. Et par catégorie de crédit, les taux ont diminué de 17 points pour les prêts immobiliers, de 21 points pour les crédits à la consommation et sont restés quasiment inchangés pour les facilités de trésorerie. En revanche, après l'importante baisse observée au cours du quatrième trimestre 2015, les taux assortissant les crédits à l'équipement ont enregistré une hausse de 78 points de base à 5,54%. S'agissant plus particulièrement du crédit bancaire destiné au secteur non financier, il s'est accru de 1,2% contre une croissance quasi-nulle. Ainsi, après avoir accusé un repli de 3,3% au quatrième trimestre 2015, les prêts aux sociétés non financières privées sont restés à leur niveau enregistré un an auparavant. Pour ce qui est des crédits accordés aux entrepreneurs individuels, ils ont accusé une diminution de 9,3% plus prononcée que celle de 2,7% observée au quatrième trimestre 2015, en relation essentiellement avec l'accentuation de la baisse de 8,9% à 23,8% de ceux à la promotion immobilière. La ventilation du crédit aux entreprises par branche d'activité laisse indiquer, au premier trimestre, des hausses de 1,3% des prêts accordés à la branche « commerce » et de 6,4% des crédits accordés à la branche « Electricité, gaz et eau ». En revanche, les concours destinés aux industries manufacturières ont accusé un repli de 2% et ceux alloués aux branches « Bâtiment et travaux publics » et « Hôtels et restaurants » se sont contractés de 4,7% et de 5,6% respectivement. Pour ce qui est prêts aux particuliers, le rythme de progression s'est accéléré de 5,4% à 6% pour les crédits à la consommation et celui des prêts à l'habitat est demeuré quasi-stable à 4,7%. Quant aux créances en souffrance, elles ont progressé de 10,9% après 10,2%, recouvrant une accélération de 15,2% à 23,2% pour les entreprises non financières et une baisse de 4,3% pour les ménages après une hausse de 3,8%. S'agissant des prêts octroyés aux agents non financiers par les autres sociétés financières et non inclus dans la situation monétaire, leur progression s'est stabilisée à 0,4% au premier trimestre 2016, recouvrant une décélération du rythme des crédits distribués par les sociétés de financement et une atténuation de la baisse de ceux accordés par les banques off-shore. En termes de prévisions, la Banque centrale précise que la liquidité bancaire devrait passer, comme initialement prévu, à une situation excédentaire en 2016 et ce suite à une amélioration des réserves de change qui devrait se refléter au niveau de la liquidité bancaire. Lesquels réserves de change s'amélioreraient, entre autres, sous l'hypothèse d'entrées en dons en provenance des pays du CCG à 10 milliards de dirhams en 2016 et à 8 milliards en 2017 et qui feraient que les réserves internationales nettes assureraient la couverture de près de 7 mois et 18 jours d'importations de biens et services en 2016 et à 8 mois et 6 jours en 2017. Toutefois, la Banque centrale nuance : l'orientation à moyen terme du crédit bancaire ne devrait pas connaître de changement notable